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ÉPINGLÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 31/01/2016

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ÉPINGLÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.  

I.—  Participe passé de épingler* 

II.—  Adjectif. 

A.—  [Correspond à épingler B] 

1. [En parlant d'une personne]  Portant une épingle (un bijou). On remarqua alors qu'il était très correctement mis, (...) cravaté, chaussé, épinglé, avec la raideur cérémonieuse d'un bourgeois qui dîne en ville (ÉMILE ZOLA, L'Œuvre,  1886, page 84 ). 

2. [En parlant d'attributs de la personne]  Compassé, guindé. Caroline travaille pendant six mois une nouvelle à dix piques au-dessous de Berquin, d'une moralité nauséabonde et d'un style épinglé (HONORÉ DE BALZAC, Petites misères de la vie conjugale,  1846, page 151 ). Il peindrait probablement de la même façon épinglée et mesquine les campagnardes et les parisiennes (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Art moderne,  1883, page 36 ). 

B.—  TISSAGE.  

1. [En parlant d'une étoffe]  Qui comporte des cannelures. Velours épinglé. Ce vieillard était vêtu de son bel habit de taffetas épinglé (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Christo, tome 1, 1846, page 46 ). 

2. Par métonymie, substantif. Les épinglés. Les tissus à cannelure. Les façonnés [comprennent] les diagonales composées, les épinglés, les damassés (...) et les gaufrés (PIERRE ARAUD, CHARLES THOMAS. La fabrication du drap,  1921, page 7 ). Épinglés. —  Ces étoffes (chemiserie) présentent des diagonales qui se coupent en observant la « loi du chevauchement » (RAYMOND THIÉBAUT, La Fabrication des tissus,  1961, page 71 ). 

 Fréquence absolue littéraire : 85. 

 

Forme dérivée du verbe \"épingler\"

 épingler

ÉPINGLER, verbe transitif.  

A.—  [Le complément désigne une chose]  Attacher, retenir avec une/ des épingle(s). Épingler une photo au mur; épingler un ourlet; épingler un fichu, un foulard, une écharpe; épingler une cocarde. Les hommes jettent leurs vestes, les femmes épinglent leurs robes (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous,  1921, page 134 ). Il a fait de petits rouleaux avec des pièces de 1 et 2 francs, il épingle les billets par liasse et il recolle ceux qui sont en loques (MARCEL PAGNOL, Marius,  1931, II, 1, page 95 ). Il épingla donc à son revers son insigne de guide de montagne (JOSEPH PEYRÉ, Matterhorn,  1939, page 63 ). 

—  Par métaphore. L'on entend dans l'ombre une petite pluie épingler d'acier froid les vitres de son coeur (GEORGES RODENBACH, Le Règne du silence, 1891, page 135 ). Nous nous contenterons d'épingler quelques exemples vivants sur les grandes directions de recherche (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère,  1946, page 78 ). 

B.—  [Le complément désigne une personne] 

1. Rare.  Attacher à quelqu'un son épingle (son bijou). Mme.  Vernet le boutonne [son mari] , l'épingle, le peigne (JULES RENARD, L'Écornifleur,  1892, page 1 ). 

2. Au figuré, populaire.  Arrêter (quelqu'un), faire prisonnier (quelqu'un). Le Caporal épinglé (titre d'un ouvrage de Jacques Perret, 1947). Les Boches se gourent sur nos relèves, dit Jaffelin. Mais si jamais ils viennent à savoir l'heure, on s'ra gentiment épinglés (MAURICE GENEVOIX, La Boue,  1921, page 212 ).  

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 76. 

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