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ÉPIQUE, adjectif et substantif.

Publié le 31/01/2016

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ÉPIQUE, adjectif et substantif.  

I.—  Emploi adjectival.  Qui concerne l'épopée. 

A.—  [En parlant de pers] 

1. Qui est naturellement porté à composer des épopées ou à adopter le ton de l'épopée. Tous ces rois, tous ces conteurs épiques, Nés pour chanter les chocs des glaives et des piques (THÉODORE DE BANVILLE, Les Cariatides,  1842, page 26) : 

Ø 1.... on dirait que nous nous imaginions ce poète épique [Homère] et ce général [Hannibal] aussi éloignés de nous qu'un animal vu dans un jardin zoologique.

MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 2,  1921, page 417. 

2. Qui appartient à l'épopée. Les personnages épiques doivent être regardés presque tous comme des créations du poëte (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Martyrs ou le Triomphe de la religion chrétienne, tome 1, 1810, page 79 ). 

—  Au figuré.  Qui par son caractère extraordinaire pourrait appartenir à l'épopée. Ah! ce Devosge, quel pleutre redondant, quelle ganache épique! (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Oblat, tome 1, 1903, page 292 ). 

B.—  [En parlant de choses] 

1. Propre à l'épopée; caractéristique de l'épopée. Genre, forme, style épique. Les temps primitifs sont lyriques, les temps antiques sont épiques, les temps modernes sont dramatiques (VICTOR HUGO, Cromwell,  1827, page 15 ). 

·    Emploi comme substantif masculin avec valeur de neutre.  Caractère de ce qui appartient à l'épopée : 

Ø 2. Jamais un pinceau n'a plus furieusement roulé et déroulé des monceaux de chair, noué et dénoué des grappes de corps, berné de la graisse et des tripes. Le grotesque se perd dans l'épique. 

EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal,  1860, page 809. 

—  Spécialement.  LINGUISTIQUE.  Allongement épique. [On appelle en grec] allongement épique « la décomposition d'une voyelle longue en voyelle double dans des cas où la voyelle longue est interprétée comme le produit d'une contraction » (PRÉCIS DE STYLISTIQUE FRANÇAISE  (JULES MAROUZEAU) Lexique.  1933, page 21 ). 

2. Au figuré.  Qui mériterait de figurer dans une épopée; d'où ironiquement et familièrement, extraordinaire, mémorable. Ce fut épique! Un gueuleton épique (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance,  1864, page 144 ).  Les luttes épiques qui suivirent l'abolition des lois mercantiles (GERMAINE GUÈVREMONT, Le Survenant,  1945, page 278 ). Je sais un autre couple d'évadés dont l'odyssée s'acheva sur une frayeur épique (FRANCIS AMBRIÈRE, Les Grandes vacances,  1946, page 239 ). 

II.—  Emploi comme substantif masculin.  Poète que l'on classe parmi les auteurs d'épopées : 

Ø 3.... dans un temps où la poésie... se complaît... dans l'ode et dans l'élégie, et se borne volontiers, chez les épiques, à des études ou fragments d'épopée?

ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie littéraire.  1890, page 36. 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 467. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 991, b) 571; XXe.  siècle : a) 551, b) 502. 

DÉRIVÉS : Épiquement, adverbe  D'une façon propre à l'épopée. Des tragédies où l'on retrouve quelque chose de l'élévation de Corneille, de l'élégance de Racine, du mouvement, de l'intérêt de Voltaire; où les situations soient amenées avec plus d'art que dans un opéra; où le style ne soit pas tantôt épiquement boursoufflé, et tantôt bourgeoisement familier (VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée-d'Antin, tome 1, 1811, page 325 ). 

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