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EUPHORIQUE, adjectif et substantif.

Publié le 02/02/2016

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EUPHORIQUE, adjectif et substantif.  

I.—  Adjectif. 

A.—  [Le substantif désigne un inanimé concret]  Qui engendre l'euphorie. 

1. [Correspond à euphorie A]  Jadis je palliais la fréquence de ces crises par l'opium, remède euphorique. J'y ai renoncé, voilà dix ans (JEAN COCTEAU, La Difficulté d'être,  1947, page 237 ). 

2. [Correspond à euphorie B 3]  L'eau peut être cristal, miroir d'une limpidité euphorique; ou, au contraire, sang noir et lourd de malédiction et d'angoisse (Le Langage (sous la direction d'André Martinet), Guiraud, 1968, page 443 ). 

B.—  [Le substantif désigne une attitude, un sentiment]  Qui s'accompagne d'euphorie, de satisfaction physique, spirituelle. Le bonheur suscite certaines sensations euphoriques, toujours les mêmes (ALBERT BÉGUIN, L'Âme romantique et le rêve, 1939, page 174) : 

Ø J'observe au concert un monsieur respectable, une dame comme il faut. Je suppose que la musique inscrite au programme soit de celles qui excitent en eux un comportement euphorique. Le soulier du monsieur, la bottine de la dame ont des chances de se synchroniser bientôt avec la baguette du chef...

PIERRE SCHAEFFER, À la recherche d'une musique concrète,  1952, page 169. 

Remarque : On rencontre chez LÉON DAUDET, Clemenceau, 1942, page 259, l'adjectif euphoristique, employé avec le même sens : Clemenceau (...) entra dans une période euphoristique qui devait l'accompagner jusqu'à la signature du traité de paix, à Versailles. 

C.—  [Le substantif désigne une personne]  Qui éprouve de l'euphorie. Le rire et l'applaudissement sont contagieux; un spectateur euphorique peut de proche en proche dégeler une salle (Arts et littérature dans la société contemporaine, 1935, page 8015 ). Euphoriques au premier stade de leurs espoirs, ils [les mégalomanes] sombrent dans le pessimisme sitôt l'échec survenu (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère,  1946, page 554 ). 

II.—  Substantif. 

A.—  Substance qui procure une sensation de soulagement, de bien-être. Un remède que le remplacement d'une des parties composantes par une autre suffit pour rendre, d'un euphorique et d'un excitatif qu'il était, un déprimant (MARCEL PROUST, La Fugitive,  1922, page 482 ). 

B.—  Personne qui éprouve un sentiment d'optimisme, de sérénité. Le dur est censé être un tendre, l'euphorique est censé être un inquiet, la crapule est censée être un honnête homme (HENRI DE MONTHERLANT, Le Démon du bien,  1937, page 1340 ). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 7. 

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