Hu HU!
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
«
Vêtue
d'uneblouse sansmanche àmotifs fleuriséclatants, dansdiverses tonalités debleu,
Malcia Reinharz nousattendait surleseuil desaporte.
Aumoment oùnous avons franchi les
dernières marchespouratteindre sonpalier, elleafait ungrand sourire, exposant desdents
bien alignées.
Hallo !a-t-elle dit.Lavoix était profonde etelle avait unetessiture agréablement
grenue, commeuneclarinette.
Sescheveux étaientlégèrement auburnetson long visage, aux
joues rondes etplein d'humour, étaitanimé comme celuid'une jeunefille.
Hallo
Malcia ! a
dit Shlomo.
Ilm'avait ditque Malcia parlaitbienl'anglais ;son mari non,mais
Shlomo traduirait.
Noussommes entrés.L'appartement étaitplongé danslapénombre pourle
protéger dusoleil del'après-midi.
Aufond, devant lesfenêtres dontlesstores étaient baissés, il
y avait quelques meublesconfortables ;à l'entrée, justeaprès laporte, ilyavait unepetite
table desalle àmanger.
Assisàcette table, ledos appuyé aumur delacuisine, setrouvait M.
Reinharz.
J'aiaimé sonvisage :curieusement juvénile,gravemaissympathique.
Ilavait l'allure
plaisamment désuèted'unfermier nanti:une chemise beigeimpeccable, unpantalon sombre,
des bretelles etune casquette degolf beige.
Ils'est levépour nous serrer lamain.
Malcia nousa
alors faitsigne denous asseoir.
S'il vous plaît, adit Malcia.
Toutd'abord, nousallons parler unpeu, etensuite nousmangerons,
d'accord ?D'accord, ai-jedit.Parfait.
Les trois ontparlé enyiddish quelques minutespendant quej'installais monmagnétophone et
ma caméra vidéo.Shlomo expliquait cequi allait sepasser ;ils hochaient latête enl'écoutant.
J'étais prêt.Quand j'aicommencé àparler, j'aiessayé deles regarder touslesdeux, mais
comme jesavais queMalcia pouvait mecomprendre mieuxquenelepouvait sonmari – et
comme ilyavait quelque chosedesiattirant, sidélicieusement douxetdisponible chezelle,
qualités quelamère dema mère avaiteuesautrefois –, jeme suis davantage adresséàelle
assez rapidement.
Toutefois,j'ainoté qu'au coursdenotre longue conversation, cejour-là, son
mari etelle seregardaient pendantquenous parlions, commepourobtenir uneconfirmation
silencieuse decequi leur était demandé oudecequ'elle étaitentrain deme dire enleur nom.
Très bien, ai-jedit,jevais commencer àposer desquestions.
Elle ahoché latête.
Nous nesavions riendeShmiel, desafemme oudeses enfants, ai-jedit.Jeparcours doncle
monde pourparler avecquiconque aconnu Shmiel et,deces conversations, j'essaied'extraire
quelque chosesurShmiel etsa famille.
Parcequetout ceque nous savons jusqu'à présent, c'est
qu'ils ontététués.
Elle afermé lesyeux.
Jesais, a-t-elle dit.
Et nous voulons savoirquelque chosedemieux queça,ai-je dit.
Malcia ahoché latête etdit, Oh, jeles connais, jeles connais trèsbien.
J'étais sidéré parlafaçon dontelleemployait leprésent pourparler deces morts : Je
les
connais, jeles connais trèsbien.
Elle
adit, Demandez ceque vous voulez.
Toutceque vous avezbesoin desavoir.
OK, ai-je dit..
»
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