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Jeudi 62 -- Hé, ho, réveillez-vous.

Publié le 06/01/2014

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Jeudi 62 -- Hé, ho, réveillez-vous. S'il vous plaît. Ces mots m'éveillèrent en sursaut. Il me fallut quelques secondes pour accommoder mon regard, mais je savais déjà que je n'aimerais pas ce ue j'allais voir. J'avais la tête cotonneuse. Ça ne ressemblait pas à une gueule de bois, j'avais plutôt 'impression que mon crâne avait été pris dans un étau qu'on n'avait desserré que d'un demi-tour. J'étais allongé sur un lit de camp peu épais. Je constatai que je n'avais pas les mains liées. Je me edressai en faisant grincer le lit, vis que mes jambes n'étaient pas non plus attachées. Je jetai un coup d'oeil utour de moi. J'étais logé à la spartiate. Une pièce sans fenêtres, de huit mètres carrés. Les murs de pierre taient vieux et se rejoignaient pour former une voûte basse. La cellule était vide, à part le lit de camp, moi, et n type qui me regardait comme si j'étais un extraterrestre. Je réalisai que dans un sens, c'était sans doute vrai. -- Qui êtes-vous ? fit-il, de la voix tremblante d'un homme qui a les nerfs à vif. Je le regardai. Je commençai à comprendre. -- Vous, vous êtes Stephenson. Le type eut l'air surpris. -- Comment le savez-vous ? Qui êtes-vous ? Je m'assis, posai les pieds sur le sol et me frottai les cuisses et les bras pour les ranimer. Je contemplai otre cellule. -- Sean Reilly. FBI. L'impression qu'on m'avait passé la bouche au papier de verre. -- Bon Dieu, mais que se passe-t-il ? demanda-t-il. Où sommes-nous ? Il faisait bon, mais il y avait de l'humidité dans l'air, comme si elle suintait à travers les murs. -- Je dirais que nous sommes quelque part au Mexique. Stephenson était stupéfait. -- Au Mexique ? Quoi ? Pourquoi ? Merde, mais pouvez-vous me dire ce qui se passe ? Je suis professeur l'université, pour l'amour de Dieu. On doit me prendre pour quelqu'un d'autre... Il me raconta qu'ils étaient venus le chercher, un matin, très tôt. Il ne se rappelait pas depuis combien de emps. Les jours avaient fini par se confondre. Ils l'avaient forcé à appeler sa secrétaire, puis l'avaient bâillonné t lui avaient mis un bandeau sur les yeux avant de le fourrer dans le coffre d'une voiture. On l'avait conduit uelque part, ils avaient descendu des marches et ils l'avaient attaché à un mur. Il était resté captif de motards ui n'avaient même pas pris la peine de lui laisser son bandeau, puis d'autres hommes étaient venus le hercher - des Latinos parlant espagnol et qui - puisque j'en parlais - étaient très probablement mexicains, en ffet. Ils lui avaient fait traverser une salle dans laquelle gisaient les cadavres des motards, lui avaient remis on bandeau sur les yeux et l'avaient jeté dans une voiture qui l'avait mené jusqu'ici... C'était à mon tour de donner des explications : -- Je suis le père d'Alex Martinez. Et... non, on ne vous a as pris pour quelqu'un d'autre. Vous êtes ici - tout le monde est ici - à cause d'Alex. Il était encore plus stupéfait. Il semblait peu probable qu'on nous déménage dans l'immédiat. Je lui racontai donc ce que je savais. Puis je lui demandai de faire de même.   Tess se réveilla dans un environnement très différent. La pièce était meublée en vieil acajou, possédait des poutres apparentes, des rideaux de mousseline et de randes fenêtres grâce auxquelles elle baignait dans une lumière dorée. Avec les chants d'oiseaux qui venaient es arbres luxuriants qu'elle apercevait à l'extérieur, Tess aurait pu se croire dans un hôtel cossu, et un peu omnolent... si ce n'était la présence de l'homme assis dans un fauteuil en face de son lit, et qui la contemplait vec une grimace indéchiffrable. -- Où suis-je ? demanda-t-elle, même si elle connaissait déjà la réponse. -- Vous êtes mes invités. Puis, avec un sourire sans joie : -- Vous tous. Tess s'assit, raide comme un piquet. -- Où est Alex ? Et Sean ? -- Alex va bien. Il dort encore. Je ferai en sorte que vous soyez avec lui quand il se réveillera. Elle craignait la réponse à l'autre question. -- Et Sean ? Il attendit un peu, comme s'il se demandait comment y répondre. Ou peut-être voulait-il simplement ccentuer un peu son angoisse. -- Il est ici, confirma-t-il enfin. Il va bien. Elle se détendit un peu. Il l'observait, les yeux plissés. -- Vous savez pourquoi vous êtes ici, n'est-ce pas ? Tess ne savait trop que dire. -- Oui, sans doute, répondit-elle au bout d'un moment, même si je ne suis pas sûre de croire à cette histoire... -- Oh, vous pouvez y croire, Tess. Là-dessus, faites-moi confiance. Tout est absolument vrai. Je le sais. Son visage s'éclaira d'un léger sourire. -- Je suis passé par là. J'ai vu. C'est très, très réel. Tess sentit que ses nerfs étaient tendus à mort. -- Comment le savez-vous ? Il repoussa la question d'un geste, et se dirigea vers la fenêtre. -- Vous comprendrez. Avec le temps. Le dos tourné, il ajouta : -- Pour vous, la question la plus appropriée est la suivante : « Pourquoi suis-je encore en vie ? » La réponse est très simple. Vous êtes ici parce que je veux qu'Alex soit détendu, suffisamment à l'aise pour que le docteur Stephenson puisse faire opérer sa magie et obtenir de l'enfant ce que j'attends de lui. Il se tourna vers Tess, totalement inexpressif. -- C'est tout ce que vous valez, pour moi, vous comprenez ? Tess le regarda. Sachant à qui elle avait affaire, elle se contenta d'acquiescer. -- Bien. Alors je vous conseille vivement de m'aider. Pas seulement pour votre bien. Mais pour le bien d'Alex. Je préfère que Stephenson obtienne les informations sans complications. En cas de problèmes je dispose d'autres moyens de rafraîchir la mémoire d'Alex. Des moyens particulièrement désagréables pour un enfant de quatre ans. Je vous invite donc instamment à aider Stephenson, et à aider Alex à se souvenir. -- Et après ? demanda Tess, sachant une fois encore ce qu'était la réponse. Ce que serait en tout cas une réponse sincère. Le sourire mince réapparut. -- Nous verrons bien. Aidez-moi à obtenir ce que je veux. Qui sait, alors, comment ça pourrait se passer. Mais si vous me doublez... l'enfer que je vous infligerai sera pire que tout ce que vous pouvez imaginer. Il la contempla un instant, sa menace planant dans la pièce. Puis il sortit, abandonnant Tess à sa terreur.

« 62 — Hé, ho,réveillez-vous.

S’ilvous plaît. Ces mots m’éveillèrent ensursaut. Il me fallut quelques secondes pouraccommoder monregard, maisjesavais déjàquejen’aimerais pasce que j’allais voir.J’avais latête cotonneuse.

Çaneressemblait pasàune gueule debois, j’avais plutôt l’impression quemon crâne avaitétépris dans unétau qu’on n’avait desserré qued’un demi-tour. J’étais allongé surunlitde camp peuépais.

Jeconstatai quejen’avais paslesmains liées.Jeme redressai enfaisant grincer lelit, vis que mes jambes n’étaient pasnon plus attachées.

Jejetai uncoup d’œil autour demoi.

J’étais logéàla spartiate.

Unepièce sansfenêtres, dehuit mètres carrés.Lesmurs depierre étaient vieuxetse rejoignaient pourformer unevoûte basse.

Lacellule étaitvide, àpart lelitde camp, moi,et un type quime regardait commesij’étais unextraterrestre.

Jeréalisai quedans unsens, c’était sansdoute vrai. — Qui êtes-vous ?fit-il, delavoix tremblante d’unhomme quiales nerfs àvif. Je leregardai.

Jecommençai àcomprendre. — Vous, vousêtesStephenson. Le type eutl’air surpris. — Comment lesavez-vous ?Qui êtes-vous ? Je m’assis, posailespieds surlesol etme frottai lescuisses etles bras pour lesranimer.

Jecontemplai notre cellule. — Sean Reilly.

FBI. L’impression qu’onm’avait passélabouche aupapier deverre. — Bon Dieu, maisquesepasse-t-il ?demanda-t-il.

Oùsommes-nous ? Il faisait bon,mais ily avait del’humidité dansl’air,comme sielle suintait àtravers lesmurs. — Je dirais quenous sommes quelquepartauMexique. Stephenson étaitstupéfait. — Au Mexique ?Quoi ?Pourquoi ?Merde, maispouvez-vous medire cequi sepasse ?Je suis professeur à l’université, pourl’amour deDieu.

Ondoit meprendre pourquelqu’un d’autre… Il me raconta qu’ilsétaient venuslechercher, unmatin, trèstôt.Ilne serappelait pasdepuis combien de temps.

Lesjours avaient finipar seconfondre.

Ilsl’avaient forcéàappeler sasecrétaire, puisl’avaient bâillonné et lui avaient misunbandeau surlesyeux avant delefourrer danslecoffre d’unevoiture.

Onl’avait conduit quelque part,ilsavaient descendu desmarches etils l’avaient attachéàun mur.

Ilétait resté captif demotards qui n’avaient mêmepasprislapeine deluilaisser sonbandeau, puisd’autres hommes étaientvenusle chercher –des Latinos parlantespagnol etqui –puisque j’enparlais –étaient trèsprobablement mexicains,en effet.

Ilslui avaient faittraverser unesalle dans laquelle gisaientlescadavres desmotards, luiavaient remis son bandeau surlesyeux etl’avaient jetédans unevoiture quil’avait menéjusqu’ici… C’était àmon tourdedonner desexplications :— Je suis lepère d’Alex Martinez.

Et…non, onnevous a pas prispour quelqu’un d’autre.Vousêtesici–tout lemonde estici–àcause d’Alex. Il était encore plusstupéfait. Il semblait peuprobable qu’onnousdéménage dansl’immédiat.

Jeluiracontai doncceque jesavais. Puis jelui demandai defaire demême.   Tess seréveilla dansunenvironnement trèsdifférent. La pièce étaitmeublée envieil acajou, possédait despoutres apparentes, desrideaux demousseline etde grandes fenêtresgrâceauxquelles ellebaignait dansunelumière dorée.Avecleschants d’oiseaux quivenaient des arbres luxuriants qu’elleapercevait àl’extérieur, Tessaurait pusecroire dansunhôtel cossu, etun peu somnolent… sice n’était laprésence del’homme assisdansunfauteuil enface deson lit,etqui lacontemplait avec unegrimace indéchiffrable. — Où suis-je ?demanda-t-elle, mêmesielle connaissait déjàlaréponse. — Vous êtesmesinvités. Puis, avecunsourire sansjoie: — Vous tous. Tess s’assit, raidecomme unpiquet. — Où estAlex ?Et Sean ? — Alex vabien.

Ildort encore.

Jeferai ensorte quevous soyez avecluiquand ilse réveillera. Elle craignait laréponse àl’autre question. — EtSean ? Il attendit unpeu, comme s’ilsedemandait commentyrépondre.

Oupeut-être voulait-ilsimplement accentuer unpeu sonangoisse. — Ilest ici,confirma-t-il enfin.Ilva bien. Elle sedétendit unpeu. Il l’observait, lesyeux plissés. — Vous savez pourquoi vousêtesici,n’est-ce pas?. »

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