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JEUN (À), locution adverbiale ou adjectivale.

Publié le 18/10/2015

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JEUN (À), locution adverbiale ou adjectivale.  

A.  —  Dans l'état d'une personne qui ne s'est pas alimentée depuis un certain temps. Boire, être, rester à jeun; estomac à jeun. L'opération se fait sur des sujets à jeun, en état de repos musculaire complet et à la température normale d'équilibre (Histoire générale des sciences (sous la direction de René Taton) 1957, page 1393 ). 

    —  En particulier, dans le langage de l'Église catholique. Être à jeun. N'avoir ni bu ni mangé depuis minuit (d'après Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)). 

    —  En particulier, familier.  [En parlant d'un ivrogne]  Dans l'état d'une personne qui n'a pas encore bu. Pour quitter ses quartiers, il avait dû (...) enivrer d'eau-de-vie les simples cosaques, qui, à jeun, n'eussent peut-être pas consenti à le laisser partir (PROSPER MÉRIMÉE, Les Cosaques d'autrefois, 1865, page 217) : 

Ø Jamais je n'ai rencontré dans ma vie une telle pocharde, et si drôle. Elle avait l'ivresse tendre, amoureuse, passionnée, surtout avec les femmes. Les vices qu'elle cachait à jeun sous un masque d'austérité comique se révélaient alors en toute leur beauté grotesque.

OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 116. 

B.  —   Au figuré.  En étant privé de, en état de vide. À jeun de sommeil, de supplice. Il était à jeun d'esprit, et empressé de verser sur quelque sujet le trop-plein de ses tiroirs. Mais quel sujet plus à propos et plus engageant pour lui que celui de Voiture! (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 12, 1856, page 216 ). Naples est repue de lyrisme, ayant Virgile et Horace. Marseille est à jeûn, ayant été laissée de côté, je ne sais pourquoi, par Mistral (LÉON DAUDET, La Recherche du beau, 1932, page 116 ). 

    —  Argot.  Vide. Si ta filoche (bourse) est à jeun (vide), l'ogresse du tapis-franc te fera crédit sur ta bonne mine (EUGÈNE SUE, Les Mystères de Paris, tome 1, 1842, page 8 ). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 218. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 249, b) 587; XXe.  siècle : a) 360, b) 182. 

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