Devoir de Philosophie

parqués à l'extérieur du village.

Publié le 06/01/2014

Extrait du document

parqués à l'extérieur du village. De la rue on accède à une première pièce, dans laquelle se trouve un autel enfermé dans une sorte d'armoire à baldaquin aux parois décorées de scènes de gynécée, de représentations du dieu Bès, etc., et séparé du sol par deux ou trois marches. Les femmes y rendent le culte domestique aux dieux lares et aux ancêtres, et la pièce est occupée par tout un matériel fait de tables d'offrandes, de lampes, de vases, de tous objets en relation avec ce culte. Cette première pièce est un lieu d'accueil et de purification familiale. De là, on passe dans la deuxième pièce, qui est la plus grande et la mieux décorée. Son plafond, plus haut que celui des autres pièces, est éclairé par une fenêtre à claustra ménagée dans une imposte. Il est généralement soutenu par une colonne, parfois deux, sur la base de laquelle le nom du propriétaire peut être écrit. Le meuble principal en est un divan qui, comme de nos jours, sert à la réception d'invités. Un escalier conduit à une pièce souterraine utilisée comme resserre pour les objets précieux de la famille. Derrière se trouvent les pièces à vivre, la coupure entre pièces de réception et pièces intimes correspondant au harem que nous avons rencontrée à Amarna étant maintenue. Au fond, une cuisine commande l'accès à un cellier qui réutilise parfois une tombe et à la terrasse, lieu de repos et de discussion dans la fraîcheur du soir et de la nuit, et aussi, comme aujourd'hui, de débarras ! La cuisine comprend le nécessaire pour cuire le pain et les aliments : meules, mortiers, pétrins, jarres à eau et fours. Elle est en partie couverte d'un treillis de branchages qui protège du soleil. On a retrouvé dans le village le matériel urbain habituel : petits objets de tous les jours et céramique, le plus souvent usagée et cassée, c'est-à-dire tout ce qui n'a pas été emporté lors de l'abandon des lieux ou récupéré, comme par exemple les linteaux de bois. Le plus intéressant a été, comme toujours, la découverte des décharges : un premier lot d'ostraca a été trouvé dans les décombres des maisons lors de la campagne de 1934-1935. La grande trouvaille a été celle d'un puits qui avait été creusé pour chercher de l'eau au nord du site, puis comblé à l'époque ptolémaïque lors du nettoyage de la zone du temple : il a livré jusqu'en 1948 cinq mille ostraca et tessons inscrits et décorés, dont la publication, en cours depuis 1934, n'est pas encore achevée. Leur étude, ainsi que celle des quelque deux cents papyri littéraires et documentaires que l'on peut rattacher à Deir el-Médineh donne une idée assez précise de la vie intellectuelle de la communauté et de la façon dont la culture classique s'y transmettait. L'approvisionnement en eau était l'un des grands soucis des artisans. Il fallait aller la puiser aux chadoufs du Ramesseum ou de Medinet Habou : c'était un va-et-vient continu de corvées d'ânes qui passaient sous l'aeil des policiers nubiens chargés de surveiller le village, d'où partait une autre piste, coupant à travers la montagne vers le lieu de travail des ouvriers, la Vallée des Rois. En chemin, une station faite de huttes en pierres sèches et une chapelle offrait un repos temporaire. Les lieux de culte étaient regroupés au nord du site, sous forme de petits oratoires provinciaux : une salle couverte ou à l'air libre permettait aux confréries de se réunir. Elle comportait deux banquettes le long des murs latéraux. On a retrouvé leur ensellure, avec le nom des titulaires des sièges qui y étaient maçonnés : cinq à gauche, sept à droite. Des amphores contenaient l'eau lustrale ; aux murs, des stèles et ex-votos. Un pronaos était séparé de cette salle par de petits murs bas encadrant la porte qui permettaient aux spectateurs de suivre les cérémonies. Il donnait accès au naos en forme de guérite qui contenait la statue divine. Une sacristie complétait l'ensemble. Les meilleurs exemples en sont le temple lui-même et les chapelles au nord de l'enceinte, dont les mieux conservées sont celles consacrées par Ramsès II à Amon et par Séthi Ier à Hathor à côté de celle où l'on adorait Amenhotep Ier et Ahmès-Néfertary. Les statues de culte ne se sont guère conservées : on en possède une, en pierre, aujourd'hui au Musée de Turin, d'Amenhotep Ier et de Mertseger, la déesse-serpent locale, ainsi qu'une, en bois, d'Ahmès-Néfertary. Les ouvriers rendaient également un culte, qui était assuré par roulement par les confréries, à Amon de Louxor et de Karnak, Min, Ptah, Sobek, Harmachis d'Ermant, la déesse-hippopotame Touëris, Mout, Rénénoutet et aux rois du Nouvel Empire enterrés dans la Vallée des Rois. Il convient d'ajouter, pour être complet, le petit temple-spéos de « Ptah de la Vallée des Reines » et de Mertseger qui se trouve sur le chemin de la Vallée des Reines, à une centaine de mètres de Deir elMédineh. Le temple d'Hathor est la plus grande et la plus honorée des chapelles des confréries. Au départ, c'était un simple oratoire, construit par Thoutmosis Ier et entretenu jusqu'à Amenhotep III. Fig. 140 Deir El-Médineh : coupe d'une tombe-type de la XIXe dynastie. Autour s'étaient développés quelques sanctuaires, plus modestes. Séthi Ier le flanque d'un sanctuaire complet au nord, avec parvis, escalier, dallage, pylône, hypostyle et naos. Ramsès II y reconstruit sur les ruines du temple de la XVIIIe dynastie. Le temple est abandonné à la fin de la XXe dynastie. À l'époque ptolémaïque, Ptolémée IV Philopator rase l'ancien sanctuaire de Ramsès II et le remplace par une construction en grès. Il commence la décoration, qui sera achevée par Ptolémée Néos Dionysos. Le dernier à y travailler est César, qui fait construire l'Iseion. Comme le village, la nécropole connaît deux étapes. Dans les premiers temps, les tombes sont construites sans plan d'ensemble. Puis, à partir de la XIXe dynastie, elles sont réparties sur le coteau nord-ouest en quartiers par affinités et groupement historique. Elles adoptent une forme architecturale composite, combinant la pyramide héliopolitaine en superstructure et l'hypogée libyen importé par les travailleurs immigrés. Elles subissent aussi, naturellement, l'influence des syringes de la Vallée des Rois. Assez rapidement, la pression démographique contraint les artisans à créer un caveau par famille. Les caractéristiques de chaque tombe varient avec le rang social et l'époque, mais la structure en reste constante : une cour, une chapelle, un puits et des caveaux non dissociés. La famille se regroupe autour d'un artisan important, qui peut être par exemple un chef d'équipe, et l'on essaie d'orienter, dans la mesure du possible, la tombe vers le temple funéraire du roi servi par ce chef de file. Au départ, la tombe correspondait à ce que l'on appelle le « type nubien » : une simple voûte en briques montées par arceaux obliques. Ce procédé, le plus ancien connu, ne permet pas de réaliser une voûte réelle; il revient à incliner empiriquement, en partant du sommet de deux murs verticaux parallèles et en prenant appui sur un troisième qui leur est perpendiculaire, des lits de briques formant arceaux. Ceux-ci tiennent en place par leur propre poids. Cette première forme a très vite été concurrencée par une superstructure ornée d'une pyramide, dernière étape du processus de démocratisation qui mettait à la portée des particuliers le symbole royal héliopolitain né à l'Ancien Empire. Cette pyramide est de taille modeste. Elle est située au-dessus de la chapelle ou l'inclut. Elle est alors creuse, en briques quand elle abrite la chapelle voûtée, en briques ou pierres et bourrée de gravats quand elle surmonte l'auvent de la façade. Orientée vers le soleil levant, elle peut atteindre de trois à huit mètres, pour une base de deux à cinq mètres. Elle est crépie, blanchie, et surmontée d'un pyramidion en pierre orné de bas-reliefs. On accède à la tombe par un escalier monumental pourvu d'une glissière centrale pour la montée du sarcophage. L'entrée se fait par un pylône, qui donne sur une cour entourée de hauts murs blanchis. Au fond se trouve la façade de la chapelle, précédée d'un péristyle et dominée par la pyramide. C'est là que se déroulaient les cérémonies des obsèques et des fêtes des morts. On aménageait pour l'occasion des échoppes que l'on recouvrait d'un velum, un bassin, les installations nécessaires à la tenue d'un banquet. On renouvelait les ouchebtis, ou, plus exactement à l'époque, shaouabtis, ces petites figurines qui accomplissaient à la place du mort les travaux qu'il devait à Osiris. On présentait offrandes et fumigations devant les stèles accrochées aux murs et sous l'auvent qui, au fond de la cour, protégeait les grandes stèles et les statues du propriétaire. Derrière se trouve la chapelle, décorée de galeries de portraits et de scènes représentant la famille et les proches. Face à l'entrée, au fond, un naos est creusé dans la montagne. Il contient une statue du défunt ou d'Hathor sous forme de vache, d'Amenhotep Ier ou d'une autre divinité tutélaire. Le puits est creusé dans la cour ou dans la chapelle. En soulevant une dalle, on descend directement jusqu'à une porte de bois qui est scellée après chaque enterrement. Le caveau est une véritable maison souterraine, qui comprend couloirs, escaliers et chambres. Les pièces sont généralement voûtées, blanchies et décorées. Un mobilier factice y est entassé, ainsi que des objets ayant appartenu au mort. Un caveau peut accueillir plusieurs dizaines de sépultures : celui de Sénedjem contenait vingt cercueils. La décoration des caveaux est très traditionnelle jusqu'à la XIXe dynastie. Elle devient plus spiritualiste ensuite, sous l'influence de celle des tombeaux royaux : c'est une pieuse imagerie tirée du Livre des Morts, assez comparable aux thèmes mythologiques qui ornent les murs des maisons du village. La technique est celle de la peinture à la détrempe sur pisé ou stuc. Le pisé, un enduit de sable mélangé d'argile additionné de chaux -- ce qui le distingue de la mouna traditionnelle --, est directement appliqué sur la brique crue. Il reçoit une première esquisse du dessin au trait rouge, qui est reprise en noir après avoir été corrigée en blanc, comme on peut le voir à travers le badigeon d'ocre jaune qui est appliqué ensuite. Les scènes sont alors coloriées en teintes plates : les chairs des hommes en ocre rouge, celles des femmes en ocre jaune, les lingeries sont en blanc avec des bords repris en noir ou rouge. Le vert et le bleu viennent compléter les détails. Cette polychromie sur fond jaune appartient plutôt à la XIXe dynastie : elle est caractéristique de tombes comme celles de Sénedjem (TT 1) ou Pached (TT 3). Par la suite, peut-être à cause de l'appauvrissement du site, on passe à un décor monochrome sur fond blanc, comme chez Nébenmaât (TT 219) ou Irynéfer (TT 290). Les scènes reproduisent des vignettes du Livre des Morts bordées de textes, en les disposant en caissons ou comme sur un papyrus, selon l'ordre de la progression funéraire (TT 290). Le caveau est donc un développement du sarcophage, dont le plafond est décoré de motifs le plus souvent géométriques. Si les tombes de la XVIIIe dynastie ont presque complètement disparu, celles de l'époque ramesside sont souvent très bien conservées. On peut citer celle de Sénedjem (TT 1), trouvée intacte, de Pached (TT 3), qui fut lui aussi « serviteur de la Place de Vérité », du sculpteur Ipouy (TT 217), contemporain de Ramsès II, d'Amennakht (TT 218) et de sa famille (TT 219-220), d'Anherkhaou, chef des travaux sous Ramsès III et IV, etc. Cette petite société réunissait tous les corps de métiers, du bâtiment aux arts appliqués. On n'a retrouvé que très peu de joaillerie dans les tombes : la matière première dépassait les possibilités financières des artisans. En revanche, ils utilisaient beaucoup l'émail et les pâtes de verre. La céramique a fourni un échantillon complet des thèmes égyptiens, mais aussi bon nombre de pièces faites selon des techniques importées ou présentant des thèmes méditerranéens. Il faut y ajouter les petits objets, figurines diverses, ébénisterie, sparterie, etc. qui sont autant d'éléments permettant d'apprécier la vie de la communauté, qui comportait 1200 habitants lors du recensement qui en fut fait à la XXe dynastie. Toutes les ethnies y sont représentées : Nubie, Syrie, Libye... Mais les Égyptiens de souche sont majoritaires. La communauté, continuellement surveillée par les forces de l'ordre, était placée sous l'autorité immédiate du vizir de Thèbes-ouest. Les deux équipes qui la composaient comprenaient, aux meilleurs jours, chacune soixante hommes commandés par un architecte ou un entrepreneur. Dans chaque équipe, il y avait un ou plusieurs scribes, des dessinateurs, des peintres, des graveurs, des sculpteurs, des stuqueurs, des plâtriers, des maçons, des carriers, des mineurs, des manoeuvres, aides et apprentis divers. Un scribe royal sert d'intermédiaire avec l'administration. Il note dans un Journal les travaux effectués, les matériaux employés, les salaires quotidiens, les absences, et tous les incidents qui peuvent survenir. Il préside le tribunal particulier des ateliers, assisté de onze membres de l'équipe. Le travail est organisé par décades, au cours desquelles les ouvriers restent sur le lieu de travail, utilisant l'abri temporaire de la piste menant à la Vallée des Rois. A la fin de leur travail, ils ont un jour de congé qu'ils mettent à profit pour régler leurs affaires personnelles. L'approvisionnement du village est assuré par l'administration à partir des magasins des temples voisins, et nous avons vu qu'il n'a pas toujours été régulier. Les familles vivent repliées sur elles-mêmes; la polygamie, ajoutée à la consanguinité des unions, crée au fil des générations de véritables dynasties dans chaque profession ou corps de métier, qui fondent une hiérarchie sociale. La vie de la communauté est très mouvementée : vols, adultères, vengeances, crimes, pillages se succèdent dans un petit monde qui a l'air parfois bien étouffant. À l'époque de Ramsès II, par exemple, un mauvais sujet réputé, nommé Paneb, avait trouvé une distraction pour le moins déplaisante : il lapidait les passants ! Il ne s'en tenait pas là : il vola des pierres sculptées dans le temple de Séthi Ier tout proche pour décorer sa tombe. De mauvais coups en larcins, il en vint un jour à assassiner son chef d'équipe, Néferhotep (TT 216), à la suite d'une altercation, pour prendre sa place ! Les autorités l'arrêtent, mais il obtient sa libération par quelque trafic d'influence..., et la place de son chef, puis se construit une belle tombe (TT 211). Le crime payait donc à Deir el-Médineh, comme le montre cet autre exemple. Un nommé Amenouah avait été accusé de pillage dans la tombe de Ramsès III, mais, faute de preuve, il bénéficia d'un non-lieu. Il avait quand même volé, et, lors du dégagement de sa tombe, les fouilleurs retrouvèrent l'objet du vol dissimulé dans le caveau... Il y avait d'autres distractions dans le village, plus relevées : fêtes religieuses, au nombre desquelles la Fête de la Vallée tient la première place, congés à l'occasion de l'enterrement des rois, réunions des confréries. Les ouvriers exerçaient à tour de rôle la fonction de prêtre-ouâb, c'est-à-dire de prêtre purifié, pour les processions. Quand venait leur tour, ils se préparaient en faisant une retraite dans le désert assortie d'un jeûne purificateur. Les femmes participaient également aux processions. Et puis, il y avait, bien sûr, l'enterrement des habitants du village qui gagnaient leur dernière demeure, aménagée petit à petit, année après année. Paradoxalement, l'image qui se dégage de cette petite société, entièrement tournée vers la mort de par sa composition même, laisse une impression de vie intense, faite des peines et des joies éternelles de tout un peuple. Rois et prêtres amsès V Amonherkhépechef succède à son père en 1148. Il meurt au bout de quatre ans, probablement de la ariole, sans avoir le temps de développer un programme ambitieux qui l'a amené à rouvrir les carrières du ebel el-Silsile et les mines du Sinaï. Il fait construire, outre sa tombe dans la Vallée des Rois (VdR 9) et un emple funéraire sur le modèle de celui de Ramsès IV, à Héliopolis et Bouhen. De son règne datent un grand exte fiscal, le Papyrus Wilbour, aujourd'hui au Musée de Brooklyn, et le début d'une série d'hymnes royaux, dont les versions les plus récentes datent de Ramsès VII (Condon : 1978). Un autre document nous est arvenu, d'un autre genre : le Papyrus 1887 de Turin, qui relate un scandale financier dans lequel étaient mpliqués des prêtres d'Éléphantine (Sauneron : 1962, 13 sq.), qui en dit long sur la corruption qui régnait dans 'administration. es choses ne s'arrangent pas sous le règne de Ramsès VI Amonherkhépechef II, qui est, lui, un fils de amsès III, contrairement à son prédécesseur. Les deux lignées, celle des descendants directs et celle des rères et neveux de Ramsès III se disputeront le pouvoir jusqu'à la fin de la dynastie. C'est sous son règne que es équipes de Deir el-Médineh sont ramenées à 60 hommes, et si le pays n'est pas vraiment en état de guerre civile, il est quand même le théâtre de nombreux actes de banditisme qui révèlent la faiblesse du ouvernement. amsès VI inscrit son cartouche à Karnak et dans bien d'autres temples, mais il est un endroit où il prend tout particulièrement soin de le faire rajouter : sur la liste des fils de Ramsès III de Medinet Habou, où il ne figurait pas plus que celui de son père à l'origine. Est-ce un signe de la guerre de succession qui fait rage au sein de la famille royale? Ramsès VI agrandit la tombe commencée pour Ramsès V dans la Vallée des Rois (VdR 9) pour son usage propre, ce qui vaut à son prédécesseur d'être enterré... deux ans après son décès. Les signes de décadence se multiplient. L'autorité égyptienne en dehors de la Vallée est de plus en plus limitée Ramsès VI est le dernier roi du Nouvel Empire dont le nom est attesté au Sinaï. Le pouvoir des grands prêtres d'Amon monte à Thèbes comme dans tout le royaume, même si la fille de Ramsès VI, Isis, maintient le lien avec le clergé en tant que Divine Épouse d'Amon. Sous le règne de son fils, Ramsès VII, qui lui succède en 1136, la misère augmente dans le pays. Les sources de Deir el-Médineh permettent de suivre la montée des prix, et le roi, au cours de sept ans de règne, ne laisse son nom que dans peu de sites : Tell el-Yahoudiyeh, Memphis, Karnak, Elkab. Ramsès VIII Soutekhherkhépechef qui lui succède en 1128 ne règne, lui, qu'un an : c'est l'un des fils survivants de Ramsès III. Ramsès IX règne, lui, dix-huit ans. Il déploie une plus grande activité que ses successeurs : on trouve sa titulature à Amara-ouest en l'an 6 et son nom à Gezer en Palestine, dans l'oasis de Dakhla et à Antinoe. Il fait construire à Héliopolis où se situe l'essentiel des travaux qu'il entreprend, confirmant l'orientation de plus en plus nette de la famille royale vers le Nord. Cela ne l'empêche pas de faire décorer le mur au nord du VIIe pylône du temple d'Amon-Rê à Karnak, où se succèdent dans la charge de Grand Prêtre Ramsesnakht, puis son fils Nésamon et Amenhotep en l'an 10. Ramsesnakht avait tissé, par une série d'alliances et de mariages amiliaux, un réseau comprenant les Deuxième, Troisième et Quatrième Prophètes d'Amon, le maire de la ville e Thèbes et divers notables. Cette mainmise sur les principaux bénéfices cléricaux lui permit d'asseoir éfinitivement le pouvoir des Grands Prêtres d'Amon. Fig. 141 Ramsès IX consacrant des prisonniers devant Amon Esquisse sur calcaire provenant de la Vallée des Rois (VdR 6.) H = 0,295 m. CGC 25121. La fin du règne de Ramsès IX est entachée d'un scandale qui se reproduira sous Ramsès XI et Hérihor : le illage de la nécropole royale où lui-même se fait enterrer (VdR 6), ainsi que son fils, Montouherkhépechef VdR 19) et de certaines nécropoles civiles. Le pillage a lieu en l'an 16. Il est signalé dans le Journal de Deir el-Médineh (Valbelle : 1985, 42) et a été rapporté par quatorze sources, toutes sur papyri (Peet : 1930), qui permettent de reconstituer à peu près les faits. Les autorités sont représentées par le vizir Khâemouaset, qui est le gouverneur de Thèbes, donc le plus haut onctionnaire civil, Paser III, maire de la ville de Thèbes-est, sous le commandement de qui se trouve Paouraâ, le maire de Thèbes-ouest, le responsable direct de la nécropole. Une bande de pillards visite en l'an 9 la tombe de Ramsès VI -- qui n'avait été enterré que quinze ans uparavant ! --, ainsi qu'une autre. Ils se disputent pour le partage du butin, et l'un d'eux menace de tout révéler. À cinq, ils ont creusé pendant quatre jours dans la tombe et se sont emparés d'objets précieux. Les ources ne précisent pas quel fut leur sort, mais on peut supposer qu'ils ont été punis, puisqu'une commission ient inspecter la tombe qui est à nouveau scellée. ar la suite, un véritable gang s'attaque aux tombeaux des rois de la XVIIe dynastie, désormais à l'écart du assage et suffisamment tombés dans l'oubli pour être moins sévèrement gardés, mais aussi à la Vallée des eines. Sans doute ces pillards sont-ils les bandits, pour une partie libyens, qui infestent la région. Ils énéficient en tout cas de complicités sur place, peut-être même de celle du maire de Thèbes-ouest, qui laisse aire, aux dires des artisans de Deir el-Médineh. Paser apprend le pillage et les soupçons qui pèsent sur aouraâ. Il fait un rapport à Khâemouaset qui convoque une commission d'enquête en l'an 16. Dix tombes sont xaminées et trouvées intactes, comme celle d'Amenhotep Ier, ou victimes seulement de tentatives de pillage, omme celles d'Antef V et VI. Mais celle de Sobekemsaf II a été pillée à partir d'une des tombes civiles voisines ui ont toutes été dévastées. Il s'ensuit plusieurs arrestations. Un suspect avoue s'être attaqué à l'hypogée de a reine Isis, l'épouse de Ramsès III ! La justice se transporte sur place : le suspect ne reconnaît plus les lieux, e trompe... L'instruction est close, au grand scandale des gens de Deir el-Médineh qui crient à la corruption. 'affaire se termine devant le vizir par un procès en règle. Les accusés sont traduits devant un tribunal qui siège ur la rive orientale, à Karnak, dans le temple de Maât situé dans l'enceinte de Montou. Le tailleur de pierres menpanéfer avoue avoir participé au pillage du tombeau de Sobekemsaf II. Il raconte tout : comment ils se ont introduits à sept en creusant un tunnel, comment ils ont violé le sarcophage, pillé les bijoux en mettant le eu à la momie pour gagner du temps, comment ils ont fait subir le même traitement à celle de la reine oubkhas... Le scandale est d'autant plus grand que les pillards appartiennent tous au personnel des temples oisins. Les artisans de Deir el-Médineh respirent : il n'y a pas de brebis galeuse parmi eux ! La majeure partie es dix-sept coupables seront empalés.

« Fig. 140 Deir El-Médineh :coupe d'unetombe-type delaXIX e dynastie. Autour s'étaient développés quelquessanctuaires, plusmodestes.

SéthiIer leflanque d'unsanctuaire complet au nord, avecparvis, escalier, dallage,pylône,hypostyle etnaos.

Ramsès IIyreconstruit surlesruines du temple delaXVIII e dynastie.

Letemple estabandonné àla fin de laXX e dynastie.

Àl'époque ptolémaïque, Ptolémée IVPhilopator rasel'ancien sanctuaire deRamsès IIet leremplace parune construction engrès.

Il commence ladécoration, quisera achevée parPtolémée NéosDionysos.

Ledernier àytravailler estCésar, qui fait construire l'Iseion. Comme levillage, lanécropole connaîtdeuxétapes.

Danslespremiers temps,lestombes sontconstruites sans pland'ensemble.

Puis,àpartir delaXIX e dynastie, ellessontréparties surlecoteau nord-ouest en quartiers paraffinités etgroupement historique.Ellesadoptent uneforme architecturale composite,combinant la pyramide héliopolitaine ensuperstructure etl'hypogée libyenimporté parlestravailleurs immigrés.Elles subissent aussi,naturellement, l'influencedessyringes delaVallée desRois.

Assez rapidement, lapression démographique contraintlesartisans àcréer uncaveau parfamille.

Lescaractéristiques dechaque tombe varient aveclerang social etl'époque, maislastructure enreste constante :une cour, unechapelle, unpuits et des caveaux nondissociés.

Lafamille seregroupe autourd'unartisan important, quipeut êtreparexemple un chef d'équipe, etl'on essaie d'orienter, danslamesure dupossible, latombe versletemple funéraire duroi servi parcechef defile. Au départ, latombe correspondait àce que l'onappelle le«type nubien »:une simple voûteenbriques montées pararceaux obliques.

Ceprocédé, leplus ancien connu, nepermet pasderéaliser unevoûte réelle; il revient àincliner empiriquement, enpartant dusommet dedeux murs verticaux parallèles eten prenant appui sur untroisième quileur estperpendiculaire, deslitsdebriques formant arceaux.

Ceux-citiennent enplace par leur propre poids.Cettepremière formeatrès viteétéconcurrencée parune superstructure ornéed'une pyramide, dernièreétapeduprocessus dedémocratisation quimettait àla portée desparticuliers lesymbole royal héliopolitain néàl'Ancien Empire.Cettepyramide estdetaille modeste.

Elleestsituée au-dessus dela chapelle oul'inclut.

Elleestalors creuse, enbriques quandelleabrite lachapelle voûtée,enbriques oupierres et bourrée degravats quandellesurmonte l'auventdelafaçade.

Orientée verslesoleil levant, ellepeut atteindre detrois àhuit mètres, pourunebase dedeux àcinq mètres.

Elleestcrépie, blanchie, etsurmontée d'un pyramidion enpierre ornédebas-reliefs. On accède àla tombe parunescalier monumental pourvud'uneglissière centralepourlamontée du sarcophage. L'entréesefait par unpylône, quidonne surune cour entourée dehauts mursblanchis.

Aufond se trouve lafaçade delachapelle, précédée d'unpéristyle etdominée parlapyramide.

C'estlàque sedéroulaient les cérémonies desobsèques etdes fêtes desmorts.

Onaménageait pourl'occasion deséchoppes quel'on recouvrait d'unvelum, unbassin, lesinstallations nécessaires àla tenue d'unbanquet.

Onrenouvelait les ouchebtis, ou,plus exactement àl'époque, shaouabtis, cespetites figurines quiaccomplissaient àla place du. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles