plutôt vous penseriez apprendre - qu'une jeune femme du nom de Lorka Jejger a existé et que la notice suivante est véridique : Lorka Jejger est née à Bolchow, en Pologne, de Shmuel et d'Ester.
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
«
Il
savait quejesavais ceque cela voulait dire.ABelzec, ondescendait dutrain eton entrait
dans leschambres àgaz.
La perquisition danslesmaisons, latraque desJuifs dans lesrues etdans leschamps :les
Grunschlag n'avaientrienvude tout cela, biensûr.Jeme suis souvenu deJack disant, Si
j'avais
été témoin, j'auraisétémort, moiaussi.
Et
pourtant, àcause d'unaccident géographique
particulier, lesGrunschlag onteuune certaine connaissance desinformations quiont circulé
pendant lestrois jours delaseconde Aktion.
Nous
lesavons entendus lesconduire jusqu'autrain,adit Bob, parce quenous habitions dansla
rue quimenait àla gare.
Quand onsuit larue Dolinska, ontourne àdroite pouralleràla gare.
Et ils les emmenaient lelong decette ruejusqu'aux fourgonsàbestiaux.
Nousavons donc
entendu l'agitation, lescris etles pleurs, ettout.
Quand çaapris fin,nous sommes sortisde
notre cachette, etvous pouvez imaginer l'ambiance quirégnait.
Non, enfait :je ne pouvais pas.Etjene peux toujours pas.J'aiessayé biendesfois d'imaginer,
de projeter cequ'a puêtre l'expérience d'OncleShmiel,d'Esteretde Bronia aumoment oùils
étaient emmenés, poussésoutraînés horsdelamaison àun étage, peinte enblanc, danslarue
Dlugosa, lamaison queShmiel avaitremise enétat quand ilyavait emménagé, etlorsqu'ils
avaient étéensuite contraints deparcourir labrève distance quilesséparait delacour dela
mairie – contraints deparcourir labrève distance etpuis d'attendre làpendant desjours,
jusqu'à cequ'on lesfasse marcher jusqu'au train,cettefois.Dans lesmémoires deJack etde
Bob demeurent dessouvenirs concretsdesbruits, lesplaintes, lesgémissements, lescris des
deux mille JuifsdeBolechow quiont survécu auxpremiers joursdel' Aktion et
sont allés jusqu'à
la gare ;mais cessouvenirs etces bruits, ilest impossible pourmoideles imaginer parcequeje
n'ai jamais entendu lebruit quepeuvent fairedeux mille personnes qu'onconduit àla mort.
Et pourtant, alorsqu'ilestimportant derésister àtoute tentation deventriloquie,
d'« imagination » etde « description » dequelque chosequin'atout simplement aucun
équivalent dansnotre expérience delavie, ilreste possible d'apprendre aumoins cequi apu
filtrer aucours deces trois journées deseptembre, lestrois jours delaseconde Aktion,
puisque
lesrapports detémoins oculaires noussontparvenus.
Cesdescriptions nenous
permettront jamaisde« savoir ceque Shmiel, EsteretBronia ontvécu », danslamesure oùil
n'y aabsolument aucunmoyen dereconstruire leurexpérience subjective,maiscelanous
autorise ànous faireuneimage mentale – uneimage floue,c'estcertain – deschoses quileur
ont étéfaites, ouplutôt quileur ontété probablement faites,
puisque noussavons que
d'autres, danslamême situation, lesont subies.
Jepeux regarder lesdiverses sources
disponibles, lescomparer, lescollationner, etde làparvenir àune version plausible decequi
est probablement arrivéàOncle Shmiel, àsa femme etàleur fille, dans lesjournées quiont
précédé leurmort.
Mais,bienentendu, jene saurai jamais aveccertitude.
Parmi lesdivers témoignages oculairesdonnésparlesquelque quarante-huit JuifsdeBolechow
qui ont survécu àl'occupation nazie,j'aisélectionné auhasard celuid'une certaine Matylda
Gelernter, donnéle5juillet 1946,àl'âge detrente-huit ans– née, parconséquent, lamême
année quelebeau-frère deMeg, l'année delanaissance deJeanette, latante dema mère.
Elle
a fait, àKatowice, ladéposition suivantesurcequi s'était passédanslaville pendant la
seconde Aktion
:
Les 3,4et 5septembre 1942,laseconde actionàBolechow aeu lieu sans liste:les hommes, les.
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