qu'elle s'y enferme.
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
«
26
En cetout début dematinée, l’avenueMatignon sommeillait encorederrière sesfaçades
haussmanniennes.
Devantleporche d’entrée delamaison Christie’s, despigeons picoraient dansle
caniveau.
Yvansortitdelastation « Franklin D.Roosevelt », unemallette àla main.
Ilavait satête des
mauvais joursetpressa lepas après avoirconsulté samontre.
Cinqminutes plustard, lesdiodes
d’activité deson ordinateur debureau s’affolaient, ledisque durgrattait, lesystème amorçait son
démarrage.
Ils’accordait uneheure pourboucler lerapport d’expertise concernant KarolVanZylstra, pas
plus.
Letravail enretard commençait às’accumuler.
Iln’avait pasfiniderédiger quel’écran deson
BlackBerry s’illuminait.
Unmessage.
Où
es-tu ?
Yvan s’approcha delafenêtre.
Ilaperçut laBMW stationnée lelong dutrottoir, warnings allumés.
Donne-moi
cinqminutes.
Àla sortie dupériphérique ouest,Eddys’était faitprendre parunradar.
Ilcogna levolant d’unpoing
rageur.
Çatombait bien,bonsang ! Sonpatron l’avaitsonné àl’aube pourleremettre enpiste.
Deux
heures desommeil aucompteur, unetêtededéterré, l’expédition delaveille avaitlaissé destraces.
Il
avait passé unebonne partiedelanuit àmettre enscène sacavalière fraîchement assassinée, eton le
tirait dulitpour lejeter dans larue comme unclodo.
Aumoins, sespulsions l’avaientlâché.Filerla
gamine etson ange gardien nelemettrait pasausupplice, cettefois-ci.
Iln’avait cependant paspuse
résoudre àlaisser lestring deMarion surlecadavre : ils’était promis quecebout dedentelle luiservirait
encore avantd’orner lecou desalégitime propriétaire.
Cetteidéefittressaillir ànouveau sapaupière.
Se
débarrasser decetic.
Ilne luirestait qu’unfeuàfranchir avantd’entrer dansl’avenue Matignon.
Pileà
l’heure.
LaBMW démarrait devantlui.
D’après cequ’Eddy avaitdéniché danslesaffaires deMarion etl’interprétation qu’enavaittiréeson
patron, ladestination decejour était facile àprévoir.
Leurenquête progressait.
Malins,leslascars.
Rapidement, lesdeux véhicules franchirent lepont Alexandre-III.
Eddyconnecta sonsystème de
communication mainslibressurson portable.
Arrivéboulevard duMontparnasse, ilcomposa unnuméro.
— Ils suivent l’itinéraire attendu.Dansquelques minutes,onprendra l’autoroute A6.
— Parfait.
Appelez-moi s’ilya du nouveau.
D’une mainpreste, Marionattrapa unecanette desoda etlaproposa àYvan.
Quifitla moue.
— Comment peux-tuboireçaàneuf heures dumat ?
— Ça ouducafé…, dit-elle, cachée derrière seslunettes desoleil.
Elle coinça lacanette entresesgenoux etl’ouvrit d’unemain.Unclic métallique libéralegaz sous
pression.
Comme enécho, dansleVIe
arrondissement deParis, laserrure delaporte d’entrée de
l’appartement d’Yvanfitentendre unsourd claquement.
Desmains gantées decuir finpassèrent en
revue lesdocuments disposéssurlebureau.
Lescartons entassées danslesalon etlachambre seraient
méticuleusement fouillésàleur tour.
LaBMW filaitàvive allure endirection deFontainebleau.
MarionetYvan étaient convenus de
consacrer letemps nécessaire àce point stratégique.
Ilsl’avaient repérésurl’axe qu’ils avaient tracésur
la carte.
L’alignement deschâteaux deChambord, deFontainebleau etde labasilique deReims ne
devait plusrienauhasard.
Fontainebleau étaitl’undes plus hauts lieuxdelaroyauté française.
Ildevait
leur livrer denouvelles piècespourcompléter leurpuzzle.
Marion etYvan segarèrent surl’immense parkingduchâteau.
Ilétait encore tôt,etils furent les
premiers visiteursàpénétrer dansl’enceinte protégée.
Deuximposants escaliersdepierre formant unfer
à cheval encadraient laporte principale.
Ilsjetèrent ensemble unœil sur lesfaçades.
— Toutes lessalamandres ontlaqueue enforme de8.On sait maintenant oùl’on va,remarqua
Marion.
Ilscontinuèrent d’examinerl’extérieurdel’édifice.
— J’ai discuté duchiffre 8avec unconfrère.
Ilm’a ditde drôles dechoses… Viens,suis-moi, dit
Yvan.
Ilsmarchèrent unmoment, longeantlesmurs imposants, avantderejoindre uneentrée plus
discrète.
Soulevant desfeuillages quimasquaient laporte enbois grisée parletemps, Yvanfitpasser
Marion devantlui.
— Qu’est-ce quecesdeux statues égyptiennes fontlà ?demanda-t-elle, stupéfaite..
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