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radio, à la télé, par exemple, le pape est souvent présenté comme « le chef des chrétiens ».

Publié le 06/01/2014

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radio, à la télé, par exemple, le pape est souvent présenté comme « le chef des chrétiens ». Non, le pape est le chef des catholiques. Une partie des chrétiens se réclament de Luther et de Calvin, qui, précisément, ont fondé leur doctrine sur le rejet de cette hiérarchie, et avec quelle violence ! Celle-là aussi est oubliée. On croit souvent que l'hostilité anticléricale est une spécialité du xixe siècle ou du xxe. Il faut alors relire les pamphlets calvinistes contre « la putain romaine », les « papes sodomites » et les couvents qui sont autant de « bordels » (on disait « bordeaux », mais le sens est le même). Le protestantisme rejette le culte des saints et des vierges : cela se traduira par d'innombrables dévastations d'églises, dont on brûle les reliques, les tableaux, les statues dans des manifestations de violence dont aucun des pires « bouffeurs de curé » du siècle dernier n'aurait été capable. Les catholiques ne sont pas en reste, évidemment, quand il s'agit de rendre la pareille. Ils continueront à entretenir une haine qui durera fort longtemps et structurera profondément leur pensée politique. Nous avons tous une idée des ravages qu'a pu produire la haine antisémite, en France, au moment de l'affaire Dreyfus par exemple. Jusqu'au début du xxe siècle, pour les catholiques conservateurs, la haine antiprotestante était largement aussi forte. Pour Maurras, le très influent penseur de l'extrême droite, le protestantisme est un des poisons qui menacent la « fille aînée de l'Église », un protestant est un pilier de « l'anti-France », il est largement aussi dangereux pour l'identité nationale qu'un Juif ou un franc-maçon. C'est dire à quel niveau il le situe. Mourir pour son Dieu L'idée la plus commune à propos de guerres de Religion, c'est : « Comme c'est bête de se faire la guerre pour des raisons religieuses. » Un des points de dissension les plus aigus entre protestants et catholiques portait sur la présence réelle ou non de Jésus dans l'hostie consacrée. Pour tout esprit un tant soit peu éloigné du christianisme, concevoir qu'on ait pu s'entre-massacrer pour savoir si oui ou non on mange vraiment Dieu quand on communie à la messe paraît surréaliste. En même temps, la religion prétend jouer avec des questions fondamentales, des questions de vie ou de mort, littéralement. Quoi de plus naturel, quand on y croit, que d'aller jusqu'au sacrifice suprême, précisément, pour des choses d'une telle importance ? Luther, Calvin sont intimement persuadés d'agir pour le salut des âmes et pour sauver l'humanité tout entière. Nombre de protestants vont au bûcher comme on va au martyre, avec la certitude de gagner le paradis. Si les catholiques veulent « extirper l'hérésie », c'est parce qu'il en va du salut public d'éliminer ceux qui défient Dieu et qui vont donc hâter la fin des temps. Il ne s'agit pas d'excuser, il s'agit de comprendre la logique à l'oeuvre. Pour nous aujourd'hui, elle est impensable. Est-elle la seule à l'être ? Prenons un exemple dans cette même période : peu avant les guerres de Religion, ce sont les guerres d'Italie, c'est-à-dire des dizaines de milliers de morts laissés sur les champs de bataille pour satisfaire le caprice de quelques rois désireux d'augmenter leur gloire et leur patrimoine en allant conquérir des duchés et des provinces. Était-il plus raisonnable de mourir pour la gloire de François Ier à Marignan que pour la plus grande gloire de Dieu un peu après ? Je ne justifie rien, je pose simplement cette question : les guerres religieuses sont absurdes. Quelle guerre ne l'est pas ? 1 Coauteur d'une remarquable synthèse de la période dans « Bouquins », Robert Laffont, 1998. Histoire et dictionnaire des guerres de Religion, 20 Henri III et l'homosexualité de son temps Mignons et libertins Nous l'avons à peine vu passer, pris dans la folie des guerres de Religion. C'était trop rapide, il y a bien d'autres choses à dire sur lui. Revenons donc à Henri III, dernier fils d'Henri II à régner, dernier des Valois. Il était, dit-on, le préféré de sa mère, Catherine de Médicis. Elle désirait tant qu'il eût lui aussi sa couronne qu'elle réussit à le faire élire roi de Pologne par la noblesse d'un pays dont lui ne voulait pas : trop froid, trop loin, trop rustre. Il y resta six mois, sauvé par le destin : la mort prématurée de son frère Charles IX. Elle lui ouvrait la voie d'un poste plus à sa convenance : le trône de France. On a raconté comme il y fit ce qu'il put pour naviguer entre les ultras-catholiques de la Ligue et les huguenots frondeurs. On a omis de mentionner un détail : ses moeurs. Et pourtant ! Ce sont elles qui l'ont rendu célèbre. Chaque roi de France, dans la mémoire nationale, a sa spécialité. Saint Louis a son chêne, Henri IV son panache blanc, le pauvre Louis XVI ses serrures, et notre Henri ses petites manières, comme on disait. La plupart des Français seraient bien incapables de le situer précisément dans une généalogie royale ou de savoir comment il a essayé d'affronter les problèmes de son temps. Presque tous connaissent sa légende rose. Henri III, c'est cette grande chose un peu fofolle, couvert de bijoux, portant la fraise, jouant au bilboquet entre ses grands chiens et ses courtisans au surnom célèbre : les mignons. En clair, c'est l'homo de la bande. Le drôle de l'histoire, c'est que désormais de nombreux historiens doutent qu'il le fût. On peut douter de leurs doutes, bien sûr. Comment avoir des certitudes dans un domaine étouffé sous le puritanisme de tant de commentateurs ? Derrière la volonté de montrer qu'Henri III n'était pas homosexuel, on sent chez certains comme une volonté de le réhabiliter, de le laver d'une faute, comme si c'en était une. On peut néanmoins entendre un argument : plus qu'un autre, Henri III a été victime des haines de son temps, et donc des ragots de toute sorte. Tout était bon pourvu qu'il fût la cible. On l'a longtemps présenté comme faible, soumis à sa matrone de mère. En fait, il fut le seul des trois frères à réussir à s'en dégager. Il essaya bien mieux que ses prédécesseurs de défendre la majesté royale et de tenir une ligne médiane, ce qui aboutit à mécontenter les deux camps, et à déchaîner tout le monde contre lui, avec la rage pamphlétaire de l'époque. L'homme était un peu précieux : allons-y, visons au plus bas. Sans parler de la propagande de son successeur. Henri III est le dernier de sa dynastie, les Valois. C'est toujours, dans l'histoire, une position inconfortable. La dynastie suivante est prête à tout pour asseoir sa légitimité et donc à montrer combien la précédente était indigne de la place qu'elle occupait. La propagande Bourbon forgea la légende du « bon roi Henri », maître débonnaire d'un royaume pacifié, et n'hésita pas à en rajouter des tonnes sur le thème du Vert Galant coureur de jupon, ce gascon viril à qui l'on prête cette élégante formule : « Jusqu'à quarante ans, j'ai cru que c'était un os. » Autant dire pas une mijaurée comme le précédent. De fait, Henri de Valois introduisit à la Cour (dont il contribua, on l'a dit, à codifier la vie) des pratiques qui firent jaser. Le Dictionnaire des guerres de Religion1 en rapporte certaines, aussi curieuses les unes que les autres : figurez-vous que l'homme aimait le linge propre, et qu'il adorait se laver et se parfumer. En clair, il bouscula les codes de la virilité, en un temps où les hommes, ces guerriers, ne devaient sentir que la sueur et la poudre à fusil. Qu'est-ce que cela prouve ? Moins d'un siècle après, un Louis XIV ne sortira jamais sans fard, sans dentelle, sans parfum, et personne n'a jamais remis en question son hétérosexualité, très démonstrative il est vrai. Bien sûr, notre Valois fut entouré des Maugiron et Quélus - à qui il fit élever un monument démesuré après sa mort lors du « duel des mignons » -, des Épernon et Joyeuse - ces deux-là conseillers de premier rang, et que l'on appelait les « archimignons ». Autant de favoris qu'il combla de cadeaux et dont les moeurs tapageuses, les dépenses effrénées et les caprices furent insupportables à l'opinion. Et après ? Comment savoir la nature des relations qui les unissaient à lui ? Tous les signes que nous envoie l'époque sont si difficiles à lire. Voyez l'anecdote que nous rapporte ce même Dictionnaire des guerres de Religion à propos d'Henri II, le père, donc. Pour fêter le vaillant Montmorency, le jour même où il revient enfin de captivité, le roi annonce à toute la Cour l'honneur qu'il lui fera le soir même : il lui ouvrira sa chambre et son lit. Cela étonne l'ambassadeur de Venise qui rapporte le fait mais n'en déduit rien, pour autant, sur la sexualité du monarque, amant notoire de la belle Diane de Poitiers. Les berdaches des Amériques Pourquoi se plaindre de ces doutes, puisqu'ils ouvrent la voie à une problématique historique passionnante ? Oublions le cas d'Henri III que l'on ne saurait trancher, restons sur le sujet : qu'est-ce qu'être homosexuel au xvie siècle ? Est-il seulement pertinent, à propos de cette période, de parler d'homosexualité ? Depuis les travaux du philosophe Michel Foucault, dans les années 1960-1970, on a appris à prendre garde à ce genre d'anachronisme. Les mots par lesquels on désigne les choses modifient le réel ou    tout au moins la représentation qu'on en a. Le terme d'« homosexualité » fut inventé par un médecin à la fin du xixe siècle et cette invention correspond à une nouvelle façon de concevoir le fait. Désormais, un nouveau classement entre dans les esprits : les homos, les hétéros. Est-il légitime de l'utiliser pour parler des périodes qui précèdent le xixe siècle ou des pays auxquels la notion est étrangère ? Cela ne signifie pas que ce que nous appelons l'homosexualité n'existe pas, cela veut dire simplement qu'on n'en range pas la réalité dans les mêmes cases. Restons-en aux xvie et xviie siècles qui nous occupent, et allons voir par exemple ce qui se pratiquait dans les tribus indiennes d'Amérique du Nord telles qu'elles furent découvertes, comme on disait, à ce moment précis de l'histoire. Comme dans nombre de civilisations, chez ces peuples, la partition fondamentale entre les êtres était celle qui partageait le monde des hommes de celui des femmes. Pour autant, cela n'empêchait pas des accommodements. Ainsi les voyageurs européens, un peu partout sur le territoire de ce qui est aujourd'hui les États-Unis et le Canada, découvrent la pratique fort courante des berdaches, c'est-à-dire des hommes ou parfois des femmes qui, pour des raisons diverses, choisissaient de passer vers l'autre sexe et d'y vivre la vie assignée à ce genre-là. Selon les ethnologues qui l'ont étudiée, la pratique était codifiée, intégrée dans un système religieux complexe, en accord avec la nature et les éléments, elle ne causait aucune gêne à quiconque dans la tribu, ni moquerie à l'encontre des berdaches eux-mêmes, bien au contraire : presque tous étaient mariés. Les Européens de l'époque en furent horrifiés - en tout cas c'est ce qu'ils clament haut et fort dans les textes qu'ils nous ont laissés - et ils virent dans cette épouvante la preuve que ces sauvages l'étaient vraiment. Par ailleurs, ils étaient incapables de faire entrer cette réalité dans leurs façons de dire les choses. Le terme même de berdache (ou bardache) donné par les Français et utilisé par tous les autres ensuite est impropre : il dériverait de l'arabe et désignerait le giton, le jeune esclave dont on tire des avantages sexuels. Cela n'a que peu de rapport avec la réalité décrite qui implique une façon de vivre et pas seulement une pratique érotique. Mais nos voyageurs n'ont d'autre solution que de réduire ce qu'ils voient à des catégories mentales où cela n'entre pas. Et dans les nôtres, où devrions-nous classer ces mêmes hommes-femmes ? En fait-on des homos ? Doit-on parler de transgenre ? Où classer alors le mari du berdache, qui pouvait tout aussi bien, selon les récits, avoir déjà plusieurs autres épouses ? On en fait un bi ? Louis XIII ou Jacques Ier d'Angleterre Restent, au-delà de la sociologie et des cases dans lesquelles on range les individus, certains invariants. Un fait est là qui existe aujourd'hui comme hier, ici comme ailleurs : le désir qu'un certain nombre d'humains éprouvent pour les gens de leur sexe. Il n'est pas apparu avec le xixe ou le xxe siècle. Il y a fort à parier qu'il était présent en même proportion dans la population d'Orléans ou de Marseille sous Philippe Auguste, sous Napoléon ou à la Renaissance. La seule différence est qu'aujourd'hui il peut s'exprimer plus librement, sans craindre les foudres de la société. C'est le problème. Comment trouver sa trace dans des sociétés où son expression publique était interdite ? Pour le savoir, l'historien en est réduit à se cantonner aux quelques franges de la population qui pouvaient échapper à la loi commune, ou qui vivaient tellement exposées au regard de tous qu'il leur était difficile de rien cacher. Par exemple les rois. On vient de le voir pour Henri III, il faut faire attention aux sources utilisées. L'inclination de certains monarques pour des hommes est néanmoins bien établie. Richard Coeur de Lion eut de nombreuses aventures de ce type, il passe même, on l'a mentionné déjà, pour avoir eu une histoire de coeur avec Philippe Auguste. Édouard II d'Angleterre, gendre de Philippe le Bel, était fou d'amour pour le beau Gaveston. Christopher Marlowe, grand dramaturge du xvie siècle, partageant ce goût, écrivit sur cette histoire une tragédie extraordinaire. Selon un chroniqueur du temps - mais un seul (cité par Georges Minois2), Philippe de Valois « aima d'un amour particulier » son favori, Charles de la Cerda. On sait aussi qu'il fallait littéralement traîner Louis XIII dans le lit de sa femme pour tenter de donner une descendance à la dynastie, et qu'il se consuma de passion pour nombre de ses proches : Luynes, dont il fit un duc et son ministre, ou le superbe chevalier de Cinq-Mars, qui se perdit en osant comploter contre la Couronne. On ne sait pas de quelle manière la royale passion fut payée de retour. Peu après Henri III règne en Angleterre Jacques Ier (1566-1624). Il ne cacha jamais non plus son amour débordant pour ses favoris successifs dont le plus influent, le plus célèbre et le plus haï, George Villiers, le duc de Buckingham. Eh oui ! Buckingham, celui-là même qui, dans Les Trois Mousquetaires de Dumas, fait la cour à la femme de Louis XIII, la reine de France Anne d'Autriche. Quand on vous dit que c'est compliqué. « Jésus a eu son Jean, moi j'ai mon George », osa affirmer publiquement le roi Jacques pour faire taire les commentaires. Cela ne l'empêcha pas de donner des directives pour renforcer dans les tribunaux la condamnation d'un horrible vice, la sodomie. Le péché philosophique Voici en effet l'autre grand angle d'attaque qui peut servir aux historiens : celui de la répression. Grosso modo, jusqu'au milieu du Moyen Âge, l'Église ne porte pas d'attention particulière à la question : les relations sexuelles
pape

« 20 Henri III et l’homosexualité de son temps Mignons etlibertins Nous l’avons àpeine vupasser, prisdans lafolie desguerres deReligion.

C’étaittroprapide, ilya bien d’autres choses àdire surlui.Revenons doncàHenri III, dernierfilsd’Henri II àrégner, dernier desValois.

Ilétait, dit-on, le préféré desamère, Catherine deMédicis.

Elledésirait tantqu’il eûtluiaussi sacouronne qu’elleréussitàle faire élire roidePologne parlanoblesse d’unpays dont luine voulait pas :tropfroid, troploin, troprustre.

Ilyresta six mois, sauvé parledestin : lamort prématurée deson frère Charles IX.

Elleluiouvrait lavoie d’un poste plusàsa convenance : letrône deFrance.

Onaraconté commeilyfit ce qu’il putpour naviguer entrelesultras-catholiques de laLigue etles huguenots frondeurs.Onaomis dementionner undétail : sesmœurs.

Etpourtant ! Cesont elles qui l’ont rendu célèbre.

ChaqueroideFrance, danslamémoire nationale, asa spécialité.

SaintLouis ason chêne, Henri IV sonpanache blanc,lepauvre Louis XVI sesserrures, etnotre Henrisespetites manières, commeondisait. La plupart desFrançais seraientbienincapables delesituer précisément dansunegénéalogie royaleoudesavoir comment ila essayé d’affronter lesproblèmes deson temps.

Presque tousconnaissent salégende rose.Henri III, c’est cette grande choseunpeu fofolle, couvert debijoux, portant lafraise, jouant aubilboquet entresesgrands chiens etses courtisans ausurnom célèbre : les mignons . En clair, c’estl’homo delabande. Le drôle del’histoire, c’estquedésormais denombreux historiensdoutentqu’illefût.

Onpeut douter deleurs doutes, biensûr.Comment avoirdescertitudes dansundomaine étouffésouslepuritanisme detant de commentateurs ? Derrièrelavolonté demontrer qu’Henri III n’étaitpashomosexuel, onsent chez certains comme une volonté deleréhabiliter, delelaver d’une faute, comme sic’en était une.Onpeut néanmoins entendreun argument : plusqu’un autre, Henri III aété victime deshaines deson temps, etdonc desragots detoute sorte. Tout était bonpourvu qu’ilfûtlacible.

Onl’alongtemps présentécommefaible,soumis àsa matrone demère.

En fait, ilfut leseul destrois frères àréussir às’en dégager.

Ilessaya bienmieux quesesprédécesseurs dedéfendre la majesté royaleetde tenir uneligne médiane, cequi aboutit àmécontenter lesdeux camps, etàdéchaîner toutle monde contrelui,avec larage pamphlétaire del’époque.

L’hommeétaitunpeu précieux : allons-y,visonsauplus bas.

Sans parler delapropagande deson successeur.

Henri IIIestledernier desadynastie, lesValois.

C’est toujours, dansl’histoire, uneposition inconfortable.

Ladynastie suivanteestprête àtout pour asseoir salégitimité et donc àmontrer combien laprécédente étaitindigne delaplace qu’elle occupait.

Lapropagande Bourbonforgea la légende du« bon roiHenri », maîtredébonnaire d’unroyaume pacifié,etn’hésita pasàen rajouter destonnes sur lethème duVert Galant coureur dejupon, cegascon virilàqui l’on prête cetteélégante formule : « Jusqu’à quarante ans,j’aicru que c’était unos. » Autant direpasune mijaurée commeleprécédent. De fait, Henri deValois introduisit àla Cour (dont ilcontribua, onl’adit, àcodifier lavie) despratiques quifirent jaser.

Le Dictionnaire desguerres deReligion 1 en rapporte certaines, aussicurieuses lesunes queles autres : figurez-vous quel’homme aimaitlelinge propre, etqu’il adorait selaver etse parfumer.

Enclair, il bouscula lescodes delavirilité, enun temps oùles hommes, cesguerriers, nedevaient sentirquelasueur etla poudre àfusil.

Qu’est-ce quecela prouve ? Moinsd’unsiècle après, unLouis XIV nesortira jamaissansfard, sans dentelle, sansparfum, etpersonne n’ajamais remisenquestion sonhétérosexualité, trèsdémonstrative ilest vrai. Bien sûr,notre Valois futentouré desMaugiron etQuélus –àqui ilfit élever unmonument démesuréaprèssa mort lorsdu« duel desmignons » –,des Épernon etJoyeuse –ces deux-là conseillers depremier rang,etque l’on appelait les« archimignons ».

Autantdefavoris qu’ilcombla decadeaux etdont lesmœurs tapageuses, les dépenses effrénées etles caprices furentinsupportables àl’opinion.

Etaprès ? Comment savoirlanature des relations quilesunissaient àlui ? Tous lessignes quenous envoie l’époque sontsidifficiles àlire.

Voyez l’anecdote que nous rapporte cemême Dictionnaire desguerres deReligion à propos d’Henri II, lepère, donc.

Pour fêter levaillant Montmorency, lejour même oùilrevient enfindecaptivité, leroi annonce àtoute laCour l’honneur qu’illuifera lesoir même : illui ouvrira sachambre etson lit.Cela étonne l’ambassadeur deVenise qui rapporte lefait mais n’endéduit rien,pour autant, surlasexualité dumonarque, amantnotoire delabelle Diane de Poitiers.

Les berdaches desAmériques Pourquoi seplaindre deces doutes, puisqu’ils ouvrentlavoie àune problématique historiquepassionnante ? Oublions lecas d’Henri III quel’onnesaurait trancher, restonssurlesujet : qu’est-ce qu’êtrehomosexuel au xvi e  siècle ? Est-ilseulement pertinent,àpropos decette période, deparler d’homosexualité ? Depuislestravaux du philosophe MichelFoucault, danslesannées 1960-1970, onaappris àprendre gardeàce genre. »

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