radio, à la télé, par exemple, le pape est souvent présenté comme « le chef des chrétiens ».
Publié le 06/01/2014
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Henri III
et l’homosexualité
de son temps
Mignons etlibertins
Nous l’avons àpeine vupasser, prisdans lafolie desguerres deReligion.
C’étaittroprapide, ilya bien d’autres
choses àdire surlui.Revenons doncàHenri III, dernierfilsd’Henri II àrégner, dernier desValois.
Ilétait, dit-on, le
préféré desamère, Catherine deMédicis.
Elledésirait tantqu’il eûtluiaussi sacouronne qu’elleréussitàle faire
élire roidePologne parlanoblesse d’unpays dont luine voulait pas :tropfroid, troploin, troprustre.
Ilyresta six
mois, sauvé parledestin : lamort prématurée deson frère Charles IX.
Elleluiouvrait lavoie d’un poste plusàsa
convenance : letrône deFrance.
Onaraconté commeilyfit ce qu’il putpour naviguer entrelesultras-catholiques
de laLigue etles huguenots frondeurs.Onaomis dementionner undétail : sesmœurs.
Etpourtant ! Cesont elles
qui l’ont rendu célèbre.
ChaqueroideFrance, danslamémoire nationale, asa spécialité.
SaintLouis ason chêne,
Henri IV sonpanache blanc,lepauvre Louis XVI sesserrures, etnotre Henrisespetites manières, commeondisait.
La plupart desFrançais seraientbienincapables delesituer précisément dansunegénéalogie royaleoudesavoir
comment ila essayé d’affronter lesproblèmes deson temps.
Presque tousconnaissent salégende rose.Henri III,
c’est cette grande choseunpeu fofolle, couvert debijoux, portant lafraise, jouant aubilboquet entresesgrands
chiens etses courtisans ausurnom célèbre : les mignons .
En clair, c’estl’homo delabande.
Le drôle del’histoire, c’estquedésormais denombreux historiensdoutentqu’illefût.
Onpeut douter deleurs
doutes, biensûr.Comment avoirdescertitudes dansundomaine étouffésouslepuritanisme detant de
commentateurs ? Derrièrelavolonté demontrer qu’Henri III n’étaitpashomosexuel, onsent chez certains comme
une volonté deleréhabiliter, delelaver d’une faute, comme sic’en était une.Onpeut néanmoins entendreun
argument : plusqu’un autre, Henri III aété victime deshaines deson temps, etdonc desragots detoute sorte.
Tout était bonpourvu qu’ilfûtlacible.
Onl’alongtemps présentécommefaible,soumis àsa matrone demère.
En
fait, ilfut leseul destrois frères àréussir às’en dégager.
Ilessaya bienmieux quesesprédécesseurs dedéfendre la
majesté royaleetde tenir uneligne médiane, cequi aboutit àmécontenter lesdeux camps, etàdéchaîner toutle
monde contrelui,avec larage pamphlétaire del’époque.
L’hommeétaitunpeu précieux : allons-y,visonsauplus
bas.
Sans parler delapropagande deson successeur.
Henri IIIestledernier desadynastie, lesValois.
C’est
toujours, dansl’histoire, uneposition inconfortable.
Ladynastie suivanteestprête àtout pour asseoir salégitimité
et donc àmontrer combien laprécédente étaitindigne delaplace qu’elle occupait.
Lapropagande Bourbonforgea
la légende du« bon roiHenri », maîtredébonnaire d’unroyaume pacifié,etn’hésita pasàen rajouter destonnes
sur lethème duVert Galant coureur dejupon, cegascon virilàqui l’on prête cetteélégante formule : « Jusqu’à
quarante ans,j’aicru que c’était unos. » Autant direpasune mijaurée commeleprécédent.
De fait, Henri deValois introduisit àla Cour (dont ilcontribua, onl’adit, àcodifier lavie) despratiques quifirent
jaser.
Le Dictionnaire
desguerres deReligion 1
en rapporte certaines, aussicurieuses lesunes queles
autres : figurez-vous quel’homme aimaitlelinge propre, etqu’il adorait selaver etse parfumer.
Enclair, il
bouscula lescodes delavirilité, enun temps oùles hommes, cesguerriers, nedevaient sentirquelasueur etla
poudre àfusil.
Qu’est-ce quecela prouve ? Moinsd’unsiècle après, unLouis XIV nesortira jamaissansfard, sans
dentelle, sansparfum, etpersonne n’ajamais remisenquestion sonhétérosexualité, trèsdémonstrative ilest vrai.
Bien sûr,notre Valois futentouré desMaugiron etQuélus –àqui ilfit élever unmonument démesuréaprèssa
mort lorsdu« duel desmignons » –,des Épernon etJoyeuse –ces deux-là conseillers depremier rang,etque l’on
appelait les« archimignons ».
Autantdefavoris qu’ilcombla decadeaux etdont lesmœurs tapageuses, les
dépenses effrénées etles caprices furentinsupportables àl’opinion.
Etaprès ? Comment savoirlanature des
relations quilesunissaient àlui ? Tous lessignes quenous envoie l’époque sontsidifficiles àlire.
Voyez l’anecdote
que nous rapporte cemême Dictionnaire
desguerres deReligion à
propos d’Henri II, lepère, donc.
Pour
fêter levaillant Montmorency, lejour même oùilrevient enfindecaptivité, leroi annonce àtoute laCour
l’honneur qu’illuifera lesoir même : illui ouvrira sachambre etson lit.Cela étonne l’ambassadeur deVenise qui
rapporte lefait mais n’endéduit rien,pour autant, surlasexualité dumonarque, amantnotoire delabelle Diane
de Poitiers.
Les
berdaches desAmériques Pourquoi
seplaindre deces doutes, puisqu’ils ouvrentlavoie àune problématique historiquepassionnante ?
Oublions lecas d’Henri III quel’onnesaurait trancher, restonssurlesujet : qu’est-ce qu’êtrehomosexuel au
xvi e
siècle ? Est-ilseulement pertinent,àpropos decette période, deparler d’homosexualité ? Depuislestravaux
du philosophe MichelFoucault, danslesannées 1960-1970, onaappris àprendre gardeàce genre.
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