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-- Venez.

Publié le 06/01/2014

Extrait du document

-- Venez. Nous avons besoin de vous parler. Il s'agit du club. Après un long soupir d'agacement, il s'installa en face de moi. Munro nous rejoignit mais resta debout. -- J'ai rien à dire, affirma Pennebaker. J'ai tout plaqué. Depuis des années. Fin de l'histoire. Son visage n'exprimait ni culpabilité ni paranoïa, sa voix était calme, assurée. Le chemin nouveau qu'il vait pris, quel qu'il soit, avait transformé des pulsions potentiellement autodestructrices en confiance en soi et sentiment de sa propre valeur. -- D'ailleurs, pourquoi je devrais vous parler, à vous ? Je fis apparaître sur l'écran de mon portable une photo de son ancien frère d'armes mutilé et la lui montrai. -- Je ne crois pas que Walker verrait un inconvénient à ce que vous le fassiez. Pennebaker fixa un moment la photo sans ciller. -- En fait, vu ce qu'ils lui ont fait, ajoutai-je, je suis même sûr qu'il serait pour. 39 Lina Dawetta livra l'information à Perrini, comme il s'y attendait. Elle lui apprit que la cible utilisait un nouvel iPhone Verizon, ce qui lui avait facilité la tâche. Son contact chez cet opérateur était extrêmement efficace, docile et loin d'être insensible à l'attrait d'une petite liasse de billets de cent dollars tout neufs comme au charme de sa peau sombre de Sicilienne. Le fait que Chaykin eût laissé son service GPS branché avait également aidé. La plupart des gens faisaient la même chose, sans s'en rendre compte. Dans le cas de Chaykin, cela révéla qu'elle se trouvait à San Diego, comme Perrini le soupçonnait. Il eut un petit rire et se demanda s'il y avait eu des étincelles dans le couple lorsqu'elle avait découvert que on mec avait un gosse dont elle n'avait jamais entendu parler. Ah, les pétrins dans lesquels on se fourre ! -- Je viens de t'envoyer par e-mail l'application repérage, dit Lina. Ton client est sur Android, non ? -- Exact, répondit-il. Bon boulot, chérie. A plus tard. Il raccrocha, vérifia qu'il avait bien reçu ce qu'elle lui avait adressé puis composa le numéro d'Octavio uerra.   Une heure plus tard, Tess n'avait toujours pas trouvé de « Jim » dans sa recherche en ligne. Elle quitta son logiciel de navigation, jeta son iPad sur le lit et se redressa. Le temps filait et elle n'avançait pas. Ses pensées revinrent à Alex et elle se dit qu'ils avaient tous besoin de changer de décor. Balboa Park, vec ses vastes espaces découverts et ses musées, n'était qu'à deux pas. Le zoo avait tenu l'enfant occupé et l'avait arraché à une réalité qui, elle le savait, le harcelait à toute heure. Il y avait là-bas quantité d'autres ttractions qui le distrairaient. Tess passa la tête dans la pièce voisine, où Alex et Julia accueillirent sa suggestion avec enthousiasme. Quelques minutes plus tard, ils étaient tous les trois dans la voiture de Julia, en route pour Balboa Park.   A une trentaine de kilomètres de là, le Chevrolet Tahoe noir franchit la grille d'une villa du bord de mer et se lissa en douceur dans la rue silencieuse, en direction de l'autoroute. Le SUV était occupé par trois hommes soignés de leur personne et portant des tenues décontractées : antalon de toile, chemisette ou polo, Timberland ou Merrell. Ils portaient aussi des lunettes de soleil issimulant la détermination de leur regard et des coupe-vent légers cachant les automatiques logés dans leurs tuis d'aisselle. L'un d'eux, celui qui était assis à côté du chauffeur, gardait les yeux sur le téléphone HTC Android qu'il enait à la main. Il venait de charger une application qui lui avait été envoyée et qui fonctionnait sur le Google Maps intégré de l'appareil. Le logiciel de navigation du téléphone était ouvert sur une carte photographique de San Diego sur aquelle deux repères lumineux clignotaient : l'un, standard, utilisant la fonction GPS du téléphone cible pour indiquer sa position, l'autre, blanc, que l'application avait superposé à la carte. Ce dernier repère, leur avait-on assuré, donnait la position de la cible à trois mètres près. Les trois hommes s'apprêtaient à s'en assurer. 40 Pennebaker congédia l'infirmière de service - sincèrement inquiète maintenant qu'elle savait que nous tions là pour parler à son mec - et me rendit mon téléphone. Il ferma les yeux et prit une inspiration, hésitant lairement à replonger dans la partie de sa vie que la mort de Walker évoquait. Au bout d'un moment, il rouvrit es yeux et me regarda bien en face. -- Qu'est-ce qui s'est passé ? Je lui racontai comment nous avions trouvé Walker et les Aigles. Ma filature. Le kidnapping des chercheurs e l'institut Schultes. L'enlèvement de Torres, probablement par ceux qui avaient tué Walker. Quand j'eus terminé, il demeura silencieux puis une expression de colère indignée prit possession de son isage, chassant en un instant son calme apparent. -- Vous vous foutez de ce qui leur est arrivé ! explosa-t-il. Tout le monde s'en branle ! Tu fais une guerre mpossible à gagner, tu massacres des civils innocents pour ton pays et, quand tu rentres, tu fais peur aux gens u ils te méprisent pour ce qu'on t'a ordonné de faire ! Je jetai un coup d'oeil à Munro. Il la bouclait mais je sentais que ça lui coûtait terriblement. Je n'avais urtout pas besoin d'un concours à celui qui pisserait le plus loin. Quelle que soit la virulence de Pennebaker, je evais absolument calmer les choses. Si sa rogne contre nous montait encore, il se tairait définitivement. -- Ça n'a pas dû être facile, dis-je. Se réadapter à la vie civile après l'Irak. Il ignora ma tentative de conciliation et poursuivit, plus amer à chaque phrase : -- On a dû se serrer les coudes. Mais on a eu du mal à s'en sortir parce que la douleur et la violence taient si profondément ancrées en nous qu'on n'arrivait pas à s'en débarrasser. En créant les Aigles, on n'a ait qu'exacerber cette violence. L'intérioriser. Chacun de nous a fini par se battre contre lui-même. Et à perdre. ous voulez me remettre là-dedans ? Me ramener à la merde qui a tué Marty et a failli m'avoir ? Je vous pisse la raie ! Il nous fixait d'un regard de défi absolu, le genre de regard qu'on est prêt à faire suivre de violence, au esoin. Je compris à cet instant comment Pennebaker et Walker étaient devenus ces types à qui il fallait 'adresser pour certains boulots. La force brute de Walker et la rage plus cohérente de Pennebaker devaient aire une combinaison redoutable. -- Mais vous vous en êtes tiré et apparemment... Je ne pus m'empêcher d'indiquer de la tête l'endroit où sa copine s'était tenue. -- ... ça va plutôt bien, pour vous. Ecoutez, nous ne cherchons pas à bousiller ce que vous avez construit ci... -- Mais on le fera si vous nous y obligez, intervint Munro, ayant choisi le rôle du mauvais flic, que ça me laise ou non. -- Nous voulons coincer ces ordures, c'est tout ce qui nous intéresse, rectifiai-je. Ils ont complètement pété es plombs, et vous savez les ravages que ça peut faire. Pennebaker plissa les yeux pour me dévisager mais ne dit rien. Je lui tendis de nouveau mon téléphone. -- Ça vous plaît qu'ils soient dans la nature ? Qu'ils fassent d'autres victimes ? Le jeune frère de uelqu'un, peut-être ? Je perçus un changement dans son expression et j'attendis que mes mots fassent totalement effet. Au bout e deux ou trois secondes, il poussa un soupir, ses épaules s'affaissèrent. -- Marty n'était pas taillé pour être motard mais j'arrivais pas à le faire changer d'avis. J'avais sauvé la vie e Wook en Irak, c'est pour ça qu'il m'a laissé partir, mais j'ai pas pu sauver celle de Marty. Les premiers mois, e me supportais plus. Si on m'avait pas foutu en taule, je serais sûrement mort, maintenant. -- Mais vous vous êtes trouvé un objectif. -- J'ai connu la merde. Et je sais qu'on peut s'en sortir. Mais faut être fort. Et faut avoir des gens à aimer. es tas de gars, à peine rentrés d'Irak ou d'Afghanistan, ils se collent une pipe de meth dans la bouche. Pas de eilleur ami, pas de pire ennemi. L'ironie de la formule le fit ricaner. Je savais d'où venait ce rire hanté. « Pas de meilleur ami, pas de pire ennemi », telle était la devise de la ivision de Marines dans laquelle Pennebaker et Walker avaient servi en Irak. -- N'importe quoi pour calmer la souffrance, reprit-il avec un lent hochement de tête. Mais ça ne fait u'aggraver le problème. Ça recouvre juste ce qui est cassé pour que t'aies pas à le voir. Ici, on les décroche e la dope et on essaie de s'atteler à la raison pour laquelle ils ont commencé à en prendre au départ. La route st longue, y a pas de solution rapide. -- Maintenant que les Aigles ont été liquidés, vous ne pourrez jamais revenir en arrière. Même si vous le ouliez. -- Ce n'était qu'une question de temps, de toute façon. C'est pour ça que je leur ai tourné le dos à ma ortie de prison. -- Je vois pourquoi. Je ne vois pas comment. La couverture Matthew Frye est en béton. Comment vous tes arrivé à ça ? -- A ma sortie de taule, j'avais besoin d'un nouveau départ. Je voulais laisser le passé derrière moi. Un

« 39 Lina Dawetta livral’information àPerrini, comme ils’y attendait. Elle luiapprit quelacible utilisait unnouvel iPhone Verizon, cequi luiavait facilité latâche.

Soncontact chez cetopérateur étaitextrêmement efficace,docileetloin d’être insensible àl’attrait d’unepetiteliasse de billets decent dollars toutneufs comme aucharme desapeau sombre deSicilienne.

Lefait que Chaykin eût laissé sonservice GPSbranché avaitégalement aidé.Laplupart desgens faisaient lamême chose, sanss’en rendre compte.

Danslecas deChaykin, celarévéla qu’elle setrouvait àSan Diego, comme Perrinile soupçonnait.

Ileut unpetit rireetse demanda s’ilyavait eudes étincelles danslecouple lorsqu’elle avaitdécouvert que son mec avait ungosse dontellen’avait jamaisentendu parler. Ah, lespétrins danslesquels onsefourre ! — Je viens det’envoyer pare-mail l’application repérage,ditLina.

Tonclient estsur Android, non? — Exact, répondit-il.

Bonboulot, chérie.Aplus tard. Il raccrocha, vérifiaqu’ilavait bienreçu cequ’elle luiavait adressé puiscomposa lenuméro d’Octavio Guerra.

  Une heure plustard, Tess n’avait toujours pastrouvé de«Jim »dans sarecherche enligne. Elle quitta sonlogiciel denavigation, jetasoniPad surlelitet se redressa.

Letemps filaitetelle n’avançait pas.

Ses pensées revinrent àAlex etelle seditqu’ils avaient tousbesoin dechanger dedécor.

Balboa Park, avec sesvastes espaces découverts etses musées, n’étaitqu’àdeux pas.Lezoo avait tenul’enfant occupé et l’avait arraché àune réalité qui,ellelesavait, leharcelait àtoute heure.

Ilyavait là-bas quantité d’autres attractions quiledistrairaient. Tess passa latête dans lapièce voisine, oùAlex etJulia accueillirent sasuggestion avecenthousiasme. Quelques minutesplustard, ilsétaient touslestrois dans lavoiture deJulia, enroute pourBalboa Park.   A une trentaine dekilomètres delà,leChevrolet Tahoenoirfranchit lagrille d’une villadubord demer etse glissa endouceur danslarue silencieuse, endirection del’autoroute. Le SUV étaitoccupé partrois hommes soignésdeleur personne etportant destenues décontractées : pantalon detoile, chemisette oupolo, Timberland ouMerrell.

Ilsportaient aussideslunettes desoleil dissimulant ladétermination deleur regard etdes coupe-vent légerscachant lesautomatiques logésdansleurs étuis d’aisselle. L’un d’eux, celuiquiétait assis àcôté duchauffeur, gardaitlesyeux surletéléphone HTCAndroid qu’il tenait àla main. Il venait decharger uneapplication quiluiavait étéenvoyée etqui fonctionnait surleGoogle Mapsintégré de l’appareil.

Lelogiciel denavigation dutéléphone étaitouvert surune carte photographique deSan Diego sur laquelle deuxrepères lumineux clignotaient :l’un, standard, utilisantlafonction GPSdutéléphone ciblepour indiquer saposition, l’autre,blanc,quel’application avaitsuperposé àla carte. Ce dernier repère, leuravait-on assuré,donnait laposition delacible àtrois mètres près. Les trois hommes s’apprêtaient às’en assurer.. »

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