Vocabulaire: CHANOINE, substantif masculin.

Vocabulaire: CHANOINE, substantif masculin. A.— Dignitaire ecclésiastique faisant partie du chapitre d'une cathédrale, d'une collégiale, ou de certaines basiliques, tenu à l'office du choeur et jouissant parfois d'une prébende. Chanoine de Notre-Dame de Paris; chanoines séculiers (Foi tome 1 1968); chanoine titulaire (Dictionnaire de l'Académie Française 1932); confer achevé exemple 9 : Ø 1. L'évêque de Bayonne, M. Bertrand d'Eschaux, nomma de Hauranne chanoine de sa cathédrale,... CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 1, 1840, page 289. Ø 2. Suivent d'autres prélats, chanoines et bénéficiaires, enfin les enfants de choeur, qui n'intéressent personne. JULIEN GREEN, Journal, 1935, page 10. Ø 3. Devenu chancelier [de l'évêché] , M. Préaux devint aussi chanoine honoraire. Ses insinuations, (...), firent de lui un homme (...) si universel et si nécessaire que cinq évêques successifs le gardèrent comme vicaire général. ANDRÉ BILLY, Introïbo, 1939, page 59. SYNTAXE : Chanoine expectant ou surnuméraire. « Celui qui n'a que le titre et la dignité de chanoine, sans prébende » (Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments, 1842; confer aussi GUÉRIN 1892, etc.). Chanoine d'honneur. Titre qu'un évêque donne à un autre évêque, à un prélat d'ordre inférieur, quelquefois à un simple prêtre, et qui ne confère à celui qui le reçoit ni préséance, ni privilège, ni insigne (d'après NAZ 1942). Chanoine honoraire. « Celui qui a été chanoine, et qui s'est démis de son canonicat » (Dictionnaire universel de la langue fran.aise (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845); « prêtre qui a le titre et les insignes des chanoines, mais qui n'en remplit pas les fonctions et n'en touche pas les émoluments » (Larousse 19e, Grand Larousse encyclopédique en dix volumes; confer exemple 3 supra et dérivé chanoinie). Chanoine jubilaire ou jubilé. « Celui qui jouit d'une prébende depuis 50 ans » (Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments, 1842; confer aussi DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT)). Chanoine laïque, héréditaire ou séculier. « Laïque admis par honneur dans un chapitre » (Larousse 19e, Larousse 3; confer aumusse exemple 1). Chanoine majeur. « Celui qui possédait une grande prébende » (Dictionnaire universel de la langue fran.aise (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845). Chanoine mineur. « Celui dont la prébende était moins considérable » (ibidem; confer MORAND, Londres, 1933, page 219). Chanoine mansionnaire ou résid (a/e)nt. « Celui qui dessert sa chanoinie » (Larousse 19e, Larousse 3). Chanoine mitré. « Celui qui, par privilège spécial, pouvait porter la mitre, insigne ordinaire des évêques » (Larousse 19e, Nouveau Larousse illustré; confer FLAUBERT, Par les champs et par les grèves, 1848, page 218). Chanoines prébendés. « Ecclésiastiques qui jouissent d'une prébende et sont tenus à l'office de choeur, mais sans avoir voix au chapitre » (Foi tome 1 1968; confer FARAL, La Vie quotidienne au temps de Saint Louis, 1942, page 43). Chanoines de Saint-Denis. « Chanoines-évêques, qui furent primitivement institués pour le service des sépultures de Saint-Denis, et qui sont généralement des prélats retraités ou s'étant démis de leurs fonctions actives » (Larousse 19e; confer aussi LITTRÉ, etc.). — Argot. Rentier (la rente est assimilée à la prébende du canonicat); forçat récidiviste (la récidive est assimilée à la périodicité de la prébende). Chanoine de l'abbaye de Monte-à-Regret, condamné à mort (Confer Dictionnaire historique des argots français (GASTON ESNAULT) 1966 et abbaye D 4) : Ø 4. Cet assassin récidiviste [La Pouraille] savait qu'il serait jugé, condamné, exécuté avant quatre mois. Aussi Fil-de-Soie et le Biffon, amis de La Pouraille, ne l'appelaient-ils pas autrement que le chanoine, c'est-à-dire chanoine de l'abbaye de Monte-à-Regret. HONORÉ DE BALZAC, Splendeurs et misères des courtisanes, 1847, page 537. — Au figuré, familier. Mener une vie de chanoine. Mener une vie tranquille et agréable. Avoir une mine de chanoine. Avoir une mine respirant la santé, le bien-être. Être gras comme un chanoine : Ø 5.... pas une de ces créatures avachies, graisseuses plutôt que grasses, bouffies d'ici et maigres de là, avec des bedaines de chanoines et des jambes d'échassiers cagneux, ne valait le louis qu'elles obtiennent à grand'peine après en avoir demandé cinq. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, L'Armoire, 1884, page 567. B.— Religieux vivant en communauté sous l'autorité d'une règle et destiné au service d'une église particulière. Les chanoines réguliers de Saint-Augustin, de Sainte-Geneviève, du Saint-Sauveur de Latran; les chanoines prémontrés : Ø 6. En 1865, à Saint-Claude, Dom Adrien Gréa, vicaire général de l'évêque, avait fondé la communauté des chanoines réguliers de l'Immaculée-Conception. LUCIEN FEBVRE, Combats pour l'histoire, 1906-52, page 412. DÉRIVÉS : 1. Chanoinerie, substantif féminin. rare. Ensemble des chanoines; tout ce qui se rapporte aux chanoines. Au diable la chanoinerie! (VICTOR HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, page 25 ). Attesté seulement dans Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse) et DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, qui se réfèrent aussi à l'exemple ci-dessus. 2. Chanoinie, substantif féminin. vieux. Bénéfice attribué au titre de chanoine (confer supra A). Conférer, posséder une chanoinie (Dictionnaire de l'Académie Française). Synonyme : canonicat. Et il [le cardinal de Hohenlohe] complote avec sa parente [la princesse de Wittgenstein] une surprise qu'il s'agit de faire à leur vieil ami [Liszt] : la chanoinie honoraire d'Albano (GUY DE POURTALÈS, La Vie de Franz Liszt, 1925, page 280 ).