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Vocabulaire: CHAR1, substantif masculin.

Publié le 10/11/2015

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Vocabulaire: CHAR1, substantif masculin. A.— 1. ANTIQUITÉ. a) Voiture à deux roues, ouverte à l'arrière, fermée sur le devant, tirée par des chevaux et utilisée dans les combats, les jeux et les cérémonies publiques. Un char de triomphe. Chars armés de faux (JULES MICHELET, Histoire romaine, tome 2, 1831, page 60) : Ø 1. Repoussé durement par son vainqueur, dont il [Persée] embrassait les genoux, il lui demanda au moins de lui épargner l'horreur d'être traîné derrière son char au milieu des insultes de la populace de Rome. JULES MICHELET, Histoire romaine, tome 2, 1831 page 93. b) Le char dans le langage religieux. — MYTHOLOGIE. Apollon conduisit le char du soleil; Diane celui de la lune (PIERRE CABANIS. Rapports du physique et du moral de l'homme, tome 2, 1808, page 425 ). Vénus et son char attelé De cygnes (CHARLES-MARIE LECONTE DE LISLE, Poèmes antiques, Études latines, 1852, page 153 ). — [Par allusion au récit biblique 2 Rois (2, 11) montrant le prophète Élie emporté vivant au ciel sur un char de feu traîné par des chevaux de feu] : Ø 2.... ce lieu révéré où le plus grand des prophètes, enlevé dans un char flamboyant, fut porté dans le sein des anges, et passa de la vie à l'éternité sans avoir connu les ténèbres de la mort;... SOPHIE COTTIN, Mathilde, tome 2, 1805, page 347. 2. Emplois littéraires, par comparaison ou métaphoriques. Quel merveilleux char pour courir d'un bout du monde à l'autre que celui de la pensée! (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 3, 1848, page 112) : Ø 3. Rivarol se moquait beaucoup de M. de Contades (...) qui comparait l'âme à un cocher qui conduit le char matériel, dont les chevaux, c'est-à-dire les passions, tirent souvent le char en sens contraire. CHARLES-JULIEN LIOULT DE CHÊNEDOLLÉ, Journal, 1833, page 157. a) [Le char comme symbole] Toute chose en tant qu'elle se conduit (une période historique, les affaires d'une personne, la situation d'un groupe de personnes, d'une entreprise, etc.); spécialement l'État. Le char révolutionnaire (JOSEPH, COMTE DE MAISTRE, Considérations sur la France, 1796, page 6) : Ø 4.... l'impôt, (...) cette cinquième roue du char de l'humanité, qui fait tant de bruit, et qu'on appelle, en style gouvernemental, l'État. PIERRE-JOSEPH PROUDHON, Système des contradictions économiques ou Philosophie de la Misère, tome 1, 1846, page 262. — Par extension, expression. Char de l'État, et allusion littéraire : Le char de l'État navigue sur un volcan (parole, exemple de métaphore prétentieuse et incohérente dans Grandeur et décadence de Monsieur Joseph Prudhomme, 1852, A. III, sciences 3, page 17, par Messieurs Henry Mounier et Gustave Vaez dans Théâtre contemporain illustré) : Ø 5. En ce moment, elle [Mademoiselle La Quintinie] soulèverait des tempêtes et je ne suis pas d'avis de mettre des bâtons dans les roues du char de l'État, qui navigue, comme dit M. Prudhomme, sur un volcan. AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Correspondance, tome 6, 1812-76, page 263. b) Locution. Atteler, attacher, enchaîner quelqu'un ou quelque chose à son char. Le mettre sous sa domination, son empire : Ø 6. On m'a d'abord interrogé sur Louise. (...) J'ai donné une idée de la puissance qu'elle exerçait sur la société à Rome, bien qu'elle n'y allât pas, comment les personnes du plus haut rang briguaient la faveur d'être admise chez elle, et avec quelle tyrannie mêlée de grâce elle exilait les ennuyeux ou attachait à son char ceux dont elle désirait faire des esclaves. ÉTIENNE-JEAN DELÉCLUZE, Journal, 1824, page 35. Ø 7. L'individu ne relève que de lui-même, et plus il se fait libre, plus il développe sa force. Il la perd dès qu'il l'enchaîne au char du convenu. AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Mélanges, 1843, page 401. c) Emploi pronominal. S'attacher au char. Se dévouer à quelqu'un, le servir. Je cherche une compagne (...) m'attacherai-je au char d'une comédienne, ou d'une bourgeoise? (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 4, Les Exploits de Rocambole, 1859, page 354 ). B.— Vieilli. Voiture à quatre roues à traction animale. 1. Voiture riche ou élégante : Ø 8. Philippe-Le-Bel, dans le siècle suivant, remit en vigueur d'anciennes lois somptuaires, pour réprimer le luxe de la bourgeoisie, qui, dès-lors, cherchait à marcher de pair avec la cour : le char fut interdit aux femmes bourgeoises;... VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, tome 4, 1813, page 258. — Spécialement. Char (numéroté). Voiture de louage portant un numéro d'ordre; fiacre (Confer François-René de Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 1, 1848, page 385). — Par extension et souvent ironiquement. [Pour désigner une voiture quelconque] : Ø 9. Le lendemain, avant le jour, le commandant Genestas partit pour la ville, (...) Il était dans un de ces chars découverts et à quatre roues menés par un seul cheval, voiture légère qui se rencontre sur toutes les routes de ces pays montagneux. HONORÉ DE BALZAC, Le Médecin de campagne, 1833, page 251. 2. Char à bancs.. Voiture longue et légère, garnie de bancs, destinée au transport des personnes. Un grand nombre de chars à bancs légers, où l'on s'assied dos à dos ou de côté, sillonnent la poussière (THÉOPHILE GAUTIER, Italia, Voyage en Italie, 1852, page 2 ). Remarque : Noter dans PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1928, page 176 la mention d'un char à bancs aux provisions. 3. Voiture tirée par des boeufs ou des chevaux, utilisée à la campagne pour le transport de grosses charges. Un char de foin (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, Le Château des sept portes, 1922, page 75) : Ø 10.... c'est un spectacle d'une beauté presque rituelle que de voir un char, débordant de blé, venir vers vous d'un pas tranquille, au milieu de ses moissonneurs,... JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, page 144. — Spécialement, par métonymie. Quantité de bois contenu dans un char. Un char de bois (MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 1, 1920, page 252 ). [Dans le brasier] les chars fondent comme la cire (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, page 200 ). 4. Voiture servant à transporter les morts jusqu'à leur sépulture. Un char funéraire, le char funèbre. Un char de 3e. classe (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Messieurs-les-Ronds-de-cuir, 6e. tableau, II, 1893, page 224) : Ø 11. Marcas ne laissa pas de quoi se faire enterrer. Juste et moi nous eûmes bien de la peine à lui éviter la honte du char des pauvres, et nous suivîmes tous deux, seuls, le corbillard de Z. Marcas... HONORÉ DE BALZAC, Z. Marcas, 1840, page 434. C.— Usuel. 1. Régionalisme (Canada) a) Un char. Un wagon (de train de chemin de fer). Le mulâtre du char avait préparé les couchettes (MAURICE GENEVOIX, Éva Charlebois, 1944, page 49 ). Un char réfectoire (Jean Giraudoux, Siegfried et le Limousin, 1922, I, 5, page 31). Un wagon-restaurant Pluriel. Les chars. Le train. On a fait la ligne pour amener les « chars » de Québec (LOUIS HÉMON, Maria Chapdelaine, 1916, page 74 ). Spécialement. Un char (électrique). Un tramway (Confer Louis Hémon, Maria Chapdelaine, 1916, page 178 et Jean Giraudoux, Siegfried et le Limousin, 1922, I, 8, page 53). b) Voiture automobile. Tu rentres le char au garage St-Antoine, histoire de le faire graisser avant le voyage (CLAUDE JASMIN, Les Coeurs empaillés, Montréal, 1967, page 24 ). 2. [Dans les fêtes ou les cortèges de carnaval] Voiture à traction animale ou motorisée, décorée, portant des figurations de personnages symboliques ou historiques, etc. (confer la comparaison suivante) : Ø 12. Une locomotive camouflée les croisait, puis un canon sur truck, transporté avec les servants assis autour, tels qu'en un tableau vivant sur un char de carnaval. HENRI DE MONTHERLANT, Le Songe, 1922, page 25. 3. ARMÉE. Engin de guerre motorisé et blindé, monté sur chenilles et doté d'un armement (mitrailleuses, canons, etc.) et que manoeuvrent des soldats placés à l'intérieur. Un char blindé, un char d'assaut; char léger, char moyen, char lourd; une compagnie de chars. Synonyme : tank : Ø 13. Quant aux chars, il s'agissait, pour les neuf dixièmes, de « Renault » et de « Hotchkiss » du type 1935, modernes dans leur genre, mais lents, lourds, armés de petits canons courts, faits pour accompagner le combat de l'infanterie,... CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1954, page 20. Remarque : On rencontre dans la documentation le syntagme char de Neptune, qui désigne une sorte de « madrépore » (confer VERNE, Vingt mille lieues sous les mers, 1870, page 109).

« mat?riel, dont les chevaux, c'est-?-dire les passions, tirent souvent le char en sens contraire. CHARLES-JULIEN LIOULT DE CH?NEDOLL?, Journal, 1833, page 157.

a) [Le char comme symbole] Toute chose en tant qu'elle se conduit (une p?riode historique, les affaires d'une personne, la situation d'un groupe de personnes, d'une entreprise, etc.); sp?cialement l'?tat.

Le char r?volutionnaire (JOSEPH, COMTE DE MAISTRE, Consid?rations sur la France, 1796, page 6) : ? 4....

l'imp?t, (...) cette cinqui?me roue du char de l'humanit?, qui fait tant de bruit, et qu'on appelle, en style gouvernemental, l'?tat.

PIERRE-JOSEPH PROUDHON, Syst?me des contradictions ?conomiques ou Philosophie de la Mis?re, tome 1, 1846, page 262.

? Par extension, expression.

Char de l'?tat, et allusion litt?raire?: Le char de l'?tat navigue sur un volcan (parole, exemple de m?taphore pr?tentieuse et incoh?rente dans Grandeur et d?cadence de Monsieur Joseph Prudhomme, 1852, A.

III, sciences 3, page 17, par Messieurs Henry Mounier et Gustave Vaez dans Th??tre contemporain illustr?)?: ? 5.

En ce moment, elle [Mademoiselle La Quintinie] soul?verait des temp?tes et je ne suis pas d'avis de mettre des b?tons dans les roues du char de l'?tat, qui navigue, comme dit M.

Prudhomme, sur un volcan.

AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Correspondance, tome 6, 1812-76, page 263. b) Locution.

Atteler, attacher, encha?ner quelqu'un ou quelque chose ? son char.

Le mettre sous sa domination, son empire?: ? 6.

On m'a d'abord interrog? sur Louise.

(...) J'ai donn? une id?e de la puissance qu'elle exer?ait sur la soci?t? ? Rome, bien qu'elle n'y all?t pas, comment les personnes du plus haut rang briguaient la faveur d'?tre admise chez elle, et avec quelle tyrannie m?l?e de gr?ce elle exilait les ennuyeux ou attachait ? son char ceux dont elle d?sirait faire des esclaves. ?TIENNE-JEAN DEL?CLUZE, Journal, 1824, page 35.

? 7.

L'individu ne rel?ve que de lui-m?me, et plus il se fait libre, plus il d?veloppe sa force.

Il la perd d?s qu'il l'encha?ne au char du convenu.. »

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