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Vocabulaire: CHENU, -UE, adjectif.

Publié le 11/11/2015

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Vocabulaire: CHENU, -UE, adjectif. I.— Vieilli ou littéraire. A.— 1. [En parlant d'une personne] Qui a les cheveux blanchissants ou blancs de vieillesse. Il imaginait un Pierrot barbu et chevelu, chenu de vieillesse, centenaire (JEAN RICHEPIN, Braves gens, 1886, page 180) : Ø 1.... le dôme majestueux de l'Hémon, avec ses sillons de neige, qui le font ressembler à la tête chenue d'un vieillard. ERNEST RENAN, Histoire des origines du Christianisme, Les Apôtres, 1866, page 177. 2. Par métonymie. a) [En parlant de la barbe, des sourcils...] Qui est blanchissant ou blanc de vieillesse. Sourcils chenus. Une mousse chenue obstruait les oreilles (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 54) : Ø 2.... les cheveux blancs mêlaient leurs mèches aux mèches de sa barbe, tout un poil chenu, qu'il appelait fleurs de cimetière,... HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, À la belle bergère, 1925, page 20. b) Qui est marqué par l'âge, vieux. Un homme s'avançait voûté, chenu, blanchi (GUSTAVE KAHN, Le Conte de l'or et du silence, 1898, page 20 ). Ces vieilles raccrocheuses essayent encore sur nous avec succès leurs agaceries édentées et leurs charmes chenus (PAUL MORAND, La Route des Indes, 1936, page 15) : Ø 3. Salut, Mères de la France là-bas, Paris et Chartres et Rouen, Grandes Maries toutes usées et chenues, ô Mères toutes noires de temps! Mais qu'il est jeune! qu'il est droit! comme il tient fièrement sa lance! Qu'il fait de plaisir à voir dans le soleil, plein de menaces et d'élégance, ... L'Ange de Strasbourg en fleur,... PAUL CLAUDEL, Corona Benignitatis Anni Dei, Strasbourg, 1915, page 428. — Locutions. · L'âge chenu, les ans chenus. Éviradnus, Vieux, commence à sentir le poids des ans chenus (VICTOR HUGO, La Légende des siècles, Éviradnus, tome 1, 1859, page 317) : Ø 4. L'âge moyen est pire (esthétiquement) que l'âge chenu. Les lézardes ne valent pas les ruines, et le crâne dégarni est plus laid que la tête vraiment chauve. HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal intime, 1866, page 497. · Une tête chenue, un front chenu. Qui a subi l'outrage des ans : Ø 5. La figure de quelque vénérable hermite, (...), n'eût point effrayé les muses (...) elles aiment les têtes chenues, et trouvent qu'une couronne de laurier, (...) fait assez bien sur un front chauve. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Fragments du Génie du Christianisme primitif, 1800, page 241. · Vieillesse chenue (pour désigner un certain type de vieillesse). Ils portaient tous les signes d'une vieillesse chenue (CHARLES BAUDELAIRE, Histoires extraordinaires, traduit de Edgar Poe, 1856, page 217) : Ø 6. Telle fut la vieillesse du grand Corneille, une de ces vieillesses ruineuses, sillonnées et chenues, qui tombent pièce à pièce et dont le coeur est long à mourir. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Portraits littéraires, tome 2, 1844-64, page 49. — Figuré. [Souvent avec une nuance péjorative] L'inculpation d'intolérance est une tactique chenue, renouvelée des Pharisiens (LÉON BLOY, Le Désespéré, 1886, page 233) : Ø 7.... ces moralistes qui savent donner un air de profondeur inquiétante et de nouveauté aux truismes les plus inoffensifs et les plus chenus. ABBÉ HENRI BREMOND, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, tome 4, 1920, page 509. B.— [Par analogie d'aspect] 1. [Correspond à I A 1, 2 a; en parlant de la montagne, de la mer, d'arbres] Blanc, blanchi. Montagnes, ondes chenues; arbres chenus. Bientôt là-bas, derrière l'épaule chenue du mont neigeux, l'aube va crever (LOUIS PERGAUD, De Goupil à Margot, 1910, page 97 ). Une mer azurée et chenue (JEAN PAPADIAMANTOPOULOS, DIT JEAN MORÉAS, Les Stances, 4e. livre, 1901, page 124 ). Des pruniers vénérables, tout chenus de mousse (ÉMILE ZOLA, La Faute de l'Abbé Mouret, 1875, page 1361 ). 2. [Correspond à I A 2 b] Cime chenue, branches chenues. Des arbres aquatiques dépouillés de feuilles, dont les troncs rabougris, les têtes énormes et chenues (HONORÉ DE BALZAC, Les Chouans, 1829, page 154 ). Leurs têtes chenues [des montagnes] , leurs flancs décharnés, leurs membres gigantesques (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Voyage en Amérique, en France et en Italie, 1827, page 319 ). Je veux voir de mes yeux l'Olympe dont la neige Blanchit le front chenu (THÉODORE DE BANVILLE, Les Stalactites, À Olympio, 1846, page 429 ). — Rare. [En parlant d'un sol] Sans herbe; par extension, aride. Le sol herbeux ou chenu (MAURICE ROLLINAT, Les Névroses, Refuges, 1883, page 192) : Ø 8. LA VALLÉE DE JOSAPHAT. — Par mon sentier le plus chenu, voici au loin le voyageur que mon maître a maudit. (...). Son ombre grandit sur mon sable (...). Ses pieds, (...), creusent mon roc... EDGAR QUINET, Ahasvérus, 1833, 2e. journée, page 157. Remarque : Du fait de son caractère littéraire et vieilli, le terme, devenu poncif, se rencontre dans des emplois où sa signification, très édulcorée, reste floue : Ø 9. Roi banni, (...) point de hérauts d'armes à vos obsèques, rien qu'une troupe de vieux temps blanchis et chenus;... FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 4, 1848, page 572. II.— Figuré, argot ou populaire. [Correspond à I A 2 b, mais avec une valeur méliorative] Bon. Du travail chenu, mais cher (PAUL-JEAN TOULET, Les Tendres ménages, 1904, page 137 ). Des compagnons (...), de chenus et superlatifs, célèbres par la chrétienté (ALEXANDRE ARNOUX, Rhône, mon fleuve, 1944, page 271 ). — En particulier. Du chenu pivois. Du bon vin. Emploi comme substantif. Du chenu. C'est du chenu que m'offre le citoyen, je crains qu'il ne me tape sur le bonnet (HONORÉ DE BALZAC, Œuvres diverses, tome 1, 1850, page 498 ). — Locution. C'est du chenu. C'est quelque chose de beau, de bonne qualité. Je vous conterai ma vie en détail. C'est du chenu (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Le Rouge et le Noir, 1830, page 498 ). Vol avec effraction... avec escalade... et la nuit... (...). Rien n'y manque... c'est du chenu... (EUGÈNE SUE, Les Mystères de Paris, tome 8, 1842-43, page 248 ). Les facultés de l'âme, c'était de la haute, du chenu! Ma mère était flattée (JULES VALLÈS, Jacques Vingtras, L'Enfant, 1879, page 33 ). C'est pas du chenu. Les souliers (...) ce qu'on fait de meilleur marché, c'est pas du chenu. Eh bien! Neuf francs tout de même (LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 362 ). Remarque : Société du Parler français au Canada, 1930 et DICTIONNAIRE GÉNÉRAL DE LA LANGUE FRANÇAISE AU CANADA (LOUIS-ALEXANDRE BÉLISLE) 1957 enregistrent le sens " petit, de peu de valeur ", que le premier illustre par le syntagme discours chenu et le second par le syntagme repas chenu.

« ... L'Ange de Strasbourg en fleur,... PAUL CLAUDEL, Corona Benignitatis Anni Dei, Strasbourg, 1915, page 428.

? Locutions.

? L'?ge chenu, les ans chenus.

?viradnus, Vieux, commence ? sentir le poids des ans chenus (VICTOR HUGO, La L?gende des si?cles, ?viradnus, tome 1, 1859, page 317) : ? 4.

L'?ge moyen est pire (esth?tiquement) que l'?ge chenu.

Les l?zardes ne valent pas les ruines, et le cr?ne d?garni est plus laid que la t?te vraiment chauve. HENRI-FR?D?RIC AMIEL, Journal intime, 1866, page 497.

? Une t?te chenue, un front chenu.

Qui a subi l'outrage des ans?: ? 5.

La figure de quelque v?n?rable hermite, (...), n'e?t point effray? les muses (...) elles aiment les t?tes chenues, et trouvent qu'une couronne de laurier, (...) fait assez bien sur un front chauve. FRAN?OIS-REN? DE CHATEAUBRIAND, Fragments du G?nie du Christianisme primitif, 1800, page 241.

? Vieillesse chenue (pour d?signer un certain type de vieillesse).

Ils portaient tous les signes d'une vieillesse chenue (CHARLES BAUDELAIRE, Histoires extraordinaires, traduit de Edgar Poe, 1856, page 217) : ? 6.

Telle fut la vieillesse du grand Corneille, une de ces vieillesses ruineuses, sillonn?es et chenues, qui tombent pi?ce ? pi?ce et dont le coeur est long ? mourir. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Portraits litt?raires, tome 2, 1844-64, page 49.

? Figur?.

[Souvent avec une nuance p?jorative] L'inculpation d'intol?rance est une tactique chenue, renouvel?e des Pharisiens (L?ON BLOY, Le D?sesp?r?, 1886, page 233) : ? 7....

ces moralistes qui savent donner un air de profondeur inqui?tante et de nouveaut? aux truismes les plus inoffensifs et les plus chenus. ABB? HENRI BREMOND, Histoire litt?raire du sentiment religieux en France, tome 4, 1920, page 509.

B.? [Par analogie d'aspect] 1.

[Correspond ? I A 1, 2 a; en parlant de la montagne, de la mer, d'arbres] Blanc, blanchi.

Montagnes, ondes chenues; arbres chenus.

Bient?t l?-bas, derri?re l'?paule chenue du mont neigeux, l'aube va crever (LOUIS. »

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