Devoir de Philosophie

Vocabulaire: CHIPER, verbe transitif.

Publié le 12/11/2015

Extrait du document

Vocabulaire: CHIPER, verbe transitif. Familier. A.— 1. Voler un objet de peu de valeur; voler subrepticement (confer barboter, faucher, piquer). Le garçon partait en maraude pour chiper le rasoir de l'un et le blaireau de l'autre (GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Suzanne et les jeunes hommes, 1941, page 187) : Ø 1. Ils allongeaient la main en passant le long des étalages, chipant un pruneau, une poignée de cerises, un bout de morue. ÉMILE ZOLA, Le Ventre de Paris, 1873, page 783. · Par métaphore. Ah! le monstre a commencé jeune, il s'y entend à chiper les coeurs (ALPHONSE DAUDET, La Petite paroisse, 1895, page 50 ). Pourquoi chiper, moi incroyante, au calendrier religieux un prétexte à bombance (HERVÉ BAZIN, Lève-toi et marche, 1952, page 124) : Ø 2. C'était une sente très étroite qui s'insinuait dans la forêt, (...) on sentait de l'eau dans ses chaussures, et un arbuste vous chipait votre chapeau. LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Copains, 1913, page 267. — Spécialement. [En parlant d'un(e) employé(e) de maison] Faire des bénéfices au détriment de son patron. · Chiper quelqu'un : Ø 3. La pauvre fille mettait de côté ses desserts, refusant de « chiper un peu la patronne » malgré les conseils d'Arthur. HERVÉ BAZIN, La Tête contre les murs, 1949, page 322. · Chiper (quelque chose) sur quelque chose : Ø 4.... le voilà aussi bas qu'une cuisinière qui chipe deux sous sur un pot-au-feu (...) Aller gratter sur les additions! ÉMILE ZOLA, Le Capitaine Burle, 1883, page 36. Par métaphore : Ø 5.... je suis peu libre; sous prétexte que je suis maire et proprio, etc., chacun se donne le droit de chiper sur mes heures; travail à surveiller; conseil à donner; réprimande à infliger; signature à apposer;... ANDRÉ GIDE, Correspondance avec Paul Valéry, 1898, page 330. · Absolument. Non, vrai! tu chipes trop... ça te jouera... un mauvais tour (OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 343 ). — Rare. Chiper quelqu'un :. Dépouiller quelqu'un de ce qui lui appartient : Ø 6. Dans les cellules à deux, les défiants se dépêchaient de clouer une couverture entre leur toile et leur camarade pour n'être pas chipés. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Manette Salomon, 1867, page 57. 2. Au figuré. S'attribuer, s'approprier indûment le bien de quelqu'un, l'en déposséder. Poutillard a des ennemis, parce qu'il a chipé la maîtresse d'un camarade (GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Cécile parmi nous, 1938, page 98) : Ø 7. Elle ne voulait pas, elle la titulaire, se laisser chiper son rôle dans ces jours de gala. MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 2, 1921, page 322. Ø 8. Tout de même, ç'aurait peut-être été mon salut, de lui chiper sa place... de devenir à mon tour le chef responsable d'une grande boîte... ROGER MARTIN DU GARD, Un Taciturne, 1932, I, 5, page 1251. B.— Prendre sur le fait, arrêter. Se faire chiper comme des gosses, en flagrant délit d'inattention et de mensonge (LÉON DAUDET, Charles Maurras et son temps, 1928, page 111 ). Il ne faut pas que vous me preniez pour un apache. Je n'ai jamais été chipé (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, Le 6 octobre, 1932, page 232 ). Il [un professeur] m'a même sauvé un jour que j'ai failli être chipé en sortant [du collège] (JACQUES DE LACRETELLE, Les Hauts ponts, tome 3, 1935, page 79 ). — Par extension. Être chipé. Être dupé (confer se faire avoir) : Ø 9.... Dieu sait où ça mène de rire trop tard, quand on a le coeur pris par un désespoir d'amour! Droit au puits pour s'y jeter, tête première. (...) J'en ai vu de plus malicieuses que vous chipées par le suicide, l'idée fixe à ce qu'on dit, gobées comme des mouches... GEORGES BERNANOS, La joie, 1929, page 617. · Populaire. Être chipé pour quelqu'un. Être épris de quelqu'un : Ø 10. Vous me reprochez, entre tant, D'être chipé pour la boniche. Mais vous donner mon coeur, autant Porter des cerises à Guiche. PAUL-JEAN TOULET, Les Contrerimes, 1920, page 106. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 12 DÉRIVÉS : 1. Chiperie, substantif féminin. Vol d'objets de peu de valeur. Le vol nous semble une espèce de caprice chez la femme, une chose pas plus odieuse que la chiperie d'un joli singe (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1868, page 419 ). 2. Chipeur, -euse, adjectif et substantif (Celui, celle) qui a l'habitude de commettre de petits vols. Hardi et chipeur comme un gamin de Paris (HONORÉ DE BALZAC, La Maison Nucingen, 1838, page 607 ). Ce Lescure, quel chipeur! Après « Marie-Antoinette » et autres plagiats, le voilà qui publie « L'Amour sous la Terreur » après que j'ai fait « L'Amour au XVIIIe. siècle » (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1882, page 175 ).

« ? 4....

le voil? aussi bas qu'une cuisini?re qui chipe deux sous sur un pot-au-feu (...) Aller gratter sur les additions! ?MILE ZOLA, Le Capitaine Burle, 1883, page 36.

Par m?taphore?: ? 5....

je suis peu libre; sous pr?texte que je suis maire et proprio, etc., chacun se donne le droit de chiper sur mes heures; travail ? surveiller; conseil ? donner; r?primande ? infliger; signature ? apposer;... ANDR? GIDE, Correspondance avec Paul Val?ry, 1898, page 330.

? Absolument.

Non, vrai! tu chipes trop...

?a te jouera...

un mauvais tour (OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 343 ).

? Rare.

Chiper quelqu'un?:.

D?pouiller quelqu'un de ce qui lui appartient?: ? 6.

Dans les cellules ? deux, les d?fiants se d?p?chaient de clouer une couverture entre leur toile et leur camarade pour n'?tre pas chip?s. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Manette Salomon, 1867, page 57.

2.

Au figur?.

S'attribuer, s'approprier ind?ment le bien de quelqu'un, l'en d?poss?der.

Poutillard a des ennemis, parce qu'il a chip? la ma?tresse d'un camarade (GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, C?cile parmi nous, 1938, page 98) : ? 7.

Elle ne voulait pas, elle la titulaire, se laisser chiper son r?le dans ces jours de gala. MARCEL PROUST, Le C?t? de Guermantes 2, 1921, page 322.

? 8.

Tout de m?me, ?'aurait peut-?tre ?t? mon salut, de lui chiper sa place...

de devenir ? mon tour le chef responsable d'une grande bo?te... ROGER MARTIN DU GARD, Un Taciturne, 1932, I, 5, page 1251.

B.? Prendre sur le fait, arr?ter.

Se faire chiper comme des gosses, en flagrant d?lit d'inattention et de mensonge (L?ON DAUDET, Charles Maurras et son temps, 1928, page 111 ).

Il ne faut pas que vous me preniez pour un apache.

Je n'ai jamais ?t? chip? (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volont?, Le 6 octobre, 1932, page 232 ).

Il [un professeur] m'a m?me sauv? un jour que j'ai failli ?tre chip? en sortant [du coll?ge] (JACQUES DE LACRETELLE, Les Hauts ponts, tome 3, 1935, page 79 ).. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles