Vocabulaire: CHIQUER2, verbe transitif.

Vocabulaire: CHIQUER2, verbe transitif. A.— Populaire, argotique. Discuter, chicaner : Ø 1. — Passer son repos en taule quand on n'a rien fait, c'est tout de même ressautant, grogne Sulphart. Y a pas à chiquer contre, on est moins que rien. ROLAND LECALELÉ, DIT ROLAND DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, page 116. · Il n'y a rien à chiquer. Il n'y a rien à dire, il n'y a pas à discuter : Ø 2. Je commençais à bien me rendre compte, qu'elle me trouverait toujours ma mère, un enfant dépourvu d'entrailles, un monstre égoïste, capricieux, une petite brute écervelée... Ils auraient beau tenter... beau faire, c'était vraiment sans recours... Sur mes funestes dispositions, incarnées, incorrigibles, rien à chiquer... LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 337. · Ne rien vouloir chiquer. Ne rien vouloir entendre : Ø 3. C'est les épiciers de la rue Berce qu'ont les premiers fait du scandale... Ils voulaient plus rien chiquer pour nous avancer de la boustiffe... Ils venaient rapporter leurs factures... LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936 page 219. · Chiquer la guenille. Marquer son mécontentement, ronchonner : Ø 4. — (...) Avec ça, qu'ils grognent ces gars-là. Ils sont pas contents. « Qu'est-ce que vous avez à chiquer la guenille? que je leur ai demandé... » GABRIELLE ROY, Bonheur d'occasion, 1945, page 221. B.— Argot. Se chiquer la gueule. Se battre : Ø 5. Au dix-septième siècle, se battre, c'était se donner du tabac; au dix-neuvième, c'est se chiquer la gueule. VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 200. DÉRIVÉS : Chiquage, substantif masculin. Dispute, bagarre. Au fond, la perspective d'un chiquage possible entre Letondu et de La Hourmerie déchaînait de sournoises jouissances (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Messieurs-les-Ronds-de-cuir, 1893, V, 1, page 173 ).