Devoir de Philosophie

Vocabulaire: CHOQUER, verbe transitif.

Publié le 12/11/2015

Extrait du document

Vocabulaire: CHOQUER, verbe transitif. A.— Concret. [Le complément d'objet désigne une chose] 1. [Le sujet désigne une personne, un animal, une chose] Donner un choc, heurter violemment. Choquer des cailloux; le taureau choque la muraille de ses cornes; les sabots choquent le pavé. Synonymes : buter, cogner, frapper. Le troisième [homme] choquait, de temps à autre, ses cymbales avec une violence extraordinaire (CHARLES BAUDELAIRE, Petits poèmes en prose, Les Vocations, 1867, page 160 ). Parfois l'un [un hanneton] d'eux choquait le zinc des gouttières avec un bruit mat (ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 98 ). · Rare. Synonyme : frapper. Les barbares (...) choquaient leurs paumes en mesure (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 140 ). Synonyme : heurter. Sa tête [d'Omer] choqua la terre (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902 page 251 ). — Rare, intransitif. Synonyme : se choquer. Ses dents [d'Albertus] Choquaient à se briser (THÉOPHILE GAUTIER, Premières poésies, Albertus, 1830-45, page 178 ). Je m'en allais cogner partout (...) J'allais choquer dans l'armoire (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 391 ). — Emploi pronominal. [Le sujet désigne des choses et plus rarement certaines parties du corps humain] Les épées, les poulies se choquent; les dents se choquent; les pieds d'une danseuse se choquent en l'air. Ses chaînes [du prince] se choquent avec un fracas horrible (SOPHIE COTTIN, Mathilde, tome 2, 1805, page 300 ). Les prunelles étaient entièrement retournées vers le front, les genoux de l'enfant trop gros se choquaient (MAURICE DRUON, Les Grandes familles, 1948, page 85 ). · Rare. Synonyme : se frapper. Ses deux mains se choquèrent avec bruit (OCTAVE FEUILLET, Monsieur de Camors, 1867, page 338 ). Synonyme : se heurter. Deux hirondelles se sont choquées dans l'air (JULES RENARD, Journal, 1899, page 546 ). · Par métaphore ou au figuré. Les passions se choquent et sont en présence (MARIE-FRANÇOISE-PIERRE GONCTHIER DE BIRAN, DIT MAINE DE BIRAN, Journal, tome 1, 1816, page 101 ). Se choquer contre... Elles [les femmes] se choquent contre la règle, comme un oiseau contre ses barreaux (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Notes sur Paris, Vie et opinions de Monsieur Frédéric-Thomas Graindorge, 1867, page 63 ). Mes raisonnements se choqueront quelquefois contre les grelots de la folie (ISODORE DUCASSE, DIT COMTE DE LAUTRÉAMONT, Les Chants de Maldoror, 1869, page 253 ). 2. Par extension, familier. Choquer les verres. Trinquer. Sylvaine et Simon choquèrent leurs verres si fort que celui de Simon éclata dans ses doigts (MAURICE DRUON, Les Grandes familles, 1948, page 75 ). — Absolument. On choque, on boit, et c'est, parbleu! la meilleure goutte que j'aie lampée de ma vie (PAUL VERLAINE, Œuvres posthumes, tome 1, Souvenirs, 1896, page 249 ). — Pronominal. Les verres recommencèrent à se choquer au poing des hommes (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1925, page 77 ). 3. Par analogie, vieux, pronominal. Se heurter et se combattre violemment. Le spectacle des deux armées qui s'avancent en bon ordre, prêtes à se choquer (CHARLES-FRANÇOIS DUPUIS, Abrégé de l'origine de tous les cultes, 1796, page 201 ). 4. Spécialement. MARINE. " Diminuer la raideur d'un cordage tendu en le filant un peu sur le guindeau, le treuil ou la bitte où il est tourné. " (Petit dictionnaire de marine (ROBERT GRUSS) 1952). Choquer une écoute, " la filer par à-coups " (Petit dictionnaire de marine (ROBERT GRUSS) 1952). — Absolument : Ø 1...., le coup d'étrave du Max mettait en pleine lumière la possibilité, pour un cuirassé solidement construit, de choquer à toute vitesse,... ALFRED LEDIEU, ERNEST CADIAT, Le Nouveau matériel naval, tome 2, 1899, page 501. B.— Au figuré. [Le complément d'objet désigne des personnes ou des notions abstraites se rapportant à l'être humain] 1. Aller contre, agir de façon plus ou moins agressive contre une notion établie, un principe. Choquer les bienséances, les convenances, les bonnes moeurs, les principes, la raison. Il [le mari d'Anne-Marie] donnait sa parole de changer, de ne plus rien faire qui choquât la droiture (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, La Tour du Levant, 1931, page 62 ). Je vais choquer un grand nombre d'idées reçues, en admettant toutefois que mes lecteurs me comprennent (JOE BOUSQUET, Traduit du silence, 1935-36, page 151 ). — Absolument : Ø 2. Je ne dissimulerai pas que le plaisir de rompre avec la coutume, l'intention parfois de choquer, n'étaient pas absents de toutes les âmes. PAUL VALÉRY, Variété IV, 1938, page 14. 2. [Avec l'idée de blesser moralement, de déplaire ou de scandaliser] Offenser en heurtant les idées, les habitudes : Ø 3. Ses vêtements [du journaliste] et son attitude détonnaient dans ce milieu. Il s'en rendait compte, et redoublait de vulgarité; les coudes sur la table, le chapeau sur la tête, la voix crapuleuse, il semblait prendre plaisir à choquer ses voisins. MARCEL ARLAND, L'Ordre, 1929, page 393. Ø 4. Je me hasarderais à une proposition qu'il vaut mieux que je retienne en moi-même, afin de ne pas choquer ta susceptibilité. ALEXANDRE ARNOUX, Rêveries d'un policier amateur, 1945, page 66. SYNTAXE : Ça me choque (familier); sa vulgarité me choque; ses paroles blessantes me choquent; choquer ma modestie, ma vanité, mon imagination, mes habitudes. Remarque : On rencontre chez Barrès la construction Vous êtes choqués à me lire (L'Ennemi des Lois, 1893, page 21). Elle " n'est pas synonyme de choqués de me lire. À me lire n'est pas le complément d'objet de : Vous êtes choqués, mais plutôt une sorte de temporelle ou de causale : Tandis que vous me lisez ou parce que vous me lisez, vous êtes choqués " (ENCYCLOPÉDIE DU BON FRANÇAIS DANS L'USAGE CONTEMPORAIN (PAUL DUPRÉ) 1972). · Étonner, surprendre désagréablement. Ce nom choque ici comme un bibelot de camelote dans une collection sans tare (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine s'en va, 1903, page 48) : Ø 5. Je ne vois vraiment rien là qui puisse choquer la Sorbonne. CHARLES PÉGUY, L'Argent, 1913, page 1184. — Absolument. Tout choque en effet dans ce récit romanesque (CHARLES-FRANÇOIS DUPUIS, Abrégé de l'origine de tous les cultes, 1796, page 310 ). — Pronominal. Notre vanité aura beau se choquer des souvenirs (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 4, 1848, page 16) : Ø 6. À ce moment, sur la dernière note de la figure, la môme a pivoté dos au public et, d'une envolée, rejetant ses jupes par-dessus sa tête, remonte ainsi vers le fond, au grand scandale de toute l'assistance. TOUS. — Oh! Les dames surtout se choquent. GEORGES FEYDEAU, La Dame de chez Maxim's, 1914, II, 8, page 50. 3. Frapper désagréablement, produire une impression désagréable. Cette couleur choque la vue; sa voix criarde choque l'oreille : Ø 7.... les papillons y étaient [dans l'Arche de Noé] plus grands que les éléphants, ce qui, à la longue, choquait mon sens des proportions;... ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Petit Pierre, 1918, page 64. Ø 8. Quand on fait le procès du machinisme, on néglige le grief essentiel. On l'accuse d'abord de réduire l'ouvrier à l'état de machine, ensuite d'aboutir à une uniformité de production qui choque le sens artistique. HENRI BERGSON, Les Deux sources de la morale et de la religion, 1932, page 327. — Absolument. Le luisant de la peinture achève de choquer et donne une maigreur insupportable à tout cela (EUGÈNE DELACROIX, Journal, 1852, page 161 ). — Pronominal, rare : Ø 9. La littérature peut et doit descendre au peuple, au laid jusqu'à l'horrible. La peinture doit plutôt aller au beau, à l'élégant, au joli. L'une s'adresse aux yeux qui se choquent, l'autre au coeur qui s'émeut. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1864, page 39. C.— Domaine de la vie psychique, rare. [Uniquement au passif et employé plus fréquemment comme participe passé pris comme adjectif (en parlant de l'organisme humain et du système nerveux)] Faire subir un ébranlement grave : Ø 10. Je vous ai dit de quel coup cette disparition m'avait choqué le crâne! GASTON LEROUX, Le Mystère de la chambre jaune, 1907, page 93. Ø 11. Le lendemain, il eut un nouvel étourdissement. Assis sur la chaise, comme l'autre fois, il regarda de tous côtés, avec un air traqué, la bouche entrouverte, comme ces soldats qui, choqués par une explosion d'obus, vous disaient ensuite : « Prends-moi la main. » HENRI DE MONTHERLANT, Les Célibataires, 1934, page 897. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 892. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 450, b) 1 008; XXe. siècle : a) 1 236, b) 1 272. DÉRIVÉS : 1. Choquable, adjectif. Qui se choque facilement. Je ne suis pas beaucoup choquable, et cependant je me trouvai choqué d'être si mal reçu (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Les Maîtres sonneurs, 1853, page 223 ). Je vous assure, disait Odette, je suis au fond une petite bourgeoise très choquable, pleine de préjugés, vivant dans son trou, surtout très ignorante (MARCEL PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, page 604 ). 2. Choquement, substantif masculin. Action de choquer, résultat de cette action. Le choquement aigu des crotales passées aux doigts de la danseuse (MAXIME DU CAMP, Le Nil, Egypte et Nubie, 1854, page 117 ). Les chaînes dans l'étable où l'ombre était ouverte avaient un bruit tremblé de choquement de verres (FRANCIS JAMMES. De l'angélus de l'aube à l'angélus du soir, 1898, page 16 ). Il rit comme le choquement d'une coupe de champagne (FRANCIS JAMMES, Correspondance avec André Gide, 1893-1938, page 203 ).

« RENARD, Journal, 1899, page 546 ).

? Par m?taphore ou au figur?.

Les passions se choquent et sont en pr?sence (MARIE-FRAN?OISE-PIERRE GONCTHIER DE BIRAN, DIT MAINE DE BIRAN, Journal, tome 1, 1816, page 101 ).

Se choquer contre...

Elles [les femmes] se choquent contre la r?gle, comme un oiseau contre ses barreaux (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Notes sur Paris, Vie et opinions de Monsieur Fr?d?ric-Thomas Graindorge, 1867, page 63 ).

Mes raisonnements se choqueront quelquefois contre les grelots de la folie (ISODORE DUCASSE, DIT COMTE DE LAUTR?AMONT, Les Chants de Maldoror, 1869, page 253 ).

2.

Par extension, familier.

Choquer les verres.

Trinquer.

Sylvaine et Simon choqu?rent leurs verres si fort que celui de Simon ?clata dans ses doigts (MAURICE DRUON, Les Grandes familles, 1948, page 75 ).

? Absolument.

On choque, on boit, et c'est, parbleu! la meilleure goutte que j'aie lamp?e de ma vie (PAUL VERLAINE, ?uvres posthumes, tome 1, Souvenirs, 1896, page 249 ).

? Pronominal.

Les verres recommenc?rent ? se choquer au poing des hommes (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1925, page 77 ).

3.

Par analogie, vieux, pronominal.

Se heurter et se combattre violemment.

Le spectacle des deux arm?es qui s'avancent en bon ordre, pr?tes ? se choquer (CHARLES-FRAN?OIS DUPUIS, Abr?g? de l'origine de tous les cultes, 1796, page 201 ).

4.

Sp?cialement.

MARINE.

" Diminuer la raideur d'un cordage tendu en le filant un peu sur le guindeau, le treuil ou la bitte o? il est tourn?.

" (Petit dictionnaire de marine (ROBERT GRUSS) 1952).

Choquer une ?coute, " la filer par ?-coups " (Petit dictionnaire de marine (ROBERT GRUSS) 1952).

? Absolument?: ? 1...., le coup d'?trave du Max mettait en pleine lumi?re la possibilit?, pour un cuirass? solidement construit, de choquer ? toute vitesse,... ALFRED LEDIEU, ERNEST CADIAT, Le Nouveau mat?riel naval, tome 2, 1899, page 501.

B.? Au figur?.

[Le compl?ment d'objet d?signe des personnes ou des notions abstraites se rapportant ? l'?tre humain] 1.

Aller contre, agir de fa?on plus ou moins agressive contre une notion ?tablie, un principe.

Choquer les. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles