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Vocabulaire: CHOSE2, mot invariable.

Publié le 12/11/2015

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Vocabulaire: CHOSE2, mot invariable. [Sans article] I.— Nom en construction d'apposition ou d'attribut. A.— Familier. 1. En construction d'appositions aux appellatifs Monsieur, Madame, Mademoiselle, pour remplacer le nom propre que l'on ne veut ou ne peut pas préciser. Le petit Chose. Si nous nous arrêtions chez Chose... tu sais, le fameux pâtissier (ALPHONSE DAUDET, Jack, tome 1, 1876, page 27 ). Les sieurs Machin et Chose... — Ils m'agacent avec leurs noms impossibles (GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, La Passion de Joseph Pasquier, 1945, page 60 ). L'abbé Chose, dont le nom ne marque pas dans ma mémoire (HERVÉ BAZIN, Vipère au poing, 1948, page 82 ). 2. Pour remplacer toute espèce de mot que l'on ne connaît pas, ou que l'on a oublié, ou que l'on ne veut pas nommer. Synonymes : truc, machin, bidule (populaire). Je fais la bouche en chose de poule (JULES VALLÈS, L'Enfant, 1879, page 258) : Ø 1. Il... étendit le bras sans rien dire. — Qu'est-ce que tu veux? — Mon... mon... machin. — Quel machin? — Mon... chose, tu sais bien!... je dors, nom de Dieu!... Mon pantalon! GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, La Conversion d'Alceste, Margot, 1890, page 82. B.— Familier. Nom en construction d'attribut (plus rarement d'apposition), avec valeur d'adjectifs caractérisant. · Être un peu chose. Être un peu niais, stupide. Les officiers sont si chose (propos d'un garde national) (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, IV, 11 avril 1871 dans M. FUCHS, Lexique du Journal des Goncourt, 1912 ). · Être tout chose. Être décontenancé, mal à l'aise, pour une raison physique ou morale indéfinissable. Un air tout chose; rendre quelqu'un tout chose. Synonymes : désappointé, embarrassé, interdit, perplexe, souffrant, triste. Hier soir, je me suis aperçu que j'avais froid, que j'étais tout chose (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Correspondance, tome 1, 1800-42, page 283 ). — T'es tout chose. — Moi, je suis chose! — Eh oui, t'es chose, t'as l'air d'un enterrement (HONORÉ DE BALZAC, Œuvres diverses, tome 1, 1850, page 573 ). Elle devient toute chose, elle a des frissons, des envies de vomir (ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1472) : Ø 2. — Je ne les savais pas [les Navet] si cachottiers, dit M. Bornet. Pour ma part, je n'aurais jamais acheté un bateau à vapeur tout seul, sans eux. Fiez-vous aux amis. Enfin! Je remarquais, ces temps derniers, qu'ils avaient l'air chose. Parbleu, c'était ça. JULES RENARD, La Lanterne sourde, 1893, page 58. II.— Mot-outil pour l'expression de l'inanimé; élément nominal formant avec l'élément adjoint un syntagme binaire qui a valeur de pronom ou d'adverbe indéfini neutre. A.— L'élément adjoint est un adjectif pronominal indéfini, plus rarement un adjectif qualificatif de sens général. 1. Le syntagme peut commuter avec le pronom indéfini neutre tout : a) Sur toute chose. Par-dessus tout, préférablement. Ce qui reste, par-dessus toute chose, et sur les ruines du mal, c'est cette volonté divine qui a mis le bien dans l'unité et dans la communion (PIERRE LEROUX, De l'Humanité, de son principe et de son avenir, tome 1, 1840, page 188 ). b) Avant toute chose. Avant tout, en priorité. 2. Le syntagme n'est pas commutable avec tout. a) Quelque chose (confer infra C). b) Autre chose Quelque chose de distinct ou de différent. Dire, proposer, montrer autre chose; parler d'autre chose, penser à tout autre chose; voici bien autre chose, voilà autre chose, il s'agit d'autre chose, à défaut d'autre chose. Il pensait à autre chose et n'avait pas entendu la question (MARCEL PROUST, Du Côté de chez Swann, 1913, page 131) : Ø 3.... Lorsque j'admire un dramaturge, on me dit : « Soit, mais ce n'est pas du théâtre. » Lorsque j'admire un sportif, on me dit : « Soit, mais ce n'est pas du sport. »... Mais alors, demandais-je : « Qu'est-ce que c'est? » Mon interlocuteur hésite, l'oeil dans le vague, et murmure : « Je ne sais pas... C'est autre chose. » J'ai fini par comprendre que cet autre chose était, somme toute, la meilleure définition de la poésie. JEAN COCTEAU, Poésie critique 2, 1959, page 148. — [Avec un complément introduit par que] : · (Bien) autre chose que : Ø 4. Je soulevai le seau jusqu'à ses lèvres. Il but, les yeux fermés. C'était doux comme une fête. Cette eau était bien autre chose qu'un aliment. Elle était née de la marche sous les étoiles, du chant de la poulie, de l'effort de mes bras. Elle était bonne pour le coeur, comme un cadeau. ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Le Petit Prince, 1943, page 483. · Avoir autre chose à faire que. Avoir quelque chose de plus important que. On avait autre chose à faire que de s'occuper de bibliographie (GÉRARD DE NERVAL, Les Filles du feu, Angélique, 1854, page 565 ). · Ce n'est pas autre chose que. Cela revient à (Confer Pierre Leroux, De l'Humanité, tome 1, 1840, page 185). — [Pour désigner des faits totalement différents l'un de l'autre] Autre chose (est) de + infinitif. Autre chose est de s'opposer et autre chose de se contredire (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, page 586 ). · C'est (tout) autre chose! C'est une situation (toute) différente. Synonyme : ce n'est pas (du tout) la même chose! c) Grand-chose [Toujours dans un énoncé négatif, à négation composée, et immédiatement précédé de pas, plus ou jamais] De très peu d'importance, presque rien, pas beaucoup. Ce n'est pas, cela ne vaut pas grand-chose. Ne pas faire, espérer, répondre grand-chose. Ne pas y comprendre grand-chose, cela ne signifie pas grand-chose. Pas grand-chose de bon. Mesa. — Vous savez que je ne connais pas grand'chose aux madames (PAUL CLAUDEL, Partage de midi, 1949, I, page 1070) : Ø 5. Il m'a d'abord dit qu'on me dépeignait comme étant d'un caractère taciturne et renfermé et il a voulu savoir ce que j'en pensais. J'ai répondu : « C'est que je n'ai jamais grand-chose à dire. Alors je me tais ». ALBERT CAMUS, L'Étranger, 1942, page 1171. — [Avec absence de l'élément ne] Je suis parti de pas grand chose (RAYMOND QUENEAU, Pierrot mon ami, 1942, page 46 ). — Familier, emploi comme substantif avec article indéfini. Une personne qui a peu de moralité. Synonyme : vaurien. Une femme qui a dépassé la cinquantaine et qui ne reçoit que des jeunes gens! Une ancienne pas grand'chose (ÉMILE ZOLA, Pot-Bouille, 1882, page 22 ). B.— L'élément adjoint est un adverbe de quantité indéfinie antéposé. · Peu de chose. Peu; une chose de peu d'importance. C'est peu de chose; il suffit de peu de chose pour... Il faut si peu de chose pour me rendre heureux. Le grave est qu'il en faut encore moins pour me détraquer (GEORGES DUHAMEL, Confession de minuit, 1920, page 24 ). · À peu de chose près. Antonyme : à beaucoup près. C'était, à peu de chose près, la vie d'un petit reporter de province (GEORGES SIMENON, Les Vacances de Maigret, 1948, page 141 ). C.— Quelque chose. [Quelque a valeur d'adjectif indéfini, proche pour le sens de l'article un, dont il représente ici la forme neutre; il sert à exprimer différents modes de réalités dans des constructions figées] 1. Réalité non définie ou peu définie. a) Réalité objectivement indéfinissable ou demeurée parfois provisoirement indéfinie par la volonté du locuteur. Antonyme : (ne...) rien. Avoir quelque chose à apprendre, à chercher, à craindre, à découvrir, à dire, à espérer, à faire, à inventer, à oublier, à redire, à trouver, à voir; oublier quelque chose. Si monsieur permettait, j'irais chercher quelque chose chez le traiteur (THÉODORE LECLERCQ, L'Humoriste, 1835, 9, page 416) : Ø 6. Lisa resta inquiète. Quenu la voyait réfléchir, regarder autour d'elle du matin au soir, comme si elle avait perdu quelque chose. ÉMILE ZOLA, Le Ventre de Paris, 1873, page 650. Ø 7. ARGANTE, avance. — Un fils qui se marie sans le consentement de son père! SCAPIN. — Oui, il y a quelque chose à dire à cela. Mais je serais d'avis que vous ne fissiez point de bruit. PAUL CLAUDEL, Le Ravissement de Scapin, 1952, page 1322. Locution. Quelque chose me dit que... Mon intuition me dit que... : Ø 8.... j'avais raison, en vous conseillant de marcher un peu vers le Sud avant de rejoindre votre Shikh-Salah. Quelque chose me disait que ce massif d'Éguéré n'avait pas d'intérêt, au point de vue qui vous importe. PIERRE BENOÎT, L'Atlantide, 1919, page 66. b) Réalité relativement définie par la situation et les usages. · Prendre quelque chose. Prendre un peu de nourriture ou de boisson. Synonyme : consommation. Prendre quelque chose de chaud, un petit quelque chose. Mais entrez, monsieur, asseyez-vous. Vous prendrez bien quelque chose (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Les Soeurs Rondoli, 1884, page 1280 ). c) Réalité indéfinie mais qualifiée par une précision subséquente. Quelque chose de + adjectif invariable. Quelque chose de beau, de bon, de grand, de vrai, de vague, de bleu, de neuf, de nouveau, de fâcheux, de merveilleux. Il y a quelque chose de vrai dans ce que vous dites. Il a quelque chose de bienveillant dans la physionomie (ÉTIENNE-JEAN DELÉCLUZE, Journal, 1828, page 107 ). — Ou réalité approximativement définie par une analogie. Familièrement. Quelque chose comme, quelque chose qui ressemble à, quelque chose d'approchant Synonymes : Quelque chose d'analogue, de comparable, de la sorte, de ce genre, de cet acabit, dans ce goût. Elle entendit monter de la profondeur quelque chose comme un gémissement et, bientôt, comme un sanglot (GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Suzanne et les jeunes hommes, 1941, page 212 ). Il est licencié ès lettres, ou quelque chose dans ce goût (GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, La Passion de Joseph Pasquier, 1945, page 43 ). — En emploi adverbial. Quelque chose comme + adjectif numéral cardinal. Synonyme : environ. Il y a quelque chose comme huit jours : Ø 9. Depuis quelque chose comme vingt ans, pas une maison écroulée dont il [Gütlight] n'eût contribué à cimenter les pierres!... GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Les Linottes, 1912, page 81. 2. Réalité indéfinie ou peu définie, mais valorisée. a) En majoration. Quelque chose qui a de la valeur. — [Pour désigner un inanimé] · Faire quelque chose. Ne pas rester oisif. Faites quelque chose! : Ø 10. C'était une journée de pluie, une journée où il n'y avait rien d'amusant à faire. « Faites-vous quelque chose aujourd'hui? dit Mme. Strauss. — Non, répond Mme. Sichel. — Eh bien, je vous emmène, je vais voir ma tante Mélanie, vous me tiendrez compagnie en voiture ». EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1890, page 1162. Avoir un métier, une situation : Ø 11. « Il n'y a plus de temps à perdre. Il est temps que je me trouve une place ». Dans ces trois lettres, M. de Coantré expliquait en quelques mots sa situation, et demandait à « faire quelque chose ». Il insistait sur ses talents d'infirmier. HENRI DE MONTHERLANT, Les Célibataires, 1934, page 800. [Faire] Quelque chose d'efficace, pour venir en l'aide à quelqu'un, pour remédier à une situation. Yanek est arrêté. Il est arrêté, c'est sûr. Il faut faire quelque chose (ALBERT CAMUS, Les Justes, 1950, II, page 330 ). Si vous pouviez faire quelque chose pour lui! Il faudrait faire quelque chose pour lui. Mais comment aider un juge (ALBERT CAMUS, La Peste, 1947, page 1415 ). [Faire] Quelque chose de grand, d'important, de réussi : Ø 12. Les dix livres qui suivent à partir du livre le Revolver sont un drame comme je n'en ai point fait de plus grand, si j'ai fait quelque chose dans ma vie. Je suis content de cette oeuvre. VICTOR HUGO, Correspondance, tome 2, 1865, page 511. · C'est (déjà) quelque chose! Quelque chose d'important, un résultat positif. C'est déjà quelque chose que d'avoir séparé nos logements à Paris (BENJAMIN HENRI CONSTANT DE REBECQUE, Journaux intimes, 1805, page 185 ). · Arriver à quelque chose. À un résultat positif, réussir. · Chercher, trouver quelque chose. Un emploi qui permette de vivre. Il cherche quelque chose qui le fera devenir quelqu'un (JACQUES PRÉVERT, Paroles, 1946, page 60 ). · Avoir quelque chose dans le ventre. Du courage, de la volonté (Confer Roger Martin du Gard, Devenir, 1909, page 21). · Être pour quelque chose dans (une affaire). Contribuer en quelque façon à son succès. · Être bon à quelque chose. Être utile. · Proverbe. À quelque chose malheur est bon : Ø 13. Peu importent les raisons personnelles pour lesquelles, au cours de ce semestre, je me suis progressivement détourné du théâtre. À quelque chose malheur est bon : le premier élan de ma liberté retrouvée m'a rejeté vers ma vraie vocation, le roman. Je me suis attelé aux Thibault. ROGER MARTIN DU GARD, Souvenirs autobiographiques, 1955, page LXXX. — [Pour qualifier une personne] · Être quelque chose. Avoir une fonction officielle (confer être quelqu'un) : Ø 14. Risques pour risques, allons piller les possessions espagnoles en vrais marins!... Nous nous battrons en même temps pour la liberté, et nous deviendrons quelque chose; l'ancien sera amiral, et nous, capitaines, lieutenans, officiers, au service des républiques!... HONORÉ DE BALZAC, Annette et le criminel, tome 1, 1824, page 177. Ø 15.... faites-vous une affaire d'être aimable, ou du moins très poli pour chacune des personnes qui vont dans ce salon. Vous serez quelque chose dans le monde, vous pourrez espérer de plaire à une femme aimable quand vous serez porté par deux ou trois salons. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Vie de Henry Brulard, tome 2, 1836, page 434. · Se croire quelque chose. Se prendre pour un personnage important : Ø 16. Entre nous, mon père « s'en croyait », il était glorieux. — « S'en croire?... » Vous voulez dire se prendre pour quelqu'un et quelque chose; par suite avoir des visées... — Tout juste, monsieur. JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1932, page 94. · Compter pour quelque chose (aux yeux de quelqu'un). Avoir du mérite, du prix : Ø 17. Si le peuple a été compté pour quelque chose dans la rénovation de ses anciennes assemblées, il doit cette restitution de ses droits aux écrivains patriotiques qui ont démasqué les vues ambitieuses des ordres favorisés, jaloux de perpétuer leur domination;... JEAN-PAUL MARA, DIT MARAT, Les Pamphlets, Appel à la Nation, 1790, page 123. b) En péjoration et par euphémisme. · Il lui est arrivé quelque chose. Quelque chose de grave, un malheur : Ø 18. « Ah! mon pauvre Tanneguy, qu'avez-vous? Quel malheur nous est survenu? Est-ce qu'il est arrivé quelque chose à ma cousine Amélie? Est-ce que l'asthme de ma tante Augustine va plus mal? ERNEST RENAN, Souvenirs d'enfance et de jeunesse, 1883, page 101. Ø 19. Par sa fenêtre, ma mère voit arriver Marinette. Elle va s'asseoir au milieu de la cuisine et se met à pleurer afin que Marinette la trouve en larmes. — Mon Dieu? Qu'est-ce que vous avez, maman? — J'ai des idées. Pas moyen de savoir. On devine que ce sont des idées de suicide. Sûrement, elle a quelque chose. JULES RENARD, Journal, 1898, page 496. · Il y a quelque chose. Quelque chose de louche, un mystère inquiétant Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Ça n'est pas naturel, vous êtes plus blême que jamais, il y a quelque chose là-dessous (STÉPHANIE FÉLICITÉ DUCREST DE SAINT-AUBIN, COMTESSE DE GENLIS, Les Chevaliers du cygne, tome 1, 1795, page 94) : Ø 20. Alors, c'est vrai que je vous fais de la peine? Je reconnais cette façon de sourire que vous avez quand il y a quelque chose qui ne va pas... Je ne vous ai pourtant rien dit de désagréable. HENRI DE MONTHERLANT, Pitié pour les femmes, 1936, page 1108. · Il y a quelque chose entre eux. Une brouille, une querelle : Ø 21. À peine le bruit se répandit-il, comme un léger murmure, qu'il fallait deviner, soupçonner, plutôt qu'on ne pouvait l'entendre, que peut-être il y avait, qu'il allait y avoir quelque chose entre nous, qu'aussitôt, qu'instantanément nous nous sentîmes enveloppés des innombrables cheminements de cette conspiration sourde. CHARLES PÉGUY, Victor-Marie, Comte Hugo, 1910, page 819. · Populaire. Prendre quelque chose. Une semonce, des coups. « Bats-moi maman! Mais tais-toi maman! » Elle n'y coupait pas et elle prenait quelque chose comme raclée (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 332 ). · Ça me fait quelque chose de/que. Ça me fait de la peine, je suis ému. — Emploi exclamatif, familier. C'est quelque chose! Quelque chose d'impressionnant, de terrible, de malheureux. C'est quelque chose que d'être seul, allez, dans des temps comme ceux où nous vivons (ALFRED DE VIGNY, Servitude et grandeur militaires, 1835, page 34 ). Ça (un obus) a levé une masse de terre, et ça l'a enterré net, d'un coup... C'était quèque chose ed voir ça! (RENÉ BENJAMIN, Gaspard, 1915, page 156 ). — En construction concessive. Quelque chose que + subjonctif. Quelle que soit la chose que : Ø 22. La fascination puissante qu'exerce sur l'âme, comme sur les organes, le passage monotone et continu de quelque chose errante que ce soit, me possède et ne laisse pas mes yeux se détourner un moment de leur spectacle. MAURICE DE GUÉRIN, Journal intime, 1835, page 235. Remarque : Dans cet emploi, chose reste substantif féminin variable. STATISTIQUES : Chose1 et 2. Fréquence absolue littéraire : 90 248. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 111 109, b) 128 310; XXe. siècle : a) 135 197, b) 138 950. Forme dérivée du verbe "monder" monder MONDER, verbe transitif. [En parlant de plantes ou de fruits] Enlever les écorces, les pelures, les pépins ou les diverses impuretés; nettoyer. Monder l'orge; amandes de cacao mal mondées. Pétales de roses rouges mondés de leurs onglets, séchés et réduits en poudre (JEAN-BAPTISTE KAPELER, JOSEPH-BIENAIMÉ CAVENTOU. Manuel des pharmaciens et des droguistes, tome 1, 1821, page 215 ). Au milieu de cette abondance, Trésor des Fèves suffisoit à toutes choses, retournant la terre, triant les semences, mondant les plants, sarclant, fouissant (CHARLES NODIER. Trésor des fèves, 1833, page 34 ). — Par analogie ou au figuré. Ce n'était plus la voix de la femme, mais une voix tenant de celle de l'enfant, adoucie, mondée, épointée du bout (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS. En route, tome 1, 1895, page 92 ). · Rare et littéraire. Se monder.. Se purifier. Maintenant qu'il n'avait plus à se monder, à se passer au van des confessions, à se présenter à la susception matinale du viatique, il restait irrésolu (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS. En route, tome 2, 1895, page 265 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 12. Forme dérivée du verbe "choser" choser CHOSER1, verbe transitif. Poétique et vieilli. [En parlant de la mort] Tourmenter. Quant à ta mort, l'éclair aveugle en est en route Qui saura te choser, va, sans que tu t'en doutes (JULES LAFORGUE, Les Complaintes, Complainte du sage de Paris, 1885, page 199 ). Remarque : Sens et exemple attestés dans DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892., 1892. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2

« ? ?tre un peu chose.

?tre un peu niais, stupide.

Les officiers sont si chose (propos d'un garde national) (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, IV, 11 avril 1871 dans M.

FUCHS, Lexique du Journal des Goncourt, 1912 ).

? ?tre tout chose.

?tre d?contenanc?, mal ? l'aise, pour une raison physique ou morale ind?finissable.

Un air tout chose; rendre quelqu'un tout chose.

Synonymes?: d?sappoint?, embarrass?, interdit, perplexe, souffrant, triste.

Hier soir, je me suis aper?u que j'avais froid, que j'?tais tout chose (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Correspondance, tome 1, 1800-42, page 283 ).

? T'es tout chose.

? Moi, je suis chose! ? Eh oui, t'es chose, t'as l'air d'un enterrement (HONOR? DE BALZAC, ?uvres diverses, tome 1, 1850, page 573 ).

Elle devient toute chose, elle a des frissons, des envies de vomir (?MILE ZOLA, Nana, 1880, page 1472) : ? 2.

? Je ne les savais pas [les Navet] si cachottiers, dit M.

Bornet.

Pour ma part, je n'aurais jamais achet? un bateau ? vapeur tout seul, sans eux.

Fiez-vous aux amis.

Enfin! Je remarquais, ces temps derniers, qu'ils avaient l'air chose.

Parbleu, c'?tait ?a. JULES RENARD, La Lanterne sourde, 1893, page 58.

II.? Mot-outil pour l'expression de l'inanim?; ?l?ment nominal formant avec l'?l?ment adjoint un syntagme binaire qui a valeur de pronom ou d'adverbe ind?fini neutre.

A.? L'?l?ment adjoint est un adjectif pronominal ind?fini, plus rarement un adjectif qualificatif de sens g?n?ral. 1.

Le syntagme peut commuter avec le pronom ind?fini neutre tout?: a) Sur toute chose.

Par-dessus tout, pr?f?rablement.

Ce qui reste, par-dessus toute chose, et sur les ruines du mal, c'est cette volont? divine qui a mis le bien dans l'unit? et dans la communion (PIERRE LEROUX, De l'Humanit?, de son principe et de son avenir, tome 1, 1840, page 188 ).

b) Avant toute chose.

Avant tout, en priorit?.

2.

Le syntagme n'est pas commutable avec tout.

a) Quelque chose (confer infra C).

b) Autre chose Quelque chose de distinct ou de diff?rent.

Dire, proposer, montrer autre chose; parler d'autre chose, penser ? tout autre chose; voici bien autre chose, voil? autre chose, il s'agit d'autre chose, ? d?faut. »

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