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Vocabulaire: CHRÉTIEN, -IENNE, adjectif et substantif.

Publié le 12/11/2015

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Vocabulaire: CHRÉTIEN, -IENNE, adjectif et substantif. I.— Adjectif. A.— [En parlant d'une personne] Qui professe la religion issue du Christ. Le monde chrétien, Église chrétienne, le(s) peuple(s) chrétien(s), une âme chrétienne. Antonymes : athée, gentil, infidèle, païen : Ø 1. Ici l'orateur chrétien fut interrompu. Un bruit inusité se perpétuoit en un coin de l'église : c'étoit l'endroit où se trouvoit Annette. HONORÉ DE BALZAC, Annette et le criminel, 1824, page 161. — HISTOIRE. Le Roi Très Chrétien, Sa Majesté Très Chrétienne. Le roi de France : Ø 2. Mais pour notre ami [Giraudoux] il ne s'agit plus de ménager le roi très chrétien, ni les jésuites, ni le bénin M. de Malesherbes : le beau nuage diapré autour de ses audaces ne le protège contre personne. FRANÇOIS MAURIAC, Journal 3, 1940, page 243. SYNTAXE : Pays chrétien, prêtre(s) chrétien(s), famille(s), vierge(s) chrétienne(s); anachorète chrétien (LAMARTINE, Cours familier de littérature, 40e. entretien, 1859, page 243), clergé chrétien (GUIZOT, Histoire générale de la civilisation en Europe, 1828, page 2). Remarque : On relève dans la documentation le néologisme chrétienneté, substantif féminin. Le monde chrétien, la chrétienté* (au sens A) (confer Renan, Histoire du peuple d'Israël, tome 3, 1891, page 430). B.— [En parlant d'entités plus ou moins abstraites] 1. Qui est propre, relatif à cette religion. La foi, la morale, la religion chrétienne : Ø 3. On multiplie, à la base du mariage chrétien, les offenses à la raison et à la nature, ce qui est d'ailleurs l'esprit même du christianisme : quia absurdum. HENRI DE MONTHERLANT, Le Démon du bien, 1937, page 1234. SYNTAXE : Charité, doctrine chrétienne; l'ascétisme chrétien (confer abstinence exemple 7), le symbolisme chrétien (BLOY, La Femme pauvre, 1897, page 91), un sarcophage chrétien (ANATOLE FRANCE, Le Crime de Sylvestre Bonnard, 1881, page 372). · Ère chrétienne. Ère commençant à la naissance de Jésus-Christ, et dans laquelle on compte les années à partir de cette date : Ø 4. La révolte de Spartacus à la fin du monde antique, quelques dizaines d'années avant l'ère chrétienne, est à cet égard [du point de vue de principe d'équivalence, vie contre vie] exemplaire. ALBERT CAMUS, L'Homme révolté, 1951, page 139. 2. Qui est conforme à la doctrine enseignée par Jésus-Christ, à la morale qu'il a instituée. Mener une vie chrétienne, une mort chrétienne, des sentiments chrétiens : Ø 5.... et las d'antienne, De prêche et de sermon, fils de famille ancienne, N'as-tu pas quelque part deux vieux parents dévots, Qui t'ont fait dans un gîte obscur aux bleus vitraux Une enfance assombrie, austèrement chrétienne? PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Les Griseries, Le Voyageur, 1887, page 47. 3. Qui porte l'empreinte de cette doctrine, de cette morale, qui s'en inspire. Culture, démocratie chrétienne; humanisme chrétien. Extrait Weitling, Bruno Bauer (idée du communisme chrétien) (JULES MICHELET, Journal, 1854, page 238) : Ø 6. Vouloir fonder une philosophie chrétienne sur l'évangile seul serait impossible, puisque, même lorsqu'il ne cite pas l'Ancien Testament, il le suppose. ÉTIENNE GILSON, L'Esprit de la philosophie médiévale, tome 2, 1932, page 193. Remarque : On rencontre dans la documentation un néologisme composé de christiano- (formation savante d'après le latin christianus) et de l'adjectif classique. Ces valeurs que la civilisation christiano-classique a produites (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, 1908, page 362). — En particulier. a) [Surtout avec la négation] Qui est conforme à la générosité d'un parfait chrétien. Vous n'exprimez pas là un sentiment chrétien (DICTIONNAIRE ROBERT. ). Familier. Qui s'accorde avec l'honnêteté, la justice, la morale. S'enrichir par des moyens peu chrétiens (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-20e). · Régionalisme (Canada). Humain, loyal. C'est pas chrétien de faire pâtir une petite bête comme ça (Dictionnaire général de la langue française au Canada (LOUIS-ALEXANDRE BÉLISLE) 1957). b) Acceptable, convenable. Savez-vous quelque chose d'un peu plus chrétien (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)). · Spécialement, péjoratif. [Pour qualifier une boisson (lait ou vin), par allusion à l'eau du baptême] Additionné d'eau, mouillé (confer baptiser B 2). Une douzaine de drôlesses déguisées en laitières vendent du lait trois fois chrétien (ALEXANDRE PRIVAT D'ANGLEMONT DANS LES EXCENTRICITÉS DU LANGAGE FRANÇAIS (LORÉDAN LARCHEY) 1880). — Emploi comme adverbe. · Parler chrétien (au figuré, vieux et familier). Parler de façon intelligible, claire : Ø 7. Quant à ta tente, à ta tente, manufacturée, je l'ai bien regardée hier (...) eh bien! je parle chrétien, vraiment, je suis pas bien sûr qu'il y ait encore de la toile autour des trous... EDMOND DE GONCOURT, Les Frères Zemganno, 1879, page 103. · Écrire chrétien. Écrire d'une manière chrétienne : Ø 8. Écrire chrétien, en ce siècle, ce n'est pas prendre un brevet de pauvreté. C'est prendre un brevet de misère. CHARLES PÉGUY, L'Argent, 1913, page 1146. II.— Substantif. A.— Emploi comme substantif masculin et féminin. 1. Personne professant la religion issue de Jésus-Christ et appartenant aux Églises catholique, protestantes ou orthodoxe. Les premiers chrétiens, une jeune chrétienne; agir, mourir en bon chrétien : Ø 9. Pour le Chrétien, il n'est pas question de s'évanouir dans l'ombre, mais de monter dans la lumière, de la Croix. PIERRE TEILHARD DE CHARDIN, Le Milieu divin, 1955, page 119. — POLITIQUE. Chrétiens progressistes. Chrétiens qui collaborent avec les partis de gauche pour mener leur action politique (confer Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, Larousse trois volumes en couleurs). Chrétiens sociaux. Chrétiens se réclamant de la démocratie chrétienne : Ø 10. Les chrétiens-sociaux sentaient le vent souffler en poupe de leur nacelle et s'enchantaient de l'importance de L'Aube, du grand tirage d'Ouest-France, du développement de Temps présent et de Témoignage chrétien. CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, page 114. SYNTAXE : Chrétien baptisé (confer baptisé exemple 2), janséniste (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 5, 1859, page 351), luthérien (VIGNY, Le Journal d'un poète, 1842, page 1178), traditionnel (CAMUS, L'Homme révolté, 1951, page 238); chrétien(s) des catacombes (BLOY, La Femme pauvre, 1897, page 237). 2. Par extension, familier. Personne présentant des qualités humaines inspirées par l'éthique chrétienne : Ø 11. Pour les prisonniers [les mineurs restés au fond de la mine] , c'était la douzième journée qui commençait (...) sans pain, sans feu, dans ces ténèbres glaciales! Cette abominable idée mouillait les paupières, raidissait les bras à la besogne. Il semblait impossible que des chrétiens vécussent davantage, les coups lointains s'affaiblissaient depuis la veille... ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1554. a) [Considérée sous le rapport de son caractère] C'est un rude chrétien, une terrible chrétienne (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Grand Larousse encyclopédique en dix volumes). Un bon chrétien. Un homme accommodant (Confer Dictionnaire général de la langue française au Canada (LOUIS-ALEXANDRE BÉLISLE) 1957). b) [Par opposition à animal] Manger du chrétien, de la chair de chrétien. Manger de la chair humaine. Il fait un temps à ne pas laisser un chrétien dehors. Il fait un temps très désagréable (Confer Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (PAUL ROBERT), etc.). B.— Emploi comme substantif masculin. [En parlant d'un inanimé] 1. [concret] a) Régionalisme (Suisse, etc.), et familier. Marcher sur le/ son chrétien. Marcher pieds nus (Confer Dictionnaire historique du parler neuchâtelois et suisse romand (WILLIAM PIERREHUMBERT), Supplément, 1926 et chrétienté C 1) : Ø 12. Le vent a sucé mon manteau et la route si bien mordillé ma semelle que je marche sur le chrétien. ALEXANDRE ARNOUX. Abisag, , ou l'Église transportée par la foi. 1919, page 267. b) HORTICULTURE. Synonyme : bon-chrétien* (rare) : Ø 13.... au potager avec les espaliers où prenaient, en septembre, d'étonnants embonpoints, les beurrés d'Amanlis, les doyennés du Comice, les duchesses d'Angoulême, les passe-crassanes, les chrétiens d'hiver... PAUL VIALAR, La Mort est un commencement, Le Clos des Trois Maisons, 1946, page 205. 2. [abstrait] Avec valeur de neutre, rare. Ce qui est chrétien : Ø 14. Dans le chrétien, dans le sacré elle [la France] a la garde de la foi; et peut-être encore plus de la charité... CHARLES PÉGUY, L'Argent, 1913, page 1262. Remarque : On rencontre dans la documentation le substantif féminin chrétiennerie, péjoratif Quartier chrétien d'une ville (par opposition à juiverie « quartier juif »); chrétienté. Madame Gervaise (à Jeannette) (...) C'est une histoire unique et elle fut jouée deux fois. Une fois en juiverie, une fois en chrétiennerie (CHARLES PÉGUY, Le Mystère des Saints Innocents, 1912, page 128). Attesté seulement dans DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892 qui le qualifie de " néologisme inusité ". STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 10 025. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 20 282, b) 6 835; XXe. siècle : a) 11 181, b) 14 941.

« SYNTAXE?: Charit?, doctrine chr?tienne; l'asc?tisme chr?tien (confer abstinence exemple 7), le symbolisme chr?tien (BLOY, La Femme pauvre, 1897, page 91), un sarcophage chr?tien (ANATOLE FRANCE, Le Crime de Sylvestre Bonnard, 1881, page 372).

? ?re chr?tienne.

?re commen?ant ? la naissance de J?sus-Christ, et dans laquelle on compte les ann?es ? partir de cette date?: ? 4.

La r?volte de Spartacus ? la fin du monde antique, quelques dizaines d'ann?es avant l'?re chr?tienne, est ? cet ?gard [du point de vue de principe d'?quivalence, vie contre vie] exemplaire. ALBERT CAMUS, L'Homme r?volt?, 1951, page 139.

2.

Qui est conforme ? la doctrine enseign?e par J?sus-Christ, ? la morale qu'il a institu?e.

Mener une vie chr?tienne, une mort chr?tienne, des sentiments chr?tiens?: ? 5....

et las d'antienne, De pr?che et de sermon, fils de famille ancienne, N'as-tu pas quelque part deux vieux parents d?vots, Qui t'ont fait dans un g?te obscur aux bleus vitraux Une enfance assombrie, aust?rement chr?tienne? PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Les Griseries, Le Voyageur, 1887, page 47.

3.

Qui porte l'empreinte de cette doctrine, de cette morale, qui s'en inspire.

Culture, d?mocratie chr?tienne; humanisme chr?tien.

Extrait Weitling, Bruno Bauer (id?e du communisme chr?tien) (JULES MICHELET, Journal, 1854, page 238) : ? 6.

Vouloir fonder une philosophie chr?tienne sur l'?vangile seul serait impossible, puisque, m?me lorsqu'il ne cite pas l'Ancien Testament, il le suppose. ?TIENNE GILSON, L'Esprit de la philosophie m?di?vale, tome 2, 1932, page 193.

Remarque?: On rencontre dans la documentation un n?ologisme compos? de christiano- (formation savante d'apr?s le latin christianus) et de l'adjectif classique.

Ces valeurs que la civilisation christiano-classique a produites (Georges Sorel, R?flexions sur la violence, 1908, page 362).

? En particulier.. »

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