Vocabulaire: CHUTER1, verbe.

Vocabulaire: CHUTER1, verbe. A.— Verbe intransitif. THÉÂTRE. Crier, faire chut*. Le théâtre où chutaient des voix sourdes (ALEXANDRE ARNOUX, Écoute s'il pleut, 1923, page 223) : Ø Ce spectacle si nouveau occupait la malveillance. On suivait, sans la quitter des yeux, cette action si vivement engagée, et l'on sacrifiait plus d'une fois le plaisir de chuter ou d'interrompre à celui d'entendre. THÉOPHILE GAUTIER, Histoire du romantisme, 1872, page 112. B.— Emploi transitif. [D'après la double construction de bisser, siffler, applaudir dans le vocabulaire du théâtre] Chuter quelqu'un, quelque chose. Accueillir quelqu'un, quelque chose, par des chuts; l'inviter à se taire. Chuter un acteur, chuter une pièce. Les Rouennais (...) ont la gloire d'avoir sifflé ou chuté Duprez et Rachel (DENIS POULOT. Le Sublime, ou le Travailleur comme il est en 1870 et ce qu'il peut être. 1872, page 178 ). Remarque : 1. Le participe passé chuté, ée, est employé, mais rarement comme adjectif. Douleur d'acteur chuté (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, La Chartreuse de Parme, 1839, page 407); le peu d'admiration qu'ont les acteurs pour les auteurs chutés (Edmond et JULES DE GONCOURT, Journal, 1881, page 135). 2. On rencontre dans la documentation a) Chuteur, substantif masculin Spectateurs qui ont bien la mine de chûteurs à gages (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Notes d'un dilettante, 1823, page 327) et signifiant celui qui chute une pièce. b) Chutement, substantif masculin Chutement gouailleur (Edmond et JULES DE GONCOURT, Journal, 1874, page 972); timide chutement (Edmond et JULES DE GONCOURT, Journal, 1891, page 65) signifiant « action de chuter »; « action de crier chut, de faire chut ». 3. Dans l'exemple suivant : On a un peu sifflé (...) pour chuter une pièce faite par un homme de lettres (Edmond et JULES DE GONCOURT, Journal, 1861, page 894), il y a eu vraisemblablement croisement de ce mot avec chuter2 (B 1). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 6