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Vocabulaire: CIEL, CIEUX, CIELS, substantif masculin.

Publié le 13/11/2015

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Vocabulaire: CIEL, CIEUX, CIELS, substantif masculin. I.— Domaine physique. A.— ASTRONOMIE, COSMOGRAPHIE. 1. Espace infini dans lequel évoluent les astres, représenté idéalement par une sphère. Astres, constellations du ciel; mouvement diurne du ciel; l'immensité, l'infini des cieux : Ø 1.... notre ballon qui reluit a l'air d'une lune plus grosse que l'autre, d'un monde errant au milieu du ciel, au milieu des astres, dans l'étendue infinie. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Le Voyage du Horla, 1887, page 1325. Ø 2.... il ne s'est rien passé! Les saisons tournent autour de leur pivot et dans le ciel suave circulent des astres sages dont la tranquille géométrie condamne ces étoiles folles et déréglées qui incendient les prairies du ciel de leur chevelure enflammée, troublent de leur hurlement d'alerte la douce musique des planètes, bousculent par le vent de leur course les gravitations éternelles, font grincer les constellations et préparent, à tous les carrefours du ciel, de funestes collisions d'astres. ALBERT CAMUS, L'État de siège, 1948, page 205. — Par restriction. Espace environnant un astre quelconque : Ø 3. Astre immense du ciel lunaire, la terre offre aux sélénites les mêmes phases que celles que la lune nous présente, mais dans un ordre inverse. CAMILLE FLAMMARION, Astronomie populaire, 1880, page 197. · Par métaphore. Le ciel poétique. Le monde des poètes : Ø 4. Byron était un des antipathiques de l'illustre auteur de René, qui le considérait comme un rival, et pis que cela, presque comme un plagiaire. Il n'y avait pas assez de place dans le ciel poétique pour tous deux, — deux soleils à la fois! CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 13, 1863-69, page 217. — Par métonymie " Ensemble des constellations et des astres visibles à un moment ou lors d'une saison " (Dictionnaire de l'astronomie (PAUL MULLER) 1966). Telle étoile figure au ciel d'été (Dictionnaire de l'astronomie (PAUL MULLER) 1966). 2. Spécialement. ASTROLOGIE. Disposition des astres envisagée du point de vue de leur influence sur la destinée humaine. Carte, zone du ciel. Le ciel de naissance de Baudelaire, qui présente la remarquable conjonction d'Uranus et de Neptune (ANDRÉ BRETON, Les Manifestes du Surréalisme, 1930, page 174) : Ø 5. Si donc l'astrologue n'avait recours qu'au zodiaque il aurait pour un enfant né à Bâle et pour un enfant né en Alaska au même moment exactement le même horoscope. Il est évident que c'est impossible puisque le ciel de nativité était en réalité tout à fait différent à Bâle ou en Alaska, la lune et les autres astres étant dans ces deux lieux exactement dans des positions opposées. HENRI BEER, Introduction à l'astrologie, 1939, page 50. 3. ASTRONOMIE ANCIENNE et MÉDIÉVALE. Chacune des sphères de matière transparente, concentriques à la terre, et sur lesquelles étaient fixés les différents astres. Le ciel de Mars; les cieux des planètes (Dictionnaire de l'Académie Française) : Ø 6. On sait déjà quels étaient, dans les opinions de ce temps, l'ordre et le nombre des cieux. Aux huit sphères des planètes et des étoiles fixes, le besoin d'expliquer la rotation universelle d'Orient en Occident avait fait ajouter un neuvième ciel, appelé le premier mobile. Celui-ci, à son tour, était supposé recevoir son mouvement de l'attraction qu'exerçait sur tous ses points le ciel empyrée enveloppant l'univers, séjour de la divinité, rempli de lumière, d'ardeurs, et d'amour. FRÉDÉRIC OZANAM, Essai sur la philosophie de Dante, 1838, page 162. — Au figuré. Être au troisième, au septième ciel. Être au comble du bonheur : Ø 7. Il lui montra de quelle manière le public, enlevé au troisième ciel de la rengaine et hypnotisé par les mots de « diction », de « syntaxe phonétique », d'« intonations émotionnelles », etc., comme par des bouchons de carafe, croit sincèrement entendre du Racine que les acteurs, encore plus sincères, croient lui débiter. LÉON BLOY, La Femme pauvre, 1897, page 119. B.— Dans la langue courante. [Ciel opposé à terre ou à mer en tant qu'éléments physiques] 1. Partie de l'espace visible d'un point quelconque de la terre et formant au-dessus de nos têtes une sorte de voûte circonscrite par l'horizon. La voûte du ciel, des cieux : Ø 8. Des millions d'étoiles rayonnant dans le sombre azur du dôme céleste! La lune au milieu du firmament! Une mer sans rivage! L'infini dans le ciel et sur les flots!... FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 1, 1803, page 213. Ø 9.... ce n'est plus le ciel fermé, ce ciel calme et lent à se faire, c'est le grand ciel des vents de mer. C'est le ciel ouvert sur la plaine brusque, changeant, tout entier envahi, en un instant, par les nuages;... CHARLES-FERDINAND RAMUZ, Aimé Pache, peintre vaudois, 1911, page 109. — Locutions et expressions. a) Domaine concret. · En plein ciel. Dans l'espace. Elle [la mansarde] captait en plein ciel un mince rectangle de jour pur (JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 1, 1933, page 253 ). · Entre ciel et terre. En l'air : Ø 10. Tout était devenu si opaque, si noir et d'un tel silence que je n'étais plus attaché au monde. Je ne tenais en l'air que par deux cordes invisibles, tendues je ne savais plus où, et qui me suspendaient non pas entre ciel et terre mais au-dessus d'un élément immatériel issu de ces ténèbres inconnaissables. HENRI BOSCO, Le Mas Théotime, 1945, page 189. · Sous le ciel, sous les cieux. Ici-bas, sur terre. (...), as-tu pu croire Que je préférais, sous les cieux, L'effrayant rayon de ta gloire (VICTOR HUGO, Les Contemplations, tome 2, 1856, page 351 ). · Lever les bras, les mains, les yeux au ciel. Elle lève au ciel des yeux blancs, secoue la tête (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine à l'école, 1900, page 158 ). b) Au figuré. · Élever quelqu'un (jusqu') au ciel. L'admirer extrêmement, le couvrir d'éloges ou l'exalter. · Remuer ciel et terre. Déployer une activité considérable, faire tous ses efforts pour le succès d'une entreprise. Il a fallu remuer ciel et terre pour qu'on révise les règlements (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Épilogue, 1940, page 894 ). · Tomber du ciel. [Le sujet désigne une chose ou plus rarement un animé] Arriver à l'improviste et, généralement, fort à propos. Les joies les moins attendues, celles qui nous semblent comme tombées du ciel (GEORGES BERNANOS, Un crime, 1935, page 862 ). Par extension. [Le sujet désigne une personne] Être stupéfait. Synonymes : tomber de la lune, des nues. · Toucher le ciel. Atteindre au sublime : Ø 11. Hermann n'a vécu qu'avec lui-même, sa famille et quelques amis. Avec eux il est naïf, vrai, plein de verve; il touche le ciel. En société, il est d'une insoutenable bêtise. ERNEST RENAN, L'Avenir de la science, 1890, page 467. c) Expression poétique. L'eau du ciel. La pluie. Le feu du ciel. La foudre. 2. [Qualifié d'après son aspect dû au temps, à la saison, au moment de la journée] État de l'atmosphère : Ø 12. Tu ressembles parfois à ces beaux horizons Qu'allument les soleils des brumeuses saisons (...) Comme tu resplendis, paysage mouillé Qu'enflamment les rayons tombant d'un ciel brouillé! CHARLES BAUDELAIRE, Les Fleurs du Mal, 1857-61, page 81. SYNTAXE : Ciel bleu, clair, clément, dégagé, étoilé, limpide, lumineux, pur, serein, transparent; ciel bas, brumeux, changeant, chargé, couvert, gris, lourd, moutonné, noir, nuageux, obscur, orageux, plombé, pluvieux, pommelé, sombre, tourmenté; ciel d'ardoise, d'azur, de plomb. Le temps était de plus en plus doux, le ciel de suie se cuivrait (ZOLA, Germinal, 1885, page 1235). Ciel d'airain. Extrême sécheresse (au figuré, confer exemple 22). Ciel de juin, d'automne, d'hiver; ciel de neige, de pluie. Dans les éclairs et dans la foudre d'un ciel d'orage (PÉGUY, Le Porche du mystère de la 2e. vertu, 1911, page 267). Coin, échappée, morceau, trouée de ciel; le ciel s'assombrit, se couvre, s'éclaircit, se rassérène. — Locution adjectivale invariable ou nominale. Bleu ciel ou bleu de ciel. Bleu clair. Ses yeux bleu de ciel, (...) son teint couperosé, tout indiquait un homme d'honneur (HENRI DE MONTHERLANT, Les Célibataires, 1934, page 790) : Ø 13. — Ces fleurs sont d'un rose vraiment céleste, dit Legrandin, je veux dire couleur de ciel rose. Car il y a un rose ciel comme il y a un bleu ciel. MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 1, 1920, page 213. — Au figuré. Ensemble de phénomènes constituant une certaine atmosphère morale collective ou un certain état d'âme individuel. Aujourd'hui temps glorieux. Mon ciel intérieur est plus splendide encore (ANDRÉ GIDE, Journal, 1917, page 634) : Ø 14.... ces valeurs non ré-évaluées forment, si l'on peut dire, son ciel éthique, son « habitus » moral; le terme d'horizon de valeur suggère bien ce qu'est une conscience éthique :... PAUL RICOEUR, Philosophie de la volonté, 1949, page 71. 3. [Considéré par rapport aux lieux qu'il couvre] Pays, région. Sous le ciel méditerranéen. Dans les régions méditerranéennes. Sous d'autres cieux. En d'autres pays : Ø 15. Fatigué de la vie monotone du pays où il est né, ce jeune inconstant va demander à un autre ciel, à d'autres climats, des impressions nouvelles; mais bientôt il revoit en imagination les lieux où l'appellent ses premières habitudes;... MARIE-FRANÇOISE-PIERRE GONCTHIER DE BIRAN, DIT MAINE DE BIRAN, De l'Influence de l'habitude sur la faculté de penser, 1803, page 106. 4. BEAUX-ARTS. Représentation de l'espace aérien dans un tableau, une fresque, etc. Le ciel charmant de ce tableau de Pérugin (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Histoire de la peinture en Italie, tome 1, 1817, page 215) : Ø 16. Autour de Turner même, avant lui et après lui, ce sont les féeries des rayons et des ombres dans les mares, dans les futaies, dans les chemins boueux et les ciels de pluie de Gainsborough, de Crome, de Reynolds, de Constable et les scintillements, les illuminations, les lueurs fantomatiques et mourantes dans les ténèbres de Whistler. ÉLIE FAURE, L'Esprit des formes, 1927, page 100. C.— Par analogie. domaines techniques Ce qui est placé au-dessus de quelque chose, qui domine. 1. AMEUBLEMENT. Ciel de lit. Dais placé au-dessus d'un lit, formé d'un châssis recouvert d'étoffe, auquel sont suspendus des rideaux : Ø 17. Les quatre pieds et les dossiers montaient également très haut. Ils supportaient le ciel de lit. Des tringles de fer en faisaient le tour, où des anneaux couraient avec leurs rideaux, des rideaux souples à carreaux rouges et blancs ou blancs et bleus. JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1928, page 162. 2. MINES. Voûte d'une carrière. Dans la section transversale d'une galerie, on distingue la sole, (...) les piédroits (...); le plafond, ciel ou faîte, que l'on appelle aussi le toit (JULIEN-NAPOLÉON HATON DE LA GOUPILLIÈRE, Cours d'exploitation des mines, 1905, page 649 ). — Carrière à ciel ouvert. Exploitée à découvert, sans puits, ni souterrain. Dans les carrières à ciel ouvert, l'extraction se fait, soit aux coins, soit à la trancheuse électrique (Arts et littérature dans la société contemporaine (direction Pierre Abraham) 1935, page 2003 ). · Par extension, dans la langue courant. À ciel ouvert. En plein air, à découvert; et au figuré, de façon ouverte, franche, au grand jour : Ø 18.... par ce que nous avons vu du procès à ciel ouvert, nous avons pu juger de ce qui s'est passé à huis clos. GEORGES CLEMENCEAU, L'Iniquité, 1899, page 206. II.— Domaine moral et RELIGION [Opposé principalement à terre comme le spirituel au temporel, à enfer ou à purgatoire] A.— Séjour de Dieu ou des dieux et des êtres surnaturels. Le Seigneur, les puissances du ciel; monter aux cieux; notre père qui es aux cieux. Elle [l'Église] a rappelé (...) la volonté du Père qui est au ciel (FRANÇOIS MAURIAC, Le Bâillon dénoué, 1945, page 438) : Ø 19. Ce qui est certain, c'est qu'ils ont été créés bons et que, volontairement dépravés, ils sont tombés du ciel. Ils avaient été créés pour habiter le ciel empyrée; par leur faute ils ont mérité d'habiter l'enfer, mais, en raison de leur office, ils sont dans l'air ténébreux près de nous pour nous tenter. Dictionnaire de théologie catholique (A. VACANT, E. MANGENOT) tome 4,1 1920, page 394. Ø 20. Les philosophes n'ont jamais été des esprits purs et des naturels des cieux. Mais des corps et des têtes terrestres, sur une terre où leur naissance et leur croissance ne comportèrent pas de vocations irremplaçables, de caractères intelligibles, de progrès de l'esprit pur, qui n'existe pas. PAUL NIZAN, Les Chiens de garde, 1932, page 45. SYNTAXE : Anges, habitants du ciel; roi du ciel; maître, père des cieux. — Par métaphore : Ø 21. Mobilisé d'un côté par l'infinie docilité du réel qui cède sous son effort, stoppé d'autre part, comme les maçons de Babel, par le désespoir d'atteindre jamais le ciel de l'absolu, l'esprit tantôt nie aveuglément l'infini actuel au nom d'un finitisme sans conviction, tantôt parie dans la nuit pour un absolu dont l'intuition lui manque. VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, page 41. B.— Par métonymie. Dieu, la Providence ou tout principe de transcendance. Signe, volonté du ciel; prier le ciel : Ø 22.... Cherchant ce grand secret sans pouvoir le surprendre, J'ai vu par-tout un Dieu sans jamais le comprendre! (...) J'ai vu par-tout le mal où le mieux pouvoit être, Et je l'ai blasphémé, ne pouvant le connoître; Mais ma voix, se brisant contre ce ciel d'airain, N'a pas même eu l'honneur d'irriter le destin. Mais, un jour que, plongé dans ma propre infortune, J'avois lassé le ciel d'une plainte importune, Une clarté d'en haut dans mon sein descendit, Me tenta de bénir ce que j'avois maudit, ... ALPHONSE DE LAMARTINE, Méditations poétiques, L'Homme, 1820, page 38. Ø 23. Je voudrais me tuer pour le ciel. Le ciel petit à petit devient Dieu ou est-ce seulement toujours de l'air, du ciel? Le ciel m'entoure de son appel, le ciel me prend. Le ciel me tue. Le ciel! J'ai besoin du ciel. Le ciel sera l'éternité. Dieu est-il autre chose que le ciel. Suis-je autre chose que Dieu. PIERRE-JEAN JOUVE, Paulina 1880, page 221. SYNTAXE : Avertissement, bienfait, don, faveur du ciel; assistance, bénédiction, bonté, clémence, justice, miséricorde, protection du ciel; malédiction, punition, vengeance du ciel; adorer, bénir, implorer, invoquer, maudire le ciel. Remarque : Dans certaines mythologies antiques, le ciel est considéré comme le père des dieux. Toutes les nations scythiques, (...) avaient pour principale divinité la terre, (...); ils la faisaient femme de Jupiter ou du ciel (CHARLES-FRANÇOIS DUPUIS, Abrégé de l'origine de tous les cultes, 1796, page 22). — Spécialement, dans l'ancienne Chine. Le fils du ciel. L'empereur (confer Dupuis, Abrégé de l'origine de tous les cultes, 1796, page 43). Et par extension. les fils du ciel. Le peuple chinois. Il simulait, à ce diplomate étonné, la danse classique des fils du ciel (LÉON DAUDET, Le Bréviaire du journalisme, 1936, page 53 ). — Locutions et expressions. · Ciel, juste ciel ou justes cieux. Exclamations marquant la stupéfaction, la crainte, la joie, etc. Ciel! Un amas de chairs dans une corbeille de dentelles! (RENÉ TARDIVAUX, DIT BOYLESVE, La Leçon d'amour dans un parc, 1902, page 238 ). · Au nom du ciel. Formule de supplication. Je t'en supplie, au nom du ciel, observe-toi! (GEORGES FEYDEAU, La Dame de chez Maxim's, 1914, II, 5, page 39 ). · Grâce au ciel. Expression marquant la satisfaction. Grâce au ciel, je suis d'un rang, d'une fortune qui ne m'exposent point à la flatterie (PAUL-LOUIS COURIER, Pamphlets politiques, Procès de Paul-Louis Courier, 1821, page 133 ). · Par le ciel, le ciel m'est témoin que, j'en atteste le ciel. Formules d'insistance. · Plût au ciel que. Formule de souhait. · (Que) le ciel confonde, punisse, etc. Formules de malédiction. · Proverbe. Aide-toi, le ciel t'aidera. C.— Lieu où les élus jouissent de la béatitude éternelle après la mort. Le royaume des cieux; aller au ciel; gagner, mériter le ciel : Ø 24. Ils priaient pour tous les leurs, pour la longue rangée de grands-parents qui dormaient à l'ombre des châteaux, dans le petit cimetière du village, et dont les âmes étaient à cet instant, à midi, le 12 juillet, réparties en purgatoire, dans l'attente douloureuse, ou au ciel, dans la béatitude, selon les décrets de la justice et de la miséricorde divines. EUGÈNE MELCHIOR, VICOMTE DE VOGUË, Les Morts qui parlent, 1899, page 433. Ø 25.... à partir du moment où ils ont leur billet pour le ciel, c'est fini, c'en est fini de la charité, comme de toutes les autres vertus. Ils sont les élus, les heureux. Et ils jouissent de leur bonheur. Et ils vont en jouir pendant le reste de l'éternité, tranquillement, égoïstement. GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Cécile parmi nous, 1938, page 15. — Par extension. Le bonheur parfait. Voir les cieux ouverts. Goûter une joie extrême : Ø 26. Sa vie fut le ciel et l'enfer : l'enfer quand elle ne voyait pas Julien, le ciel quand elle était à ses pieds. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Le Rouge et le Noir, 1830, page 116. Ø 27.... il avait pu, sentant et partageant son désespoir, s'éprendre d'un amour désespéré comme elle et qui leur ouvrait le ciel à tous deux. ANDRÉ GIDE, Les Nouvelles Nourritures, 1935, page 268. Remarque grammaticale : Au pluriel, ciel fait ciels ou cieux suivant les emplois. " (...) quand on compte les ciels, c'est-à-dire quand on passe au pluriel dans la rigueur de la définition, on le forme régulièrement en ajoutant un s au singulier " (Jullien dans le Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)). Ainsi on dit ciels de lit, ciels de carrière. Ciels est également utilisé pour désigner les parties du ciel considérées sous leur aspect pittoresque. Le gris des ciels couverts (Pierre Loti, Pêcheur d'Islande, 1886, page 145). De même comme terme technique de peinture (confer exemple 16). Au contraire cieux est un simple collectif à valeur emphatique que l'on rencontre en particulier dans les emplois I A 1 et I B 1, l'immensité des cieux, la voûte des cieux et dans le vocabulaire religieux (confer II). Il y a concurrence des 2 formes lorsque le mot désigne les différentes sphères concentriques de l'astronomie ancienne. Ainsi cieux dans l'exemple 6, mais les septs ciels de la physique chrétienne (Marcel Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, page 904). De même les 2 formes coexistent lorsque le mot est pris dans le sens de région, pays : confer d'une part la locution sous d'autres cieux, d'autre part sous les ciels attiques (Jean Moréas, Les Syrtes, Remembrances, 1884, page 9). Ciels aussi dans le langage de l'aviation. Sur toutes les mers et dans tous les ciels (Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, 1959, page 500). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 28 481. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 50 830, b) 43 915; XXe. siècle : a) 39 566, b) 30 422.

« ? deux soleils ? la fois! CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 13, 1863-69, page 217.

? Par m?tonymie " Ensemble des constellations et des astres visibles ? un moment ou lors d'une saison " (Dictionnaire de l'astronomie (PAUL MULLER) 1966).

Telle ?toile figure au ciel d'?t? (Dictionnaire de l'astronomie (PAUL MULLER) 1966).

2.

Sp?cialement.

ASTROLOGIE.

Disposition des astres envisag?e du point de vue de leur influence sur la destin?e humaine.

Carte, zone du ciel.

Le ciel de naissance de Baudelaire, qui pr?sente la remarquable conjonction d'Uranus et de Neptune (ANDR? BRETON, Les Manifestes du Surr?alisme, 1930, page 174) : ? 5.

Si donc l'astrologue n'avait recours qu'au zodiaque il aurait pour un enfant n? ? B?le et pour un enfant n? en Alaska au m?me moment exactement le m?me horoscope.

Il est ?vident que c'est impossible puisque le ciel de nativit? ?tait en r?alit? tout ? fait diff?rent ? B?le ou en Alaska, la lune et les autres astres ?tant dans ces deux lieux exactement dans des positions oppos?es. HENRI BEER, Introduction ? l'astrologie, 1939, page 50.

3.

ASTRONOMIE ANCIENNE et M?DI?VALE.

Chacune des sph?res de mati?re transparente, concentriques ? la terre, et sur lesquelles ?taient fix?s les diff?rents astres.

Le ciel de Mars; les cieux des plan?tes (Dictionnaire de l'Acad?mie Fran?aise)?: ? 6.

On sait d?j? quels ?taient, dans les opinions de ce temps, l'ordre et le nombre des cieux.

Aux huit sph?res des plan?tes et des ?toiles fixes, le besoin d'expliquer la rotation universelle d'Orient en Occident avait fait ajouter un neuvi?me ciel, appel? le premier mobile.

Celui-ci, ? son tour, ?tait suppos? recevoir son mouvement de l'attraction qu'exer?ait sur tous ses points le ciel empyr?e enveloppant l'univers, s?jour de la divinit?, rempli de lumi?re, d'ardeurs, et d'amour. FR?D?RIC OZANAM, Essai sur la philosophie de Dante, 1838, page 162.

? Au figur?.

?tre au troisi?me, au septi?me ciel.

?tre au comble du bonheur?: ? 7.

Il lui montra de quelle mani?re le public, enlev? au troisi?me ciel de la rengaine et hypnotis? par les mots de ? diction ?, de ? syntaxe phon?tique ?, d'? intonations ?motionnelles ?, etc., comme par des bouchons de carafe, croit sinc?rement entendre du Racine que les acteurs, encore plus sinc?res, croient lui d?biter.. »

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