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Vocabulaire: COCHON, -ONNE, substantif et adjectif.

Publié le 14/11/2015

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Vocabulaire: COCHON, -ONNE, substantif et adjectif. I.— Substantif masculin. A.— [Désigne un animal] 1. Mammifère omnivore domestique, de l'ordre des ongulés, de la famille des suidés. Un gros cochon; garder les cochons. Synonyme : porc. J'entends grogner, derrière les panneaux, des cochons qui attendent leur pitance (ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1933, page 200) : Ø 1. Au milieu de toutes ces bêtes se traîne (...) une énorme truie (...) Il faut être un fier cochon pour faire la cour à une pareille créature. VICTOR HUGO, La France et la Belgique, 1885, page 144. SYNTAXE : Cochon gras; groin, hure, soies du cochon; auge, étable à cochons; élever, engraisser, tuer un cochon. a) Spécialement. — Cet animal, en particulier le mâle châtré, élevé pour l'alimentation : Ø 2. Voilà une mère! (...) Un verrat la suit, avec son énorme vessie au derrière. (...) Non loin d'eux, un autre cochon, ni truie, ni verrat. Il a dû tomber dans l'eau par mégarde, car il est propre, presque blanc, et gras comme un moine. JULES RENARD, Journal, 1898, page 478. — Cochon de lait. Petit cochon qui tète encore. — Cochon à l'engrais. Cochon en train d'être engraissé. b) Par métonymie. Viande de cet animal. Synonyme familier de porc. Cochon salé. Des coquins qui ne croient pas en Notre Seigneur Jésus-Christ, qui adorent Mahomet, et ne veulent pas manger du cochon (PROSPER MÉRIMÉE, La Jacquerie, 1828, page 78 ). · Fromage de cochon. Sorte de pâté fait avec la chair de la tête du cochon. Synonyme : Fromage de tête. Un peu de fromage de cochon, car le père avait besoin de viande (ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1209 ). c) Locution figurée. · Marchand de cochons (péjoratif). Nouveau riche. Tous ces marchands de cochons, ces cordonniers spéculateurs, ces anciens concierges archimillionnaires et ces bougnats richissimes (MARCEL AYMÉ, Le Confort intellectuel, 1949, page 204 ). · Ne pas savoir, se demander si c'est du lard ou du cochon. Ne pas savoir à quoi s'en tenir sur la signification de tels propos, de telle plaisanterie. Il n'est pas très convaincu. Il se demande si c'est du lard ou du cochon (JEAN GIONO, Les Grands chemins, 1951, page 29 ). · [Avec sans doute allusion à la parabole de l'Enfant prodigue (Luc, XV, 11-32) montrant un jeune fils de famille s'abaissant à garder les cochons d'un étranger, et bien reçu à son retour au scandale de son frère aîné] Nous n'avons pas gardé les cochons ensemble. Formule orgueilleuse destinée à rappeler à l'ordre un inférieur ou une personne que l'on connaît peu et qui se comporte avec une familiarité excessive. Où est-ce que j'ai gardé les cochons avec vous, pour me tutoyer? (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lamiel, 1842, page 158 ). 2. Par extension. a) Cochon (sauvage). Sanglier. Le père tuait des cochons sauvages, des pluviers (ROGER CRÉTIN, DIT ROGER VERCEL, Capitaine Conan, 1934, page 195 ). b) Cochon noir ou cochon d'Amérique. Pécari. 3. Par analogie. [Pour désigner divers animaux ayant certains traits de ressemblance avec le cochon] Cochon + complément prépositionnel de. a) Cochons des blés. Hamster. b) Cochon d'Inde ou cochon de Barbarie. Cobaye. Les cochons de Barbarie firent en hauteur un bond absolument extraordinaire (ANDRÉ GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, page 441 ). Il me volait des animaux de laboratoire, des cochons d'Inde et surtout des lapins (GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Combat contre les ombres, 1939, page 116 ). c) Cochon de mer. Marsouin. Sa grosse couenne invulnérable de cochon de mer (PAUL MORAND, Magie noire, 1930, page 58 ). B.— Généralement péjoratif. [L'animal comme élément de comparaison, comme symbole, pour désigner un être humain ou certaines de ses caractéristiques] Substantif + de (à, pour) cochon; verbe ou adjectif + comme + (un ou autre déterminatif) cochon. 1. [Cochon comme terme de comparaison] a) [Pour désigner une caractéristique physique] Avoir des yeux, de petits yeux de cochon. Le grand savant Jules Soury, avec ses yeux de cochon, sa graisse pâle, sa timidité de sulpicien (JACQUES-ÉMILE BLANCHE, Mes modèles, 1928, page 54 ). · Gros, gras comme un cochon. Très gros, très gras. b) [Pour désigner un type de comportement] — [Par référence à sa réputation de saleté, de manque de soin] Auge, toit à cochons. Maison, pièce très mal tenue. Elle souffre de la saleté quand elle reste au lit. C'est, sauf notre respect, comme un toit à cochons (JULES RENARD, Journal, 1906, page 1078 ). · Sale comme un cochon. Très sale. Avec cela je suis sale comme un cochon; je m'en vais prendre un bain tout à l'heure (PAUL CLAUDEL, Partage du midi, 1re. version, 1906, III, page 1037 ). · Manger comme un cochon. Manger de manière très malpropre. · Écrire comme un cochon (confer cochonner*). Je suis sûr que cela est écrit comme 36 cochons (HONORÉ DE BALZAC, Correspondance, 1831, page 628 ) · Locution proverbiale. Un cochon n'y retrouverait pas ses petits. C'est un endroit où règne un désordre extrême. Un micmac de paperasses à défier un cochon d'y retrouver ses petits (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Messieurs-les-Ronds-de-cuir, 1893, page 47 ). — [Par référence à la grossièreté de ses moeurs ou de ses goûts, à son apparente inintelligence] · Saoul comme un cochon. Je rentrais saoul comme un cochon (JEAN-PAUL SARTRE, Huis-clos, 1944, page 142 ). · Bête comme cochon. Bête comme cochon, voilà ce qu'on est (ALBERT CAMUS, L'État de siège, 1948, page 191 ). · [Avec allusion à l'Évangile, Matthieu VII, 6 Ne jetez pas vos perles devant les cochons, de peur qu'ils les piétinent, puis se retournent contre vous pour vous déchirer] C'est de la confiture, des perles pour les cochons. C'est un présent, matériel ou moral, dont le bénéficiaire n'est pas capable d'apprécier la valeur. Quel genre de perles jetées aux cochons mes hommes épluchaient-ils au fond de leur âme avilie (BLAISE CENDRARS, L'Homme foudroyé, 1945, page 29 ). — [Par référence au caractère difficile qu'on lui attribue] Très mauvais : · Caractère de cochon. Il l'a bien prouvé à l'Académie son caractère de cochon pendant les vingt années qu'il y passa (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 353 ). · Tête de cochon. Caractère dur et obstiné. Avec une tête de cochon comme la mienne, on pouvait craindre une résistance acharnée (HERVÉ BAZIN, Vipère au poing, 1948, page 198 ). — [En parlant du temps] Temps de cochon. Très mauvais temps. Il faisait un temps de cochon noir (JACQUES AUDIBERTI, Quoat-Quoat, 1946, 2e. tableau, page 67 ). c) Par antiphrase, familier. Amis, camarades, copains comme cochons. Camarades très liés (dans les parties de plaisir, les sorties, le travail, etc.). Le rossignol n'avait qu'un oeil. L'anvot itou n'avait qu'un oeil. Et ils étaient copains comme cochons (MAURICE GENEVOIX, Raboliot, 1925, page 130 ). 2. [Désignation métaphorique ou figurée] Populaire ou familier. a) Personne sale physiquement (confer supra 1. b) : Ø 3. Vous avez changé les draps du 28, Renée? Ils étaient sales... Le 28, c'est un grand cochon... EUGÈNE DABIT, L'Hôtel du Nord, 1929, page 64. b) Personne à la sensualité grossière. Ce bon vivant, ce goinfre, ce cochon d'Anthelme (GEORGES BERNANOS, Monsieur Ouine, 1943, page 1358) : Ø 4. Avouez-le!... Que c'est du nouveau qu'il vous faut!... De la partouze!... Pourquoi pas de la pucelle? Bande de dépravés! Bande de cochon!... LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 609. — Le cochon qui sommeille. [Par allusion au vers attribué à l'écrivain Charles Monselet (1825-1888). Tout homme a dans son coeur un cochon qui sommeille] Vice latent en tout homme : Ø 5. Ce cycle est tel. Là-dedans, il faut faire tenir mon petit univers, mes embardées secrètes, mon Protée, mon Napoléon, mon âme et mon cochon personnels. PAUL VALÉRY, Lettres à quelques-uns, 1945, page 73. c) Personne au comportement très désagréable, qui use de procédés bas et malhonnêtes. Je ne serai pas un saint. Je ne serai même pas un brave homme. Un cochon, rien de plus qu'un cochon (GEORGES DUHAMEL, Journal de Salavin, tome 3, 1927, page 78 ). — Tour de cochon. Méchant tour : Ø 6. C'est trop salaud tout d'même de la part du bon Dieu de nous lâcher, comme il le fait, ses robinets et ses réservoirs sur la gueule tout exprès pour nous embêter! C'est un tour de cochon, mon vieux, voilà tout ce que j'ai à te dire! GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, III, page 128. — Cochon qui s'en dédit! Formule plaisante pour appuyer le caractère irrévocable d'un serment. Trente pistoles, bonté! Cochon qui s'en dédit! (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Maison de Claudine, 1922, page 34 ). d) [Par atténuation de sens, terme d'injure ou de mépris] Sale cochon; sacré cochon. Pour ce qu'ils payaient, ces cochons d'ouvriers (LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 38 ). — Spécialement. vocabulaire du théâtre. [Par opposition aux bénéficiaires de billets gratuits] Cochon de payant Le public qui paie sa place. Les gens des loges, les abonnés, les « cochons de payants » les salonnards protestaient (LÉON DAUDET, Quand vivait mon père, 1940, page 111 ). e) Par antiphrase, familier. Terme d'affection : Vous êtes de braves cochons (ROLAND LECALELÉ, DIT ROLAND DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, page 201 ). II.— Emploi adjectival (généralement familier) A.— [Appliqué à une personne (confer supra I B 2 b)] Qui est porté au vice, à la débauche, qui manque à la décence dans ses actes, ses écrits, ses propos. Des peintres cochons (CHARLES BAUDELAIRE, Pauvre Belgique, 1867, page 719) : Ø 7. Tu es, en effet, la pucelle cochonne et saturée de parfums, dont nos prêtres sont édifiés, qui communie régulièrement à sa paroisse, qu'aucun homme n'a contaminée et qui s'agenouille, avec élégance, pour recevoir le corps de son Dieu dans les latrines de son coeur!... LÉON BLOY, Journal, 1894, page 120. B.— [Appliqué à un inanimé en relation avec une personne] 1. Pénible. Superlatif de sale. Un cochon de métier (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Vagabonde, 1910, page 47 ). — Par extension. Mauvais. Par litote, familier. C'est pas cochon du tout. C'est très beau ou très bon. Du vin rosé qui est loin d'être cochon (JEAN GIONO, Les Grands chemins, 1951, page 63 ). 2. Qui exprime, révèle le vice ou y incite. Gestes, yeux cochons; histoires cochonnes; c'est cochon! Les Journaux à femme, les chics petits journaux cochons (HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 132 ). — Par extension. Frivole. De petits relèvements cochons de jupes (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1889, page 970 ). · Emploi substantivé (avec valeur de neutre abstrait) Il y a là des profils d'un cochon charmant (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1850, page 205 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 602. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 534, b) 1 770; XXe. siècle : a) 4 594, b) 1 791. DÉRIVÉS : 1. Cochonnée, substantif féminin. vieilli. Portée d'une truie. Elle a fait tant de petits cochons en une cochonnée (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1878). 2. Cochonnément, adverbe, rare. D'une manière cochonne, malpropre. Il ne fallait pas maintenant se cocarder cochonnément, si l'on voulait respecter les dames (ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 457 ). 3. Cochonnier, substantif masculin. rare. Celui qui fait des cochonneries, qui fait son travail grossièrement ou se livre à des actions grossières. Ta dégaine de tocard, ta gueule pas bien franche, tes airs de cochonnier sournois (MARCEL AYMÉ, Clérambard, 1950, IV, 1, page 190 ).

« sauvages, des pluviers (ROGER CRÉTIN, DIT ROGER VERCEL, Capitaine Conan, 1934, page 195 ). b) Cochon noir ou cochon d'Amérique.

Pécari. 3.

Par analogie.

[Pour désigner divers animaux ayant certains traits de ressemblance avec le cochon] Cochon + complément prépositionnel de. a) Cochons des blés.

Hamster. b) Cochon d'Inde ou cochon de Barbarie.

Cobaye.

Les cochons de Barbarie firent en hauteur un bond absolument extraordinaire (ANDRÉ GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, page 441 ).

Il me volait des animaux de laboratoire, des cochons d'Inde et surtout des lapins (GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Combat contre les ombres, 1939, page 116 ). c) Cochon de mer.

Marsouin.

Sa grosse couenne invulnérable de cochon de mer (PAUL MORAND, Magie noire, 1930, page 58 ). B.— Généralement péjoratif.

[L'animal comme élément de comparaison, comme symbole, pour désigner un être humain ou certaines de ses caractéristiques] Substantif + de (à, pour) cochon; verbe ou adjectif + comme + (un ou autre déterminatif) cochon. 1.

[Cochon comme terme de comparaison] a) [Pour désigner une caractéristique physique] Avoir des yeux, de petits yeux de cochon.

Le grand savant Jules Soury, avec ses yeux de cochon, sa graisse pâle, sa timidité de sulpicien (JACQUES-ÉMILE BLANCHE, Mes modèles, 1928, page 54 ). · Gros, gras comme un cochon.

Très gros, très gras. b) [Pour désigner un type de comportement] — [Par référence à sa réputation de saleté, de manque de soin] Auge, toit à cochons.

Maison, pièce très mal tenue. Elle souffre de la saleté quand elle reste au lit.

C'est, sauf notre respect, comme un toit à cochons (JULES RENARD, Journal, 1906, page 1078 ). · Sale comme un cochon.

Très sale.

Avec cela je suis sale comme un cochon; je m'en vais prendre un bain tout à l'heure (PAUL CLAUDEL, Partage du midi, 1re.

version, 1906, III, page 1037 ). · Manger comme un cochon.

Manger de manière très malpropre. · Écrire comme un cochon (confer cochonner*).

Je suis sûr que cela est écrit comme 36 cochons (HONORÉ DE BALZAC, Correspondance, 1831, page 628 ) · Locution proverbiale.

Un cochon n'y retrouverait pas ses petits.

C'est un endroit où règne un désordre extrême.

Un micmac de paperasses à défier un cochon d'y retrouver ses petits (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Messieurs- les-Ronds-de-cuir, 1893, page 47 ). — [Par référence à la grossièreté de ses moeurs ou de ses goûts, à son apparente inintelligence] · Saoul comme un cochon.

Je rentrais saoul comme un cochon (JEAN-PAUL SARTRE, Huis-clos, 1944, page 142 ). · Bête comme cochon.

Bête comme cochon, voilà ce qu'on est (ALBERT CAMUS, L'État de siège, 1948, page 191 ). · [Avec allusion à l'Évangile, Matthieu VII, 6 Ne jetez pas vos perles devant les cochons, de peur qu'ils les piétinent, puis se retournent contre vous pour vous déchirer] C'est de la confiture, des perles pour les cochons.

C'est un présent, matériel ou moral, dont le bénéficiaire n'est pas capable 2. »

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