Vocabulaire: COIN1, substantif masculin.

Vocabulaire: COIN1, substantif masculin. Outil ou partie d'un outil généralement en métal pressé dans/sur un objet dur pour en changer la forme ou l'aspect. A.— TECHNOLOGIE. 1. TECHNOLOGIE FORESTIÈRE. Outil en fer ou en bois très dur, en forme de prisme triangulaire et servant à fendre les troncs d'arbre dans le sens de la longueur. Le coin du bûcheron. Les Californiens fendaient le bois avec un coin en andouiller qu'ils enfonçaient à l'aide d'un maillet en pierre brute (ROBERT HARRY LOWIE, Manuel d'anthropologie culturelle, 1936, page 132 ). — Par extension. Un coin de bois enfoncé dans l'une de ces saignées de côté cassait le bloc à l'arrière et le séparait de la masse (RENÉ-MICHEL LAMBERTIE, L'Industrie de la pierre et du marbre, 1962, page 51 ). — Par métaphore. Enfoncer un coin. Introduire un élément de division entre deux partis, deux personnes. Avec les siècles, ce grossier état religieux [de la Grèce] deviendra insupportable. Là est le joint où Israël enfoncera son coin terrible (ERNEST RENAN, Histoire du peuple d'Israël, tome 4, 1892, page 199 ). — Locution, vieillie. Faire coin du même bois. Utiliser un des éléments dont une chose est composée, pour l'achever. Retourner contre une personne les arguments qu'elle a fournis. Remarque : Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1878, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter). 2. Morceau de bois de même forme, servant à maintenir, à assujetir certaines pièces. Coin d'une varlope, d'un rabot; coins de chemins de fer (confer cale). La lame de la faux se raccorde au manche (...) au moyen de coins en bois (TONY BALLU, Machines agricoles, 1933, page 288 ). Le rail méplat (...) est fixé à l'aide d'un coin, soit au moyen d'un coussinet spécial, soit dans une fente de la traverse (JULIEN-NAPOLÉON HATON DE LA GOUPILLIÈRE, Cours d'exploitation des mines, 1905, page 685 ). 3. [Par analogie de forme] ANATOMIE ANIMALE. vieux. Dent en coin. Dent incisive que l'on trouve chez certains animaux de chaque côté des crocs (Confer Georges Cuvier, Leçons d'anatomie comparée, tome 3, 1805, page 155). B.— NUMISMATIQUE. Pièce d'acier trempé, gravée en creux, servant à frapper les pièces de monnaie et les médailles : Ø 1. Dès l'instant où la monnaie métallique revêt une forme plastique (lingot placé à chaud entre deux coins, qui, par le procédé de la frappe au marteau viennent y marquer leur empreinte) une suite presque infinie de types divers se présente à notre examen. L'Histoire et ses méthodes (sous la direction de Charles Samaran) 1961, page 352. · Monnaie, médaille à fleur de coin. Dont l'empreinte marquée par le coin est encore très nette. — Locution figurée. Être marqué, frappé au coin de. Porter la marque, le caractère de. Celle [la fête] du ministre des relations extérieures, Talleyrand, fut marquée au coin du bon goût (EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 715) : Ø 2. Jamais non plus le chapeau de Véronique, sans échapper à la stricte loi de la mode, n'était marqué au coin des banalités du jour. MARCEL JOUHANDEAU, Monsieur Godeau intime, 1926, page 62. C.— JOAILLERIE. Poinçon d'acier apposé comme marque de garantie sur certains bijoux, certaines pièces d'orfèvrerie, certaines pièces de l'argenterie : Ø 3.... pour un antiquaire le poids de la médaille est peu de chose en comparaison et de la pureté des lettres et de la tête et de l'ancienneté du coin. HONORÉ DE BALZAC, Le Cabinet des antiques, 1839, page 13.