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Vocabulaire: COMMERCE, substantif masculin.

Publié le 14/11/2015

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Vocabulaire: COMMERCE, substantif masculin. I.— Vieilli ou littéraire. A.— [Domaine de la vie de société] 1. Relations sociales, amicales ou affectives entre plusieurs personnes. Être en commerce avec, entretenir un commerce avec, lier commerce d'amitié avec. Tous ceux avec qui j'ai entretenu commerce d'affection (PAUL CLAUDEL, La Jeune fille Violaine, 2e. version, 1901, I, page 575) : Ø 1.... il [Svedenborg] les [ces relations sublimes] entretenait comme il entretenait le commerce ordinaire d'un « honnête homme » avec ses contemporains,... PAUL VALÉRY, Variété V, 1944, page 279. — [Avec un complément prépositionnel désignant le moyen utilisé] Rare. Commerce de quelque chose. Commerce de lettre, commerce épistolaire : Ø 2. Cicéron avait raison de recommander le commerce des lettres dans les chagrins de la vie. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 1, 1848, page 449. — Au pluriel, rare, péjoratif : Ø 3. Sa tante, la Poule-Courte, était venue du Monestier s'établir près d'elle lorsqu'elle était restée orpheline. Et cette pauvre Poule-Courte aimait tant (...) s'insinuer au plus épais des commerces et des commérages qu'on la voyait souvent arriver (...) pointant son nez de belette et remarquant tout de derrière ses lunettes bleues. HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, Le Pavillon des amourettes, 1930, page 103. 2. Par extension. Fréquentation de personnes : Ø 4. En l'absence de tics contractés au commerce des autres, il [l'homme] peut spontanément se prononcer sur un petit nombre de sujets;... ANDRÉ BRETON, Les Manifestes du Surréalisme, 1er. Manifeste, 1930, page 56. — En particulier et le plus souvent péjoratif. Relations charnelles, rapports intimes entre homme et femme. Avoir commerce avec une femme; commerce incestueux. Cette fille eut un commerce charnel avec deux étudiants à la fois (PIERRE-JEAN JOUVE, La Scène capitale, 1935, page 164 ). 3. Par métonymie. Comportement d'une personne dans ses relations. Être d'un commerce agréable, facile. De Régnier, un homme d'un commerce charmant et un spirituel causeur (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1895, page 741 ). B.— [Domaine de la vie intellectuelle ou spirituelle] 1. Échange d'idées. Chez elle [la Grande-Duchesse Jean] aussi on tient commerce d'intelligence et de fines causeries (MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 1, 1920, page 262 ). Commerce des Muses. Études et travaux littéraires, poétiques. — Par extension. Rapports scientifiques avec quelque chose : Ø 5.... le commerce du sujet avec les choses autour de lui n'est possible que si d'abord il les fait exister pour lui,... MAURICE MERLEAU-PONTY, Phénoménologie de la perception, 1945, page 424. 2. Relation avec des entités spirituelles. Être en commerce avec Dieu, les esprits. J'en étais arrivé à me croire en commerce tant avec les démons qu'avec les anges (OSCAR VLADISLAS DE LUBICZ-MILOSZ, L'Amoureuse initiation, 1910, page 173 ). II.— Usuel. A.— [En parlant d'une forme de l'activité humaine opposée à d'autres formes] 1. ÉCONOMIE. Activité qui consiste à échanger, ou à vendre et acheter, des marchandises, produits, valeurs, etc. Jules Lefort accrut considérablement sa fortune dans le commerce des laines (LÉON GOZLAN, Le Notaire de Chantilly, 1836, page 26) : Ø 6.... nous ne faisons pas attention (...) que la totalité du commerce pourrait s'effectuer sans argent et sans négociants (...) : l'argent en est le véhicule et l'instrument, mais ce n'est pas là proprement le commerce. Le commerce consiste essentiellement dans l'échange. Tout échange est un acte de commerce;... ANTOINE-LOUIS-CLAUDE DESTUTT DE TRACY, Commentaire sur l'Esprit des lois de Montesquieu. 1807, page 313. SYNTAXE : a) Commerce actif, clandestin, maritime, prospère; commerce intérieur, extérieur, de transit; commerce associé, concentré, indépendant, intégré, à entreprises multiples (confer PLOT.-PÉR. 1973); commerce non sédentaire (ou commerce ambulant). b) Commerce de (en) gros, demi-gros, détail. c) Acte* de commerce, balance* du commerce, bourse* du commerce, chambre* de commerce et d'industrie, code* de commerce, compagnies de commerce, effet* de commerce, liberté du commerce, opération* de commerce, registre* du commerce; essor, expansion, extension du commerce; ministère du commerce. d) Réglementer le commerce. — En particulier. · DROIT COMMERCIAL. " Opération ayant pour objet de mettre les divers produits de la nature ou de l'industrie ou des services à la portée des consommateurs et des clients, à l'effet d'en tirer un profit " (Dictionnaire de droit de A. Perraud-Charmantier (RAYMOND BARRAINE) 1974). Fonds de commerce. · JEUX. Jeu de commerce. Jeu de hasard joué avec trente-deux ou cinquante-deux cartes : Ø 7. Les jeux de hasard y ont été absolument interdits, mais l'on tâche de rendre chers les jeux de commerce. Le jeu est encore le seul secret qu'on ait trouvé pour amuser les hommes rassemblés,... GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Lettres de jeunesse, 1786, page 138. 2. Par métonymie. Matière, discipline qui englobe les connaissances et la réglementation nécessaires à la vente et à l'achat des marchandises. Institut de commerce : Ø 8. J'ai du goût pour les sciences et les lettres à peu près également, ce qui est rare. Le commerce est la seule partie pour laquelle j'ai une aversion prononcée,... JEAN-JACQUES AMPÈRE, Correspondance, 1816, page 132. B.— [Activité mise en relation avec les personnes qui l'exercent] 1. Activité, profession de celui qui achète et revend dans un but lucratif. Ils [ses parents] lui [Henri] firent embrasser la carrière du commerce (RODOLPHE TOEPFFER, Nouvelles genevoises, 1839, page 423 ). SYNTAXE : Courtier* de commerce, employé de commerce, représentant* de commerce, voyageur* de commerce; avoir la bosse du commerce; être un homme de commerce; faire (un, le) commerce de bijoux, de tissus, du bois. — Familier et généralement péjoratif. Faire commerce de son corps, de ses charmes. Se prostituer. Un troupeau de femmes y [à Biskra] habite, qui font commerce de leur corps (ANDRÉ GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, page 564 ). 2. Par métonymie. a) Ensemble des commerçants d'un pays, d'une ville, d'un quartier. Haut, grand, petit commerce : Ø 9. Toutes les élégantes sont là (...)! La haute banque et le grand commerce, l'industrie en jaquette et en tube,... LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 491. b) Ensemble formé par le magasin et les marchandises. Gérer, monter, tenir un commerce d'épicerie; céder un commerce de son vivant : Ø 10. Mon grand-oncle (...) fit construire deux boutiques sur le même emplacement. Dans l'une il établit, en qualité de marchande mercière, la fille aînée de sa nourrice, et plaça dans l'autre, à la tête d'un petit commerce d'épiceries, le fils d'un de ses métayers,... VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, tome 2, 1812, page 201. c) [En parlant de marchandises qui y sont ou qu'on y trouve] Dans le commerce. Dans le circuit commercial, dans les magasins. Être dans le commerce; trouver une marchandise dans le commerce. J'en [Gibout] ai là une photo qui m'a été donnée par le baron lui-même. Elle n'est pas dans le commerce, et c'est pourquoi j'y tiens beaucoup (HENRI DE MONTHERLANT, Les Célibataires, 1934, page 890 ). Il [un supporter] réclame un concert complet et demande si on peut trouver des disques [de Robert Ferrazino] dans le commerce (PIERRE SCHAEFFER, À la recherche d'une musique concrète, 1952, page 112 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 4 690. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 11 406, b) 6 041; XXe. siècle : a) 4 594, b) 4 211. Forme dérivée du verbe "commercer" commercer COMMERCER, verbe intransitif. A.— Vieilli ou littéraire. Entretenir des relations affectives, culturelles ou spirituelles avec une ou plusieurs personnes. 1. Emploi absolu : Ø 1. Par vivre, je n'entends pas se trouver ensemble, sans se battre; j'entends se plaire ensemble, s'aimer, commercer avec plaisir. NICOLAS-SÉBASTIEN ROCH, DIT DE CHAMFORT, Maximes et pensées, 1794, page 50. 2. [Suivi d'un complément prépositionnel] a) [Le complément désigne la partie de l'être concernée par les relations] Rare. Commercer de quelque chose. On s'aime pour s'aimer; on commerce d'âmes (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, page 221 ). b) [Le complément désigne le partenaire] Commercer avec quelqu'un. Il [le père Didon] est éloquent (...) et très heureux de commercer avec les hommes de science et de pensée (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie littéraire, tome 4, 1892). — [Avec une ou plusieurs entités surnaturelles] Elle [la prière] , qui commerce avec la sagesse et la vérité, comment seroit-elle moins puissante que le mensonge? (LOUIS-CLAUDE DE SAINT-MARTIN, L'Homme de désir, 1790, page 339 ). Elle [Jacquette] le [le chevalier Dieutegard] soupçonnait de commercer avec les fées (RENÉ TARDIVAUX, DIT BOYLESVE, La Leçon d'amour dans un parc, 1902, page 65 ). B.— Usuel. Se livrer à une activité commerciale. 1. Emploi absolu : Ø 2. Les prix du marché se forment indépendamment des motifs pour lesquels les acheteurs et les vendeurs se présentent en vue de commercer. JULES VUILLEMIN, L'Être et le travail, 1949, page 110. 2. [Suivi d'un complément prépositionnel] a) [Le complément désigne le partenaire] Commercer avec. Nous [l'Europe] commerçons principalement avec les Américains et les Africains (JACQUES-HENRI BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, page 300 ). Il [le Simion] finit par vendre de la marchandise à faux métrage. Grange commerçait avec lui (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, Le Château des sept portes, 1922, page 68) : Ø 3.... n'ayons plus de desseins, traitons, commerçons, trafiquons le plus obscurément, le plus modestement et le plus fructueusement possible, avec tous les comptoirs et tous les ateliers du vaste univers. CHARLES MAURRAS, Kiel et Tanger, 1914, page 187. b) Rare. [Le complément désigne le produit mis en vente] Commercer de quelque chose. Elle [la canne à sucre] est une source de richesse, (...) pour ceux qui commercent de son produit (JEAN-ANTELME BRILLAT-SAVARIN, Physiologie du goût ou Méditations de gastronomie transcendante, 1825, page 103 ). — En particulier. Commercer de son corps. Se prostituer. Celles-là [des filles] , commerçant de leur corps, afin de ne pas crever de faim au coin des rues (LÉON CLADEL, Ompdrailles, le tombeau des lutteurs, 1879, page 145 ). 3. Emploi transitif, populaire. Ils [les Beauchemin] commerçaient le poisson (GERMAINE GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, page 165 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 81. DÉRIVÉS : Commerçable, adjectif. a) Vieux. Qui peut être négocié. On admettra que les richesses ou les valeurs commerçables peuvent circuler sans la moindre gêne, passer immédiatement d'une main à l'autre, se réaliser, se négocier, s'échanger contre d'autres valeurs ou contre des espèces, au gré du propriétaire, au cours du jour et du marché (AUGUSTIN COURNOT, Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique, 1851, page 233 ). b) Rare. Qui remplit les conditions nécessaires pour être mis en vente dans le commerce. Le conditionnement et le prix de revient des produits commerçables est un problème compliqué (JÉLÉNOR PETHOUD, Principes modernes d'organisation industrielle et commerciale, 1931, page 140 ).

« ANDR? BRETON, Les Manifestes du Surr?alisme, 1er.

Manifeste, 1930, page 56.

? En particulier et le plus souvent p?joratif.

Relations charnelles, rapports intimes entre homme et femme. Avoir commerce avec une femme; commerce incestueux.

Cette fille eut un commerce charnel avec deux ?tudiants ? la fois (PIERRE-JEAN JOUVE, La Sc?ne capitale, 1935, page 164 ).

3.

Par m?tonymie.

Comportement d'une personne dans ses relations.

?tre d'un commerce agr?able, facile.

De R?gnier, un homme d'un commerce charmant et un spirituel causeur (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1895, page 741 ).

B.? [Domaine de la vie intellectuelle ou spirituelle] 1.

?change d'id?es.

Chez elle [la Grande-Duchesse Jean] aussi on tient commerce d'intelligence et de fines causeries (MARCEL PROUST, Le C?t? de Guermantes 1, 1920, page 262 ).

Commerce des Muses.

?tudes et travaux litt?raires, po?tiques.

? Par extension.

Rapports scientifiques avec quelque chose?: ? 5....

le commerce du sujet avec les choses autour de lui n'est possible que si d'abord il les fait exister pour lui,... MAURICE MERLEAU-PONTY, Ph?nom?nologie de la perception, 1945, page 424.

2.

Relation avec des entit?s spirituelles.

?tre en commerce avec Dieu, les esprits.

J'en ?tais arriv? ? me croire en commerce tant avec les d?mons qu'avec les anges (OSCAR VLADISLAS DE LUBICZ-MILOSZ, L'Amoureuse initiation, 1910, page 173 ).

II.? Usuel.

A.? [En parlant d'une forme de l'activit? humaine oppos?e ? d'autres formes] 1.

?CONOMIE.

Activit? qui consiste ? ?changer, ou ? vendre et acheter, des marchandises, produits, valeurs, etc.

Jules Lefort accrut consid?rablement sa fortune dans le commerce des laines (L?ON GOZLAN, Le Notaire de Chantilly, 1836, page 26) : ? 6....

nous ne faisons pas attention (...) que la totalit? du commerce pourrait s'effectuer sans argent et sans n?gociants (...)?: l'argent en est le v?hicule et l'instrument, mais ce n'est pas l? proprement le commerce.

Le commerce consiste essentiellement dans l'?change.

Tout ?change est un acte de commerce;.... »

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