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Vocabulaire: COMPAGNON, substantif masculin.

Publié le 16/11/2015

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Vocabulaire: COMPAGNON, substantif masculin. I.— Usuel. A.— 1. Celui qui partage les occupations, les aventures, le sort d'une autre personne. Les compagnons d'Ulysse. Un vieux domestique, son compagnon d'émigration et de malheur (ALPHONSE DE LAMARTINE, Nouvelles Confidences, 1851, page 96 ). Il se recordait des aventures de ce franciscain que ses compagnons laissèrent, un jour, seul, dans le couvent (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 2, 1895, page 162 ). Je retrouvais mes compagnons des jours anciens, taciturnes témoins d'une vie aventureuse (OSCAR VLADISLAS DE LUBICZ-MILOSZ, L'Amoureuse initiation, 1910, page 179) : Ø 1. Derrière la masse des promeneurs dominicaux qu'il dominait pourtant de sa haute taille, (...) il n'apercevait même plus ses compagnons de peine, ni les chômeurs que la mi-août n'épargnait pas. JOSEPH PEYRÉ, Matterhorn, 1939, page 175. SYNTAXE : Compagnon d'exil, de captivité, d'infortune; compagnons de jeux, de table, de travail; ancien, vieux compagnon. · Rare. [En parlant d'une femme] Elisa, tu es ma femme!... tu me suivras, tu seras mon compagnon, tu partageras toutes mes fortunes (PROSPER MÉRIMÉE, Le Théâtre de Clara Gazul, 1825, page 112 ). a) Spécialement. — Compagnons d'armes. Ceux qui ont fait la guerre ensemble. C'est dans le cours de cette controverse et de cette guerre contre les ennemis communs que se formèrent de vrais liens de compagnons d'armes entre Bossuet et les principaux chefs jansénistes (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 4, 1859, page 348 ). — Compagnons de la Résistance, compagnons de la Libération. b) Celui qui accompagne quelqu'un. Un compagnon de route; des compagnons de traversée. Elle se plongea dans sa lecture ou, du moins, fit semblant, car, à la dérobée, elle examinait son compagnon de voyage (HENRI PETIOT, DIT DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire? 1934, page 148 ). 2. Par extension. a) Familier [avec un affaiblissement de sens] Un bon, un joyeux compagnon. Un joyeux compère, un brave gars. Prendre une chose en bon compagnon. — Péjoratif. Un petit compagnon. Un homme de basse origine : Ø 2. Les intendants étaient à ses yeux [le plus pauvre gentilhomme] les représentants d'un pouvoir intrus, des hommes nouveaux, préposés au gouvernement des bourgeois et des paysans, et, au demeurant, de fort petits compagnons. ALEXIS DE TOCQUEVILLE, L'Ancien Régime et la Révolution 1856, page 103. b) Vieilli. Égal, camarade : Ø 3. Le trisaïeul de son trisaïeul était l'égal, le compagnon, le pair du roi; à ce titre, il [le courtisan] est lui-même d'une classe privilégiée, celle des gentilshommes... HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Philosophie de l'Art, tome 1, 1865, page 86. — Locutions. · Il ne peut souffrir ni compagnon ni maître (Dictionnaire de l'Académie Française). · (Vivre) en compagnon. " Sans cérémonie et comme il convient entre camarades " (Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)). · Vivre de pair à compagnon (confer Hyppolyte-Adolphe Taine, Philosophie de l'Art, tome 2, 1865, page 61). Traiter, parler de pair à compagnon. D'égal à égal : Ø 4.... pourquoi, ayant remarqué que l'amabilité, le côté plain-pied, « pair à compagnon » de l'aristocratie était une comédie, m'étonnais-je d'en être excepté? MARCEL PROUST, La Fugitive, 1922, page 662. 3. Au figuré. [Désigne une entité abstraite du genre masculin] Ce qui va (de pair) avec. Un esprit tortu, mais compagnon d'un coeur droit et indigné (PIERRE-AUGUSTIN CARON DE BEAUMARCHAIS, Mémoires, tome 1, 1774-89, page 365 ). B.— 1. Celui qui se tient auprès d'une autre personne et lui porte aide ou consolation. Un compagnon fidèle. Ce n'était pas seulement un instituteur pour mon fils, c'était un compagnon, un frère aîné, presque une mère (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 4, 1855, page 50) : Ø 5. Mais Christophe ignorait la naïve affection, qui de loin veillait sur lui, et qui devait plus tard tenir tant de place dans sa vie. Et il ignorait aussi qu'à ce même concert, où il avait été insulté, assistait celui qui allait être l'ami, le cher compagnon, qui devait marcher auprès de lui, côte à côte, et la main dans la main. ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, La Foire sur la place, 1908, page 789. — Par métaphore. [Désigne une chose du genre masculin, le plus souvent un objet concret] Mes livres, les compagnons de ma vie (JULES MICHELET, L'Oiseau, 1856, page XXXV. ). Le poste récepteur de T.S.F. si modeste soit-il est devenu le compagnon coutumier d'un très grand nombre de foyers (Vocabulaire radiophonique. ). 2. Spécialement. Celui qui passe sa vie auprès d'une femme. Le compagnon de sa vie : Ø 6. Mère se retourna, toute raide, et considéra longuement ce compagnon extraordinaire, l'homme de sa vie, l'homme dont elle était devenue, pour toujours, l'ombre fidèle. GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Notaire du Havre, 1933, page 233. 3.— Par analogie. [Désigne un animal qui tient compagnie à l'homme] : Ø 7. Mon troisième chien s'attacha à moi avec une vraie passion, et fut mon compagnon fidèle dans les pérégrinations que j'entrepris bientôt après. BENJAMIN HENRI CONSTANT DE REBECQUE, Le "Cahier rouge", 1830, page 57. II.— Spécialement. A.— Vieux. Ouvrier qui a fini son apprentissage mais n'est pas encore maître, et travaille encore pour le compte d'un maître. Il était compagnon chez monsieur Frappier, le premier menuisier de Provins (HONORÉ DE BALZAC, Pierrette, 1840, page 88 ). Ils [la plupart des révolutionnaires] ressemblent au compagnon qui va d'auberge en auberge, d'atelier en atelier... se perfectionnant dans son état (PIERRE-JOSEPH PROUDHON, La Révolution sociale démontrée par le coup d'État du 2 décembre, 1852, page 30) : Ø 8. Là, s'il vous plaît, le cri qui retentit dans la forge quand le fer est chaud et qu'on appelle les compagnons pour le battre. ALPHONSE DAUDET, Jack, tome 2, 1876, page 38. · Société de compagnons : Ø 9.... ces architectes des cathédrales étaient des nomades. Ils allaient bâtir de ville en ville... Ces ouvriers et leurs chefs ou contremaîtres se formaient en sociétés de compagnons, qui se transmettaient leurs procédés de coupe de pierre et d'appareillage, de charpente ou de serrurerie. Mais nul document écrit ne nous est parvenu sur ces techniques. PAUL VALÉRY, Regards sur le monde actuel, 1931, page 238. — Expression familière. Travailler à dépêche compagnon. Travailler vite et mal. Se battre à dépêche compagnon. Se battre à l'aveuglette, ou " se battre à outrance sans dessein de s'épargner " (Dictionnaire de l'Académie Française). B.— Vieux. Ouvrier, artisan, qui fait partie d'une société de gens de métier. Vous êtes, dit Pierre Huguenin [à Jean Sauvage] tailleur de pierres, compagnon passant (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Le Compagnon du Tour de France, 1840, page 64) : Ø 10. Mon oncle Joseph,... est un paysan qui s'est fait ouvrier... Il est compagnon du devoir, il a une grande canne avec de longs rubans, et il m'emmène quelquefois chez la Mère des menuisiers. JULES VALLÈS, Jacques Vingtras, L'Enfant, 1879, page 18. — La mère des compagnons. " Femme chargée d'héberger, aux frais d'une société de compagnons, les membres de cette société qui se trouvent momentanément sans ouvrage " (Dictionnaire de l'Académie Française). C.— Franc-maçon d'un grade immédiatement supérieur à celui d'apprenti. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 4 690. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 6 762, b) 10 407; XXe. siècle : a) 5 626, b) 5 215. DÉRIVÉS : Compagnonner, verbe intransitif. Avoir (quelqu'un) pour compagnon, vivre en compagnons (avec quelqu'un). Le plus souvent, il [Anatole] était nourri par un camarade de l'atelier, avec lequel il compagnonnait (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Manette Salomon, 1867, page 69 ). Au temps où il compagnonnait avec les hobereaux, il avait participé à ces spacieux soupers (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, À rebours, 1884, page 9 ).

« b) Celui qui accompagne quelqu'un.

Un compagnon de route; des compagnons de travers?e.

Elle se plongea dans sa lecture ou, du moins, fit semblant, car, ? la d?rob?e, elle examinait son compagnon de voyage (HENRI PETIOT, DIT DANIEL-ROPS, Mort, o? est ta victoire? 1934, page 148 ).

2.

Par extension.

a) Familier [avec un affaiblissement de sens] Un bon, un joyeux compagnon.

Un joyeux comp?re, un brave gars.

Prendre une chose en bon compagnon.

? P?joratif.

Un petit compagnon.

Un homme de basse origine?: ? 2.

Les intendants ?taient ? ses yeux [le plus pauvre gentilhomme] les repr?sentants d'un pouvoir intrus, des hommes nouveaux, pr?pos?s au gouvernement des bourgeois et des paysans, et, au demeurant, de fort petits compagnons. ALEXIS DE TOCQUEVILLE, L'Ancien R?gime et la R?volution 1856, page 103.

b) Vieilli.

?gal, camarade?: ? 3.

Le trisa?eul de son trisa?eul ?tait l'?gal, le compagnon, le pair du roi; ? ce titre, il [le courtisan] est lui-m?me d'une classe privil?gi?e, celle des gentilshommes... HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Philosophie de l'Art, tome 1, 1865, page 86.

? Locutions.

? Il ne peut souffrir ni compagnon ni ma?tre (Dictionnaire de l'Acad?mie Fran?aise).

? (Vivre) en compagnon.

" Sans c?r?monie et comme il convient entre camarades " (Dictionnaire de la langue fran?aise (?MILE LITTR?)).

? Vivre de pair ? compagnon (confer Hyppolyte-Adolphe Taine, Philosophie de l'Art, tome 2, 1865, page 61). Traiter, parler de pair ? compagnon.

D'?gal ? ?gal?: ? 4....

pourquoi, ayant remarqu? que l'amabilit?, le c?t? plain-pied, ? pair ? compagnon ? de l'aristocratie ?tait une com?die, m'?tonnais-je d'en ?tre except?? MARCEL PROUST, La Fugitive, 1922, page 662.

3.

Au figur?.

[D?signe une entit? abstraite du genre masculin] Ce qui va (de pair) avec.

Un esprit tortu, mais compagnon d'un coeur droit et indign? (PIERRE-AUGUSTIN CARON DE BEAUMARCHAIS, M?moires, tome 1,. »

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