Vocabulaire: COMPAGNONNAGE, substantif masculin.

Vocabulaire: COMPAGNONNAGE, substantif masculin. I. A.— Souvent péjoratif. Relations de compagnons, entre deux ou plusieurs hommes ou entre un homme et une femme. Vivre sur un pied d'égalité et de compagnonnage avec les paysans (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Renée Mauperin, 1864, page 247) : Ø 1. Il s'était parfois demandé si ce compagnonnage amoureux dont il se contentait avec ses maîtresses n'était pas une forme assez incomplète de l'amour. ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 218. B.— Fait d'avoir (quelqu'un) pour compagnon, d'être le compagnon (de quelqu'un) : Ø 2. Le sage empereur [Marc-Aurèle] (...) traînait avec lui le sot collègue [Vérus] qu'il s'était donné (...) il ne se révolta pas une fois contre cet assommant compagnonnage. ERNEST RENAN, Marc-Aurèle et la fin du monde antique, 1881, page 469. — Par métaphore. Je souffrais nuit et jour du compagnonnage de son souvenir [d'Albertine] (MARCEL PROUST, Albertine disparue, 1922, page 135 ). II.— Par métonymie. A.— Vieux. Temps pendant lequel un ouvrier, après son apprentissage, doit travailler comme compagnon chez un maître avant de devenir maître lui-même. B.— Association de solidarité entre ouvriers d'un même corps de métier; réunion des ouvriers en différentes associations. Le Compagnonnage est encore debout en France dans le peuple (HONORÉ DE BALZAC, Histoire des Treize, 1833, préface, page 6 ). — Par analogie : Ø 3. Si rien ne change, d'ici à quelques années, il se formera entre les intelligences libérales un compagnonnage plus étroit que celui de toutes les sociétés clandestines. À l'écart de la foule, un mysticisme nouveau grandira. GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1853, page 349. Remarque : On rencontre dans la documentation l'adjectif compagnonnique. Relatif au compagnonnage, aux associations entre ouvriers (confer Romains dans Grand Larousse de la langue française en six volumes). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 45.