Vocabulaire: COMPLOT, substantif masculin.

Vocabulaire: COMPLOT, substantif masculin. A.— Dessein secret, concerté entre plusieurs personnes, avec l'intention de nuire à l'autorité d'un personnage public ou d'une institution, éventuellement d'attenter à sa vie ou à sa sûreté. Les ramifications du complot (BENJAMIN HENRI CONSTANT DE REBECQUE, Journaux intimes, 1804, page 69 ). Être la victime d'un infâme complot (GEORGES CLEMENCEAU, L'Iniquité, 1899, page 18 ). Inculper quelqu'un de complot contre la sûreté de l'État (JACQUES BAINVILLE, Histoire de France, tome 2, 1924, page 269 ). Tramer un complot (contre quelqu'un). Être l'âme du complot : Ø 1. En août et en septembre, les arrestations continuèrent. C'était un grand complot, on accusait les communistes d'avoir préparé pour le 1er. août « une révolution concertée et préparée ayant pour objet de renverser le gouvernement ». L'absurdité de cette accusation faisait toute sa force. PAUL NIZAN, La Conspiration, 1938, page 233. — Par comparaison. Un silence de complot. Ils [les joueurs de cartes] jouaient dans un silence de complot, avec une application de bureaucrates (LÉON-PAUL FARGUE, Le Piéton de Paris, 1939, page 58 ). — Par analogie. Ø 2. Ma femme conspirait avec le peintre pour m'enlever toute liberté d'action; il y avait complot contre mon indépendance. LOUIS REYBAUD, Jérôme Paturot à la recherche d'une position sociale, 1842, page 337. B.— Par extension. Projet quelconque concerté secrètement entre deux ou plusieurs personnes. Veux-tu être du complot? Veux-tu que nous nous entendions ensemble pour le forcer à être heureux? (ÉMILE ZOLA, La Joie de vivre, 1884, page 1035 ). Le patron Martrodin en avait déjà assez de nos « appartés » et de nos petits complots dans les coins (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 389) : Ø 3. Deux cents d'entre eux [des gladiateurs] firent le complot de s'enfuir. Leur projet ayant été découvert, soixante-dix-huit qui en furent avertis, eurent le temps de prévenir la vengeance de leur maître... JULES MICHELET, Histoire romaine, tome 2, 1831, page 198. — Par métaphore. Une pièce de théâtre doit être un complot entre l'auteur et les spectateurs (PAUL MORAND, L'Eau sous les ponts, 1954, page 202 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 641. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 440, b) 539; XXe. siècle : a) 749, b) 757.