Vocabulaire: CONSEILLER1, verbe transitif.

Vocabulaire: CONSEILLER1, verbe transitif. A.— 1. Conseiller quelqu'un. Indiquer à quelqu'un ce qu'il devrait faire ou ne pas faire. Fréquemment au passif. Être bien, mal conseillé. Nous serons toujours là, à le conseiller [le pays] , à lui dire où sont ses véritables intérêts (ÉMILE ZOLA, Son Excellence Eugène Rougon, 1876, page 366) : Ø 1.... elle allait un jour par semaine dans une consultation conseiller les jeunes mères sur l'allaitement des nouveaux-nés et les maladies du premier âge... PAUL NIZAN, La Conspiration, 1938, page 28. — Emploi absolu : Ø 2. Il existe cette différence entre le démon de Socrate et le mien, que celui de Socrate ne se manifestait à lui que pour défendre, avertir, empêcher, et que le mien daigne conseiller, suggérer, persuader. CHARLES BAUDELAIRE, Petits poèmes en prose, 1867, page 217. 2. Conseiller quelque chose à quelqu'un ou conseiller à quelqu'un de faire quelque chose. Engager quelqu'un à faire ou à ne pas faire quelque chose, recommander telle ou telle chose. Comme disent les bonnes vieilles femmes quand elles conseillent un remède de leur façon, si cela ne fait pas de bien, cela ne peut pas faire de mal. (ALEXANDRE DUMAS FILS, La Dame aux Camélias, 1848, page 26 ). Je ferai ce que vous me conseillerez (VICTOR HUGO, Correspondance, 1870, page 266) : Ø 3. — Enfin, Monsieur l'Abbé, que me conseillez-vous? — Je vous recommande de prier chez vous, à l'église, le plus que vous pourrez, partout. Je ne vous prescris aucun remède religieux, je vous invite tout bonnement à mettre à profit quelques préceptes d'hygiène pieuse; nous verrons après. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 1, 1895, page 121. — [Avec un ton menaçant] : Ø 4. Trouvé ce matin, dans mon courrier, une lettre (...) elle ne porte pas de signature. « Une personne bien intentionnée vous conseille de demander votre changement. Le plus tôt sera le mieux. (...) » GEORGES BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, page 1110. — Par antiphrase. Je vous conseille de traiter les autres de sceptiques, vous qui ne croyez à rien (ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1146 ). B.— Par métaphore ou au figuré. 1. Conseiller quelqu'un.. Proposer, suggérer à quelqu'un des règles, des principes, des solutions pour conduire son action. Ah! Mon pauvre enfant, tu fais fausse route, la fainéantise te conseille mal (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 122) : Ø 5. Prenez la résolution d'obéir fermement à votre père spirituel, quels que soient les remords, la crainte et les appréhensions qui vous conseillent... EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Madame Gervaisais, 1869, page 203. 2. Conseiller quelque chose ou conseiller à quelqu'un de faire quelque chose. Pousser à agir d'une certaine manière, inviter à une certaine action ou à un certain comportement. Les deux matous ne se haïssent pas. Mais les nuits claires conseillent la bataille et les dialogues déclamatoires (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Naissance du jour, 1928, page 12 ). Son flingue mal dérouillé conseillait le respect (ALEXANDRE ARNOUX, Rhône, mon fleuve, 1944, page 129) : Ø 6. Que devenir? Quel parti prendre? Si l'orgueil lui conseillait de se retirer tête haute, l'égoïsme était d'un avis contraire; si l'orgueil avait de bonnes raisons à mettre en avant, l'égoïsme en avait dans son sac d'aussi bonnes, sinon de meilleures. JULES SANDEAU, Mademoiselle de la Seiglière, 1848, page 231. Remarque : Noter la construction suivante : [La France souhaita que les agitateurs fussent graciés] ; le roi conseillé à la résistance maintint le verdict des juges (GEORGES D'ESPARBÈS, Les Demi-soldes, 1899, page 285). Fréquence absolue littéraire Conseiller : 2 299. Conseillé : 493. Fréquence relative littéraire Conseiller : XIXe. siècle : a) 3 328, b) 3 826; XXe. siècle : a) 3 279, b) 2 913. Conseillé : XIXe. siècle : a) 822, b) 841; XXe. siècle : a) 494, b) 646. DÉRIVÉS : Conseillable, adjectif. Qui peut être conseillé. « Pour le bois », poncer la surface brute. Poncer l'enduit seulement après la 3e. couche. Il est possible, mais non conseillable, de donner ensuite plusieurs couches supplémentaires (Arts et littérature dans la société contemporaine (direction Pierre Abraham) 1935, page 3001 ). La plantation en carré [des arbres fruitiers] (...) « c'est le mode de plantation le plus conseillable » (HENRI BOULAY, Arboriculture et production fruitière, 1961, page 84 ).