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WITTGENSTEIN (Ludwig)

Publié le 02/04/2015

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wittgenstein

WITTGENSTEIN (Ludwig)_______________________________________

Né en 1889 à Vienne, il commence des études d'Ingénieur, puis sur les conseils de Frege, va suivre les cours de Russell à Cambridge. Engagé dans l'armée autrichienne, il rédige pendant la guerre le Tractatus logico-philosophicus (publié en 1921, puis en anglais en 1922, avec une préface de Russell) ; en 1929, il retourne à Cambridge où il enseigne (avec quelques interruptions) jusqu'en 1947, date à laquelle il démissionne pour passer son temps entre Oxford, l'Irlande et Cambridge. Le seul manuscrit qu'il laissait, les Recherches philoso­phiques, paraît en 1951, mais ses notes ont permis la publication d'oeuvres posthumes qui n'ont cessé d'accroître son influence (Investi‑

gations philosophiques, 1953, Le Cahier bleu et le cahier brun, 1958, les Carnets, 1961, des leçons sur l'éthique, l'esthétique, etc.)

1 . Le premier ouvrage de Wittgenstein se situe dans la ligne de l'atomisme logique de Russell, en tentant de mettre au jour la structure logique du langage, et plus particulièrement en répondant à la question « que peut-on exprimer ? «. Le seul langage pourvu de sens est celui qui produit une image du monde, c.-à-d. celui dont les propositions complexes, obtenues par combinaison des propositions atomiques repré­sentent des états de fait. La valeur de vérité d'une propo­sition composée ne dépend que de celle de ses composants. Les propositions qui sont toujours vraies (tautologie) ne disent rien des faits, mais en montrant la forme logique du monde, posent une contrainte logique à laquelle ne peut se soustraire aucun état de fait. Cette théorie du langage-image a plusieurs conséquences :

1 — Puisque tout langage pourvu de sens exprime des faits, on ne peut parler du langage lui-même (des lois logiques).

2 — Pour la même raison, le sens global du monde, comme la position du sujet dans le monde ne peuvent être exprimés. Il s'ensuit que le rôle du Tractatus est de poser les limites de l'exprimable qui sont ipso facto celles du monde. Le reste ne se dit pas mais se montre (« Ce qu'on ne peut dire, il faut le taire «). Le logicisme de Wittgenstein laisse place au mysti­cisme. La philosophie ne peut avoir pour but une connais­sance : elle a pour fin l'éclaircissement logique de la pensée et n'est qu'une activité critique.

 

2. Les écrits postérieurs constituent ce qu'on appelle la « Seconde Philosophie « de Wittgenstein. Il y revient en effet sur sa thèse du langage-image : si je dis que le signe A est l'image de B, alors B est un signe et quelque soit le schéma que je choisis, il a toujours un niveau inférieur, susceptible lui aussi de recevoir une interprétation. D'où l'idée qu'il faut réfléchir non sur la signification des expressions, mais sur leur usage. Cette attitude amène Wittgenstein à étudier le langage ordinaire, et à être par là l'inspirateur de cette philo­sophie du langage ordinaire qui fleurit en Angleterre vers les années 50 (Strawson, Ryle, Austin) et pense trouver dans son analyse la solution des problèmes philosophiques tradi­tionnels. La constante de la pensée de Wittgenstein est peut-être sa conception de la philosophie non comme connais­sance, mais comme activité, voire comme thérapeutique.

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