1 Définition élémentaire En tant que champ de réflexion, la politique est l'ensemble de ce qui concerne l'organisation de la...

« 1 Définition élémentaire En tant que champ de réflexion, la politique est l'ensemble de ce qui concerne l'organisation de la vie collective des hommes.

En tant qu'activité, la politique est l'art de gouverner (ou la science de gouverner, si l'on en a une approche plus rationaliste). Étymologie Du grec polis, «la ville»,«la cité» - sachant que les cités grecques étaient cha­ cune des États autonomes.

D'où politès, «le citoyen»; politeia, «droit de cité», «administration d'un homme d'État»,«régime politique»,«constitution»; poli­ tikos, «qui concerne les citoyens et l'État».

D'où aussi la« politesse» (manière d'être ensemble) et la« police» (gardiens de l'ordre public). Distinctions - En tant que champ de réflexion, on peut distinguer la politique de la«logique» et de l'«épistémologie» (réflexion sur les sciences); de l'«esthétique» (réflexion sur l'art et le beau); de l'«éthique» (réflexion sur le Bien et le Mal). - Plus spécialement, la politique se distingue de la morale: la morale concerne le comportement humain considéré en dehors des institutions collectives: elle pose de manière absolue la question du Bien et du Mal; la politique concerne le comportement humain en tant qu'il passe par des institutions collectives. On distingue parfois«la» politique et«le» politique: la première désigne l'ac­ tivité politique elle-même (gouverner, militer, négocier...

); le second désigne un champ de réflexion philosophique. - On distingue aussi la politique au sens large et la «politique politicienne»: cette dernière a un sens péjoratif, renvoyant aux intrigues, manipulations, com­ promis honteux liés à la pratique du pouvoir. Problèmes/ paradoxes - Le problème fondamental de la politique: comment faire de la multiplicité des individus l'unité d'une collectivité? Et comment préserver le multiple (la diver­ sité) dans l'un? Si l'on échoue d'un côté, on tombe dans l'anarchie (le multiple déborde l'un); si l'on échoue de l'autre, on tombe dans le totalitarisme (l'un asservit le multiple).

La politique se situe entre ces deux écueils. - La politique est-elle une science? Peut-il y avoir une approche rationnelle de la politique, qui permettrait de transformer le gouvernement des hommes en «gestion des ressources humaines»? - Quels sont les liens entre la politique et l'art? Que signifie l'expression « art de gouverner»? À quelle rationalité spécifique renvoie cette expression, et quelle est la différence avec la rationalité des sciences? D'autre part, quel usage la politique fait-elle de l'art? (propagande? encou­ ragement des formes d'expression? ...) - Dans quelle mesure la politique peut-elle être morale? Le pouvoir corromptil nécessairement? - La politique doit-elle être morale? Son but est-il d'instaurer une vie collective vertueuse, ou bien d'assurer la stabilité du pouvoir coûte que coûte·? Un sujet, des références essentielles SUJET: La politique suppose-t-elle nécessairement la violence? 1.

Politique et pouvoir Le but de la politique: rester au pouvoir [voir Machiavel]. 2.

Politique et conflit La politique est essentiellement conflit, et son critère spécifique est la distinction ami/ ennemi. «La distinction spécifique du politique, à laquelle peuvent se ramener les actes et les mobiles politiques, c'est la discrimination de l'ami et de l'ennemi. Elle fournit un principe d'identification qui a valeur de critère, et non une défi­ nition exhaustive ou compréhensive.

Dans la mesure où elle ne se déduit pas de quelque autre critère, elle correspond, dans l'ordre du politique, aux critères rela­ tivement autonorncs de diverses autres oppositions: le bien et le maJ en morale. le beau et le laid en esthétique, etc. En effot, le concept d'ennemi inclut, au niveau de la réalité concrète, l'éventua­ lité d'une lutte.» Schmitt, La Notion de politique (1932). 3.

Politique et justice Une autorité politique n'est légitime que si elle s'exerce avec justice. « Qiiand on veut y regarder deyrès, il peut paraître sans doute fort extraordinaire que la fonction.... »