Devoir de Philosophie

1 Qu'attend-on •de vous? 1 - LES INSTRUCTIONS OFFICIELLES Les Instructions officielles, après avoir rappelé l'ob­ jectif de l'enseignement du...

Extrait du document

« 1 Qu'attend-on •de vous? 1 - LES INSTRUCTIONS OFFICIELLES Les Instructions officielles, après avoir rappelé l'ob­ jectif de l'enseignement du français au lycée, apportent des précisions importantes relatives au commentaire composé, en soulignant qu'il concerne « un texte littéraire dont la lecture appelle des démarches spécifiques» .. A - LE TEXTE DE LA NOTE L'épreuve porte sur un texte choisi en raison de sa qualité littéraire.

Le candidat est invité à rendre compte de la lecture personnelle qu'il en a faite, c'est-à-dire de la façon dont il décou­ vre, ressent et comprend cette qualité. Il convient donc de choisir un texte dont la dimension soit autant que pos­ sible de l'ordre d'une vingtaine de lignes ou de vers 1 • Un texte trop court contraindrait le commentaire à une minutie exténuante.

Trop long, il met­ trait le candidat dans l'impossibilité d'accorder au style et au détail de l'ex­ pression l'attention précise que requiert la lecture d'un texte littéraire. Ce texte ne doit comporter aucune coupure.

Une coupure en déchirerait la trame et rendrait aléatoire toute analyse des effets littér4ires. Il doit pouvoir être compris et apprécié sans que soit nécessaire la connaissance de l'œuvre dont il est 1.

Le texte Il s'agit d'un texte littéraire... ...

relativement court ... ...

sans coupures... ...

qui se suffit même... 1.

Cette indication r.'exclut pas la forme fixe du sonnet. à lui­ tiré.

Toutes les informations indispen­ sables sont fournies avec le sujet : titre de l'œuvre, date de sa publication et, si besoin est, indications sur le contexte précis dans lequel le passage prend · sens. Dans le même esprit, on évitera de proposer des textes qui, par la singula­ rité du propos ou la bizarrerie de l'écriture, auraient le caractère d'une énigme réservée aux seuls initiés.

Le texte retenu ne doit à aucun titre déconcerter.

Tout candidat qui a sérieusement appris à lire des textes littéraires, réfléchi sur la méthodologie de la lecture et �cquis un vocabulaire technique simple doit pouvoir aborder l'exercice avec des chances raison­ nables de réussite. Le libellé du sujet a pour fin de faci­ liter les démarches du candidat.

On lui suggère non un plan à suivre mais quelques points de départ pour une lecture efficace.

On attire son atten­ tion sur tels caractères de la facture du texte dont l'examen peut conduire à mieux saisir ses significations essen­ tielles.

Ces indications ne peuvent être exhaustives.

Elles ne sont à aucun degré impératives ou contraignantes. Elles laissent au candidat toute liberté d'orienter autrement sa lecture, de l'ordonner, de l'élargir, de l'approfon­ dir selon le sentiment qu'il a du texte. Pour que ce libellé remplisse sa fonction, il convient de le rédiger avec un soin particulier.

Il ne devra pas laisser croire qu'un texte littéraire ne fait .que «traduire» un sens préexis­ tant.

Il pourra au contraire suggérer dans l'esprit des instructions en vigueur - que, dans un texte littéraire, 6 «la facture est génératrice du sens». • C'est la raison pour laquelle une étude ...

et qui ne doit surprendre ni par son contenu ni par son écriture. 2.

Le libellé du sujet Il constitue un point de départ pour faciliter l'étude du texte... ...

n'a rien de contraignant... ...

et ne doit en aucune façon faire oublier l'unité indissoluble du fond et de la forme. séparée du «fond» et de la «forme» laisserait échapper l'essentiel.

La signi­ fication est inséparable de la forme qui la constitue et ·gui la propose. Il est nécessaire que le commentaire soit composé.

C'est-à-dire qu'il doit présenter avec ordre un bilan de lecture organisé de façon à donner force au jugement personnel qu'il pré­ pare et qu'il justifie. Plusieurs modes d'organisation sont évidemment possibles.

Le commen­ taire peut se présenter comme un compte rendu qui classe dans un ordre expressif les centres d'intérêt de la lecture.

Il peut s'attacher à caractériser le texte en allant du plus extérieur au plus intime et des observations les plus simples aux impressions les plus per­ sonnelles.

Il peut reconstruire les étapes successives de la lecture et de la décou­ verte.

Il peut encore, selon la nature du texte, s'inspirer de ses structures mêmes et de sa composition, s'organi­ ser d'après les effets qui s'y développènt. Seule est exclue une démarche jux­ talinéaire qui ferait se succéder: sans lien entre elles et sans perspective des remarques ponctuelles et discontinues. Une lecture vraie se construit et ne saurait consister en une poussière de remarques. L'évaluation s'attachera sans aucun formalisme à apprécier les copies selon trois critères essentiels : • la qualité d'une lecture littéraire pertinente, consciente de ses, démar­ ches et précise dans ses observations ; • l'efficacité de la composition et la justesse d'une formulation nuancée; • la sensibilité et la richesse person­ nelles qui s'expriment dans la réaction du candidat devant le texte. 3.

La forme du commentaire Il est composé... ...

peut être organisé de façons diverses... ...

à l'exclusion d'une démarche linéaire. 4.

Les critères d'évaluation Le candidat doit savoir «lire»... ...

dominer la méthode du commentaire composé... ...

et foire preuve de sensibilité littéraire. B - LES PRÉCISIONS APPORTÉES PAR LA PRATIQUE DE L'EXAMEN Les sujets proposés depuis 1983 sont le plus souvent tirés d'œuvres majeures, des x1xe _et xxe siècles surtout (Flaubert, kfadame Bovary; Proust, A la recherche du temps perdu; Michaux, Mes propriétés, etc.), y compris d'auteurs contempo­ rains (Marguerite Duras, Julien Gracq, Jean-Marie Le Clézio, etc.).

Parfois, cependant, on choisit des textes moins connus, voire peu connus, pour éviter les idées toutes faites, les banali­ tés et les lieux communs et pour mieux tester les réactions personnelles des candidats et leur fraîcheur d'esprit.

Ces pages appartiennent à des genres et à des styles divers : poèmes (y compris des chansons de bons paroliers tels que Georges Bras­ sens, Jacques Brel ou Georges Moustaki), récits romanesques ou autobiographiques (Rousseau, Chateaubriand, Colette, Pagnol, Malraux).

Pour éviter la confusion avec le premier sujet sans doute, on ne présente que rarement des textes d'idées, de toute façon de nature littéraire.

Diverses raisons pédagogiques ont conduit jusqu'ici les examinateurs à éviter les textes de théâtre. Les textes ont presque toujours la taille «réglementaire», à quelques exceptions près, à vrai dire peu gênantes (Saint-Exu­ péry, Le Petit Prince, chap.

l : 42 lignes...

et trois dessins de l'auteur).

Les éclaircissements se présentent sous la forme de notes (Albert Cohen, Le Livre de ma mère: «Albert Cohen a écrit ce texte après la mort de sa mère») ou encore d'un chapeau (Victor Hugo, Les Misérables : «Dans ce chapitre des Misérables [ 1862] intitulé "L'onde et l'ombre", Victor Hugo médite sur le sort de son personnage, Jean Valjean, qui s'ap­ prête à sortir du bagne où il a passé dix-neuf ans.

Il compare son personnage à un naufragé de la société»). Le libellé rappelle toujours la nature de l'exercice : «Vous ferez de ce texte un commentaire composé...» Il suggère une piste de lecture (revient alors comme un leitmotiv* la formule : «Vous pourrez, par exemple...»); ainsi, à propos du texte d'Albert Cohen cité plus haut, «Louange à vous, mères de tous les pays...» : «Vous pourrez, par exemple, analyser comment sous la forme de la prière l'auteur rend hommage au personnage de la mère et exprime, comme pour apaiser sa douleur, le 8 • sentiment de sa reconnaissance attendrie.» 1 Il laisse parfois entière liberté au candidat : telle chanson de Georges Brassens, «Le 22 septembre», s'accompagne d'une suggestion lapidaire : «Vous ferez de ce poème de Brassens un commentaire composé que vous organiserez à votre gré.» Souvent il rappelle que les indications fournies ne sont ni «contraignantes» ni «limitatives» et fait référence à la règle d'or de l'exercice («Vous vous abstiendrez seulement de pré­ senter un commentaire juxtalinéaire en séparant artificielle­ ment le fond de la forme»). 2 - LES PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES DE L'EXERCICE Pour comprendre la finalité du deuxième sujet, il est indis­ pensable que vous réfléchissiez au préalable sur la nature des textes proposés et sur la démarche que l'on attend de vous. A - LE COMMENTAIRE COMPOSÉ PORTE SUR UN TEXTE LITTÉRAIRE Tout processus de communication orale ou écrite comporte quatre éléments : le destinateur qui en est la source, le destina­ taire qui en est le récepteur, le message qui constitue l'objet de la communication et le référent, c'est-à-dire le contexte, la situation, les objets auxquels renvoie le message.

C'est ainsi que le texte littéraire est écrit par un auteur à l'intention de lecteurs et qu'il se réfère à un certain type de réalité.

Mais, à la dif­ férence d'un message écrit ordinaire qui fait par exemple l'objet du premier sujet au Baccalauréat, il dépasse la seule fonction utilitaire dans la mesure où il intéresse, émeut et plaît à la fois, et de façon indissociable, par sa signification et par la forme (entendue au sens large d'organisation d'ensemble et de style) qui la constitue et la propose.

Il a certes un sens, car la littéra­ ture, contrairement aux autres arts, ne peut échapper, à quel­ ques rares exceptions près, à cette contrainte, dans la mesure où elle utilise le code de la langue, commun à !'écrivain et à ses lecteurs ; mais sa visée se situe au niveau artistique.

Il signifie plus parce que différemment.

Ainsi le poème bien connu de Du Bellay, «Las, où est maintenant...» (Regrets, VI), ne saurait se réduire à la confidence poignante d'un exilé qui.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓