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1986 marque un tournant pour les Philippines, avec la fin de la dictature Marcos qui avait été annoncée par de...

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« 1986 marque un tournant pour les Philippines, avec la fin de la dictature Marcos qui avait été annoncée par de multiples signes au cours de l'année 1985, toutes les forces du pays s'étant liguées pour mettre fin à un régime que seule l'administration Reagan a soutenu jusqu'à la dernière extrémité. Le premier signe avant-coureur de la chute de Marcos est survenu le 17 février 1985, avec La déclaration préliminaire sur nos aspirations de jeunes officiers qui résumaient leur programme en ces mots: "L'armée est pourrie, il faut faire quelque chose." Le 15 mars, ils publiaient une Déclaration sur nos aspirations communes, et, le 20 avril, le mouvement s'étant mieux structuré et ayant pris le nom de "Reformed Armed Forces of the Philippines Movement" (RAFPM), ses leaders rencontraient le chef d'état-major des forces armées par intérim, le général Fidel Ramos, et le ministre de la Défense Juan Ponce Enrile.

Ils s'élevaient alors contre les détournements de fonds se transformant en luxueuses villas, alors qu'eux-mêmes manquaient de tout, depuis les tenues de combat jusqu'aux postes de transmission, et les promotions imméritées symbolisées par la fulgurante ascension des fils du général Fabian Ver.

Ils protestaient aussi contre le fait que si 70% des colonels et officiers subalternes étaient issus du peuple, tous les postes de commandement étaient détenus par des officiers issus de la bourgeoisie.

En juin, une délégation de quinze jeunes officiers, accompagnés du général Ramos, rencontrait le président Marcos, mais sans succès. En septembre, la rumeur courait que le RAFPM avait échoué dans un coup d'État contre Marcos. Monopoles et fuite de capitaux Côté économique, la situation en 1985 est devenue un peu moins catastrophique, mais les experts prévoyaient que les Philippines ne retrouveraient le niveau de 1982 qu'en 1990 au mieux, et encore, à condition que Marcos applique à la lettre leurs recommandations, ce qu'il ne fit pas, tout au contraire.

Ainsi, au lieu de démanteler les monopoles des barons du régime - Roberto Benedicto pour le sucre, Eduardo Cojuangco pour la noix de coco, Antonio Floirendo pour la banane et Lucio Tan pour le tabac -, il voulut même en créer un autre pour la farine.

Ce que la Maison Blanche réussit à éviter in extremis devant la fureur de la Banque mondiale, du FMI qui avait consenti un prêt de 615 millions de dollars, et des banques créditrices prêtes à avancer encore 3,95 milliards de dollars afin de remettre sur pied l'économie pour que soient remboursés les 26 milliards de dettes. En 1985, le PNB a diminué de 3,95%, après une régression de 5,3% en 1984 ; le taux d'inflation est "tombé" à 24%, les banques baissant leur taux d'intérêt, pour les prêts, de 40-50% à 17-19% officiellement, mais beaucoup plus en réalité si l'on tient compte des dessous-de-table.

Cela, malgré une diminution de la facture pétrolière de 1,47 milliard de dollars en 1984 à 900 millions en 1985. Pour renflouer les caisses, le gouvernement a vendu à tout-va les biens de l'État, avions des Philippines Airlines, hôtels de luxe, cargos, cimenteries et usines de textiles.

Rien n'y a fait et des milliards de dollars ont continué de fuir vers les États-Unis.

Le nombre de chômeurs et de travailleurs au noir (deux millions) s'est accru en raison de la crise des cours de la noix de coco et du sucre, secteurs employant 37% de la population active: les premières "grèves populaires" ont éclaté, en particulier dans l'île de Negros où, le 2 septembre 1985, les forces de l'ordre ont tiré sur les ouvriers agricoles, faisant vingt et un morts. Dans le même temps, en juillet, un journal américain, le San Jose Mercury, révélait les scandaleuses fortunes des puissants du régime qui, à coups de millions de dollars, avaient acquis des propriétés en Californie, à New York et à Hawaii.

Parmi ces privilégiés: Floirendo, Benedicto, Cojuangco et le ministre de la Défense, Juan Ponce Enrile.

En janvier 1986, Stephen Solarz, président de la sous-commission de la chambre pour l'Asie et le Pacifique déclarait qu'à lui seul, Marcos possédait pour 350 millions de dollars de propriétés. Ces révélations ont contribué à ce que le Congrès américain refuse d'accorder au président Reagan les montants prévus au titre de l'aide économique et militaire: le Congrès vota 125 millions de dollars d'aide économique (au lieu de 100 millions) mais seulement 55 millions d'aide militaire (contre 95 millions prévus).

En outre, le quart de l'aide alimentaire (78 millions de dollars) était donné à l'Église pour qu'elle le distribue sans passer par les circuits officiels. La fin du règne Le 3 novembre, pour diminuer.... »

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