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242 Français, préparation au bac 86 PLAN DÉTAILLÉ REMARQUE SUR LA POÉSIE Dijon/J'C (septembre 84) Jean-Paul Sartre écrit: «J'enrage de...

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« 242 Français, préparation au bac 86 PLAN DÉTAILLÉ REMARQUE SUR LA POÉSIE Dijon/J'C (septembre 84) Jean-Paul Sartre écrit: «J'enrage de n'être pas poète, d'être s.i lourdement rivé à la prose.

Je voudrais pouvoir çréer de ces objets étincelants et absurdes, les poèmes, pareils à un navire dans · une .

bouteille et qui sont comme l'éternité d'un instant» (Carnets de la drôle de guerre). Enappuyànt votre réflexion sur des exemples précis, vous vous interrogerez sur la signification et la portée· de cette définition de la poésie. Composition française 243 plan détaillé Introduction • « A l'époque classique, la poésie dé�ignait un genre de littérature, le poème, caractérisé lui-même par l'usage.

du vers; » (J.

Coben). • La prose, elle, est définie par Littré comme « un discours non assujetti à une certaine mesure, à un certain nombre de pieds et de syllabes». • Il existe une tendance à opposer ces deux manières stylistiques de s'exprimer. • Cf.

Le Bourgeois gentilhomme: « Tout ce qui n'est point prose est vers et tout ce qui n'est point vers est prose.» • Évidemment Sartre établit des différences plus subtiles que ne le fait le maître de philosophie de M.

Jourdain, tnais: - négligeant les autres possibilités de la poésie et stigmati­ sant la prose, - il pense essentiellement au mystère de la èréation poétique, à la « poésie pure», « éternité d'un instant», - « seule capable, juge-t-il, de créer [des] objets étincelants et absurdes, les poèmes.» • Présentation du plan. I.

Conception traditionnelle à propos de prose/poésie e Prose-Poésie = arts du langage. • Donc leurs instruments sont: tournures, syntaxe, et surtout mots. • Mais presque toujours un mot de la prose n'a qu'une valeur d'échange, • ...

et pour fonction unique de communiquer idées et renseignements. • Nous employons, dans la vie ordinaire, ies mots pour désigner les objets... • ...

et « en tant que pratiquement ils nous servent .à [..

,] prendre [ces objetsJ, à les utiliser» (Mallarmé). • Quand le mot de la prose a rempli sà fonction .nous l'oublions, nous avons communiqué le m�ssage qu'il trans.

mèttait. ___J 1 244. Français, préparation au bac 86 • • Prose = ce que nous disons communément.

Cf. M.

Jourdain: «- Et comme l'on parle, qu'est�ce que c'est donc que cela? Maîtr.e: - De la prose.» • Prose = languè des orateurs, penseurs, philosophes. • - Fontenelle et ·Montesquieu condamnent la poésie parce que .

ses :règles nùisent nécessairement à la propriété · et à la · · rigueur de fa pensêe. • Voltaire.affirme:.

«Tout vers qui n'a pas la précision dela prose ne vaut rien.» Cf.

sa poésie satirique et ses libelles. • Ou Montesquieu: toute la tâche d'un poète est « d'accabler. la raison sous- les ornements.» - la poésie arrive à être un discours rimé. • Une .telle conception conduit à qualifier d'« absurde» un poème (notons que sous la plume de J.�P.

Sartre« absurde» est laudatif...). • Ce fut longtemps la tendance de considérer une poésie parallèle à la prose où la différence initiale ne devient plus essentielle. • Ainsi Boileau, le théoricien des Classiques, ne paraît pas soupçonner qu!il·y ait entre poésie et prose d'autres nuances que, pour chaque forme, des règles particulières de structure, de.ton, d'ordonnance'. • Pour lui, l'important est simplement de se soumettre aux lois de la raison;.

à· son contrôle .

sur toutes les facultés créatrices, chercher partout et toujours la clarté: « Avant· donc que d'écrire, apprenez.

à penser.» · (Art Poétique). e · • Donc à l'âge classique (id.

au XVIII siècle) on ne conçoit pas que, si le poète a quelque chose à communiquer aux hommes, il puisse espérer se faire comprendre autrement que dans la clarté d'un discours ordonné... • ...

qu'il parle au cœur ou à l'imagination, c'est en notions claires et distinctes, en images aux contours précis: - exemple: la poésie oratoire chez Corneille.(tel le discours de Don Diègue: Le Cid) ; - · et même ,dans Racine : les imprécations de· Clyteipnestre ou la fureur de Phèdre = tout est construit, clairement déduit et défini, raisonné, exposé... • C'est pourquoi certains étrangers vont jusqu'à prétendre que « la France · n'a· pas de poésie [...] entre Villon .

et Baudelaire» mais qu'une « longue et constante méprise a fait•· Co--.üionf,ançmse 245 considérer comme poèmes des discours rimés où l'on trouve de l'esprit, de l'éloquence, de la virulence, du pathos mais jamais de la poésie» (cité par Gide dans Anthologie.... »

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