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327. Sine Cerere et Libero friget Venus Sans Cérès et sans Liber, Vénus est de glace L'amour pour ne pas...

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« 327.

Sine Cerere et Libero friget Venus Sans Cérès et sans Liber, Vénus est de glace L'amour pour ne pas s'affaiblir doit être soutenu par la nourriture (Cérès) et par la boisson (Bacchus), du moins selon Térence auquel est empruntée cette maxime (Eunuchus, 732).

Le comique reprenait expli­ citement dans ce passage un proverbe, cité également par d'autres auteurs, qui faisaient eux-mêmes référence à Térence : cf.

Cicéron qui explique que l'on donne souvent à une chose le nom du Dieu qui est censé l'avoir créée (cf.

De natura deorum, 2, 23, 60); pour certains grammairiens - dont Plotius Sacerdos, 6, 467, 12 K.; Donat, Ars Cirammatica, De tropis, 4; Isidore, Origines, 1, 37, 9 -.

ce proverbe est un exemple de métonymie où le nom de l'inventor remplace quod est i111•entum (pour d'autres citations, cf.

Stanley Pease, 2, 691).

Dans les milieux chrétiens, notre sentence sert généralement à souligner que l'amour des biens terrestres conduit à la débauche; cf.

notamment \1 inucius Felix, 21, 2; saint Jérôme, Ep..

54, 9; Adversus lovinianum, 2.

7 (Pl 23, 297a) ; De regula monachorum, 11 (Pl 30, 345d) ; Servius, Commentaire sur / 'Enéide, 1, 686.

Le couple Vénus / Bacchus, ou amour / vin est un topos tout aussi fréquent dans la littéra­ ture antique : cf.

notamment Ovide, Ars amatoria, 1.

244; Pline, .·lnthologia Latina (710 Bücheler-Riese), et Apulée, Métamorphoses, 2.

11.

Dans la culture grecque les excès sexuels sont du domaine de Dionysos (et ce n'est pas un hasard si les récipients qui servent aux banquets sont souvent ornés de sexes masculins en érection), Euripide. au vers 772 des Bacchantes constate que > (otvou 6È µflKfT'ovTos oÙK ËaTLv KuTTpLS'); et ce vers sera répertorié en tant que maxime, avec une légère variante, par Arsenius [15, 42f] et Chérémon [fr.

16 K.-Sn.]; alors qu'Athénée (13, 562e) pense que cette fo1111ule met sur un même plan l'usage mesuré de l'amour et les justes proportions qui devraient composer ce breuvage le vin étant généralement coupé d'eau dans I 'Antiquité.

Enfin, dans les Dionysiaques de Nonnos ( 16, 319-321; 16, 338-340; 33, 178; 48, 684; 48, 876) le vin désigne la boisson par excellence des ébats amou­ reux.

Une autre fo1111ule grecque, VEKpov' Acl>po6tTfl ALovooou 6(xa Kal A�µflTpos (> ), citée par Apostolius (12, 2) reprend exactement notre sentence latine , mais l'alliance du vin et de l'amour.... »

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