4 Peut-on établir une différence entre le temps mesuré par le physicien et le temps vécu par la conscience? Avertissement...
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4 Peut-on établir une différence entre le temps mesuré par
le physicien et le temps vécu par la conscience?
Avertissement
La question posée se réfère à un point de vue bergsonien.
Mais un candidat
possédant une connaissance sérieuse de Bergson ne devra pas se contenter d'en
résumer le système.
Par ailleurs, et dans la mesure où une telle connaissance, portant sur un auteur
particulier, ne peut être exigée, on devra mettre au point un traitement du sujet
qui aille au-delà de la seule référence à cet auteur.
Introduction
Le temps tel qu'on le mesure - et quels que soient les instruments utilisés depuis
la clepsydre ou le cadran solaire - se caractérise par sa régularité et son
irréversibilité.
En va+il de même pour le temps tel que le perçoit, et surtout le
vit, la conscience?
I.
L'opposition
- Temps et Durée selon Bergson:
• le premier se mesure (introduction d'unités, arbitraires, mais constantes).
Il renvoie à une perception spatiale: on n'en a donc jamais qu'une
connaissance indirecte et médiatisée, qui risque de le déformer.
Il résulte
d'un travail de l'intelligence et, à ce titre, est nécessairement abstrait,
éloigné du vécu immédiat;
• au contraire, la seconde est un flux ininterrompu et dans.
lequel les instants
sont inséparables, impossibles i\_ isoler l'un de l'autre.
La Durée corres
pond à la réalité profonde de !'Elan vital, elle se perçoit directement par
la conscience, sans médiation déformatrice (la Durée, à cc titre, est du côté
_
de l'« intuition»).
- Même sans référence explicite à Bergson, il est possible d'établir une série de
différences assez marquées:
• la mesure physique implique l'intervention d'une théorie de la mesure.
d'instruments particuliers plus ou moins complexes qui mettent au moins
en jeu des théories mécaniques.
On est donc dans une approche
quantitative: découpage régulier (en heures, minutes, secondes, etc.).
Artificialisme des unités;
• pour la conscience,.le temps tel qu'il est vécu est beaucoup plus irrégulier:
dans l'attente; il paraît plus long, dans la joie, plus bref.
De plus, il n'est
pas soumis à une stricte linéarité: le passé resurgit dans le présent
(souvenirs).
le temps à venir est actualisé dans l'imagination:
• temps plus qualitatif que qùantitatif (il connaît' des intensités variables,
mais non mesurables), plus singulier et dépendant de chaque.subjectivité
que social: la passion, par exemple, mène à une confusion des moments
que réprouverait un pur physicien.
II.
Affaiblissement de l'opposition
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- Toutefois, on peut noter que ces différences sont inscrites dl;\ns une historicité,
qui concerne aussi bien le temps vécu que lé temps mesuré:
• il existe une histoire des instruments de mesure du temps, cherchant à
obtenir des mesures de plus en plus fiables, constantes et précises(ce dont
ne se préoccupe guère la conscience);
• mais il existe aussi une variabilité historique du temps tel que le vit, avec
ses intensités, la conscience.
Et ce pour deux raisons:
-1) le rapport de la conscience au temps est déterminé par la mentalité
globale du groupe social: le temps vécu par un «primitif» n'est....
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