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5 10 15 20 25 Il neigeait. On était vaincu par sa conquête. Pour la première fois, l'aigle baissait la...

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« 5 10 15 20 25 Il neigeait.

On était vaincu par sa conquête. Pour la première fois, l'aigle baissait la tête. Sombres jours! L:empereur revenait lentement, Laissant derrière lui brûler Moscou fumant Il neigeait.

L:âpre hiver fondait en avalanche. Après la plaine blanche, une autre plaine blanche. On ne connaissait plus les chefs ni le drapeau, Hier la grande armée et maintenant troupeau. On ne distinguait plus les ailes ni le centre. Il neigeait.

Les blessés s'abritaient dans le ventre Des chevaux morts; au seuil des bivouacs désolés On voyait des clairons à leur poste gelés Restés debout, en selle et muets, blancs de givre, Collant leur bouche en pierre aux trompettes de cuivre. Boulets, mitraille, obus, mêlés aux flocons blancs, Pleuvaient; les grenadiers, surpris d'être tremblants, Marchaient pensifs, la glace à leur moustache grise. Il neigeait, il neigeait toujours! La froide bise Sifflait; sur le verglas, dans des lieux inconnus, On n'avait pas de pain et l'on allait pieds nus. Ce n'étaient plus des cœurs vivants, des gens de guerre; C'était un rêve errant dans la brume, un mystère, Une procession d'ombres sous le ciel noir. La solitude vaste, épouvantable à voir, Partout apparaissait, muette vengeresse. Le ciel faisait sans bruit, avec la neige épaisse Pour cette immense armée un immense linceul; Et, chacun se sentant mourir, on était seul. Victor Hugo (1802-1885) Les Châtiments, 1853, Livre V, 13, «I.:expiation». Rappel de l'étape antérieure 1.

Comprendre ■ Dégager l'idée générale Ce poème parle de la retraite de Russie que dut subir, en 1812, la Grande Armée conduite parNapoléon, après l'incendie de Moscou. V.

Hugo montre les soldats français progressivement anéantis par les éléments hostiles: la neige, le froid, la plaine russe immense, et promis à une mort qui apparail: comme une fatalité. ■ Rechercher le sens exact des mots et expressions « L'aigle», symbole du pouvoir impérial, désigne ici Napoléon 1er. «Fondre» au vers 5, signifie «se précipiter, s'abattre sur». Le «bivouac» est un «campement temporaire en plein air». Les «clairons», comme les «grenadiers» sont des soldats de la Grande Armée. ■ Rechercher des informations V.

Hugo était irréductiblement opposé à Napoléon Ill, contre qui il a écrit Les Châtiments; il admirait en revanche Napoléon I"', dont il montre la grandeur, même dans la défaite.

Le texte cité n'est que le début d'un très long poème. 0 0 D u u 2.Évoquer ■ Phases 1 et 2 - Créer des évocations mentales variées Les évocations mentales peuvent se présenter, selon les lecteurs, sous des.... »

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