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857 - LITTÉRATURE ROUMAINE 857.1 - DES ORIGINES A L'AV�NEMENT DE CARL DE HOHENZOLLERN. Jusqu'en 1870, c'est-à-dire. pratiquement, jusqu'à l'aurore...

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« 857 - LITTÉRATURE ROUMAINE 857.1 - DES ORIGINES A L'AV�NEMENT DE CARL DE HOHENZOLLERN. Jusqu'en 1870, c'est-à-dire.

pratiquement, jusqu'à l'aurore du siècle actuel, s'il existe un peuple roumain et une langue roumaine, qui est reliée au latin tout comme le français ou l'italien modernes, il n'existe pas, à proprement parler, de littérature roumaine; on peut, par contre, parler d'une vie intellectuelle (et reli­ gieuse) roumaine à partir du IX• siècle environ.

Il existe en outre un folklore particulièrement important, avec ses doinas (chants lyriques ancestraux), ses ballades, ses contes, etc. • la religion est marquée par l'emprise de la liturgie slave.

A partir de la Réforme apparaissent quelques textes religieux en roumain, dont les deux principaux sont le Psautier en vers (1673) du métro­ polite Dosoftei et surtout la traduction de la Bible par les frères Greceanu (1688). • l'esprit de la Renaissance, c'est-à-dire, essentiellement l'humanisme et l'admiration pour les lettres antiques, apparaît tardivement, aux XVII• et XVIII• siècles, dans l'œuvre des chroniqueurs Grigore Ureche (1590-1647), auteur des Vies des princes de la Moldavie.

qui s'arrêtent au règne du prince Aron (1595), Miron Costin (ou Costan, 1633-1691), dont la Chro­ nique de la Moldavie retrace l'histoire de la Moldavie de 1595 à 1661 (règne du prince Dabija) et Ion Neculce (1672-1745), un boyard qui fait le récit des événements de 1662 à 1743 dans la Chronique de Moldavie.

Ces chroniqueurs.

qui écrivent en roumain, ont été instruits dans les universités polonaises d'où ils ont rapporté les germes de l'humanisme dans leur pays.

Parallèlement l'école latiniste réveille, en Molda­ vie, le sentiment de la latinité à laquelle le pays a par­ ticipé dans !'Antiquité. • Il faut isoler /'œuvre du prince Dimitrie Cantemir (1673-1723), conseiller du tzar Pierre le Grand, admiré par Leibniz, Voltaire et Byron, auJeur d'une Chronique romano-moldovalaque (1717). • le XIX• siècle voit s'affronter deux tendances, l'une d'imitation de l'Europe occidentale (traductions, adaptations, etc.), l'autre plus traditionaliste, retour­ nant à la poésie populaire et affirmant le roumanisme. Création de la revue Dacia Literara (la Dacie littéraire) par l'historien et homme politique Mihail Kogalni­ ceanu (1817-1891); mouvements nationalistes et libéraux chez les Roumains exilés, en général, à Paris où sont publiés les Ballades et chants populaires (1866-1875) du poète Vasile Alessandri (1821-1890), à qui l'on doit aussi : Boyards et arrivistes (1874), la Fontaine de Blandousie (1884), poème drama­ tique, des comédies et des poésies patriotiques. • la prose roumaine naît au XIX• siècle avec Constantin Negruzzi (1808-1868), auteur d'une nou­ velle historique Alexandru Lapusneanu (1840).

et Nicolae Filimon (18 19-1865).

écrivain socialiste connu pour son roman idéologique : Arrivistes d'hier et d'au­ jourd'hui (1863). Il faut citer aussi des tentatives isolées comme celle de Budai-Deleanu (1760-1820), auteur d'une épopée burlesque, et celle d'Anton Pann (1797-1854), pré­ curseur de certaines tendances poétiques contempo­ raines. Le roumain, comme son nom l'indique, est une langue romane proche de ritalien et du provençal. Jusqu'au XIX• siècle, la littérature en Roumanie est principalement religieuse ou historique.

Ci­ dessus : reliure en or (XVIII• siècle).

Ci-dessous : Mihail Eminescu, le premier grand poète roumain. les «classiques,.

Eminescu, Creanga, Caragiale (voir ci-dessous.

b) et une pléiade d'écrivains mineurs, attirés par la culture proprement roumaine (paysanne et « boyarde »), dont Duiliu Zamfirescu (1858-1922), romancier du monde un peu féodal de la paysannerie, et Ion Slavici (1848-1925), peintre subtil des mœurs paysannes (Tanda le pope, 1873). Le junimisme - surtout en poésie - est un mouve­ ment académique et esthétisant (en particulier au niveau des écrits théoriques de Maiorescu).

Ses adver­ saires ont soit réclamé un retour plus sincère, moins formel, aux sources ( Bogdan Petriceicu Hasdeu, 1836-1907 : philologue et historien), soit tenté une critique à tendance marxiste (Dobrogeanu-Gherea, 1855-1920). 857.2 - LA PÉRIODE MODERNE. Les deux tendances apparues au XIX• siècle : moder­ nisme et traditionalisme, poursuivent leur dialogue à travers toute la littérature roumaine du XX• siècle, littérature marquée en outre par les grands problèmes politiques et nationaux qui se posent à la nation roumaine à cette époque. A - Le « b) Les« classiques» roumains. junimisme "· a) Généralités. Ce mot est tiré de Junimea ( la Jeunesse).

groupe­ ment constitué vers 1870 par Titu Maiorescu (18401917), théoricien de la renaissance littéraire roumaine; sa tribune est la revue Convorbiri literare (Causeries littéraires), dont l'audience a duré jusqu'à la Pre­ mière Guerre mondiale.

Aux junimistes se rattachent Mihail Eminescu. « Comment et où trouver les mots pour exprimer la vérité 7 ,, • Mihail Eminescu (1850-1889).

Ce poète qui a sombré, vers la fin de sa vie, dans la folie (comme � o Hôlderlin auquel on le compare parfois) est considéré îcomme le véritable fondateur de la poésie roumaine (ce ::-: qui est excessif et suppose qu'on omette toutes les d traditions populaires antérieures).

On retiendra de lui ses Poezii (publiées, incomplètement, en 1883 et, en édition complète, en 1939 et 1940), la légende intitulée le Prince bleu (Fàt-Frumos din lacrimà, 1870) et le B - La littérature roumaine du junimisme à 1940. a) Avant la Première Guerre mondiale. • Tendance folklorique et rustique représentée par les poètes Alexandru Vlahuta (1858-1919), Gheorghe Co!?buc (1866-1918) et l'historien Nicolae Iorga (ou Jorga, 1871-1940) animateur de la revue Le Semeur (Samanatorul) qui correspond à cette ten­ dance; on la retrouve chez le romancier et critique Constantin Stere (1865-1936), alliée aux doctrines du progrès politique (par la démocratie). • Tendance moderniste, inspirée par le symbo­ lisme français.

Elle est défendue par les poètes de la revue Le Littérateur (Literatorul), dirigée par Alexandru Macedonski, et de La Vie nouvelle (Viata Noua): Den­ susianu (1873-1938), Anghel (1872-1914), Petica (1877 -1904). • En fait.

modernisme et traditionalisme coexis­ tent chez Barbu $tefanescu Delavrancea (1858-19 1 9, Calistrat Hogas (1847-1917), etc. b) Entre les deux guerres. • Les courants intellectuels d'Europe occidentale ont définitivement droit de cité.

Le plus grand dyna­ s,: miteur de la poésie mondiale est un Roumain exilé : ù Tristan Tzara, l'incarnation de Dada (voir 846.2, D). De treize ans son ainé, Urmuz (1883-1923), injus­ Ion Creanga (1837-1889). tement méconnu hors de sa patrie, est un " sur­ Ses récits «terriens» et goguenards font réaliste " avant la lettre.

La• critique et la philosophie du paysan roumain (Le père Nikifor le Rou­ roumaines d'inspiration moderniste sont représentées blard) la vraie valeur humaine, par contraste par E.

Lovinescu (1881-1943), Paul Zarifopol (1875avec la civilisation urbaine. 1934), Perpessicius (qui a édité Eminescu; né en 1891 ), etc.; ils ont pour adversaire Nicolae Iorga, déjà Pauvre Denis (Sàrmanul Dionis, 1872), récit en cité.

Noms des principaux philosophes roumains : prose où sont concentrés les principaux thèmes poé­ Lucian Blaga (1895 -1961 ), dont Iorga avait écrit, tiques d'Eminescu : la circulation entre le réel et l'ima­ lors de la publication de son.... »

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