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863 LE XVIIIe SIÈCLE IBÉRIQUE (Cartas marruecas, 1774), inspirées des Lettres persanes de Montesquieu pour le procédé, sont une plaisante...

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« 863 LE XVIIIe SIÈCLE IBÉRIQUE (Cartas marruecas, 1774), inspirées des Lettres persanes de Montesquieu pour le procédé, sont une plaisante satire des travers de l'époque. b) La poésie proprement dite. Au XVIII• siècle elle est moribonde.

Elle donnê quelques signes de vitalité dans le groupe de Sala­ manque, à la tête duquel se trouve !'augustin Diego Gonzalez (qui se rapproche de Luis de Le6n), et dans le groupe de Séville chez Alberto Lista, qui se rattache à Herrera.

On cite encore le fabuliste Félix Maria Samaniego (1745-1801).

imitateur des Fables de La Fontaine, Tomas de Iriarte (1750-1791).

traducteur de Molière et de Voltaire, et Gaspar Melchor de Jovel­ lanos (1744-1811), homme d'État et poète, à rattacher à l'école de Salamanque. B - Le théâtre. La seconde partie du XVIII• siècle a vu se dérouler la grande bataille du théâtre régulier, à la manière française, contre le théâtre irrégulier (traditionnel).

Le représentant du néo-classicisme est Vicente Garcia de la Huerta (1734-1787) qui réalisa une synthèse de• la tradition espagnole et du classicisme français dans Rachel (Raquel, 1778).

Signe des temps : Huerta a publié les Œuvres du théâtre espagnol (1785-1786) en omettant Lope de Vega, Tirso de Molina et Alarc6n 1 Plus proche de la tradition espagnole est Ram6n de la Cruz (1731-1794); il a redécouvert la technique des pasos de Cervantès et de Lope de Rueda (voir ci-dessus 862.1, B, b) et écrit de nombreuses Saynètes qui eurent, à leur époque, un très grand succès.

Dans le même temps Leandro Fernandez de Moratln (17601828), dont le père avait défendu d'une façon acharnée le théâtre classique français, écrit, conformément aux règles classiques des trois unités, des comédies bril­ lantes et bien faites : Le Oui des jeunes filles (El si de las ninas, 1801), une comédie de mœurs, Le Café ou la comédie nouvelle (El café o la comedia nueva). satire des mœurs littéraires du temps. 863.2 - LA LITTÉRATURE PORTUGAISE. • Elle présente les mêmes caractères que la littérature espagnole : ouverture aux grands courants européens, créations d'académies (arcadias), compi­ .; lations, travaux historiques et d'érudition (Ant6nio Caetano de Sousa, Frei Manuel do Cenâculo, Barbosa Machado, Soares da Silva.

Ant6nio Ribeiro dos Santos. ,._______, 11: Francisco Alexandre Lobo, le cardinal Saraiva, Frei d Fortunato de Sâo Boaventura). 1.. L ·université de Salamanque, fondée au XIII• s., fut la plus brillante de la Renaissance espagnole. Au XVIII• s., en pleine décadence, elle resta un des derniers foyers de la littérature vivante. Ci-dessus : le Collège des Irlandais. 863.1 - LA LITTÉRATURE ESPAGNOLE. A partir de la mort de Calder6n (1681) et jusqu'à l'avènement du romantisme espagnol au début du XIX• siècle, la littérature castillane connaît une période de décadence marquée d'une part par le développement de l'influence française (el afrancesamiento), qui a eu pour effet de sortir l'Espagne de l'isolement spirituel - non sans grandeur - qu'elle avait connu sous les Rois Catholiques, tout en permettant à des courants nouveaux, laïque et philosophique, de se développer, et, d'autre part, par un retour critique aux œuvres du passé. A - L'érudition et la poésie. a) Le retour en arrière et la critique. On s'intéresse, au XVIII• siècle, aux écrivains du XVI• siècle comme Juan Luis Vives, Luis de Le6n, Juan de Valdés, Garcilaso dont les œuvres sont étudiées et critiquées. L'augustinien Enriquez Fl6rez publie, de 1747 à 1773, année de sa mort, les 29 volumes de Espana sagrada (l'Espagne sacrée): c'est une tentative pour ressusciter la culture littéraire de l'Espagne du Moyen Age.

A la fin du XVIII• siècle Tomas Antonio Sanchez (17231802) publie un Recueil des poésies castillanes anté· rieures au XV• siècle ( Colleccion de poeslas castel/anas anteriores al siglo XV, 1775), et en 1779, pour la pre­ mière fois dans l'histoire de l'Espagne, le Poème du Cid (Cantar de mio Cid) d'après l'unique manuscrit original. Deux noms dominent la critique à cette époque: celui d'lgnacio de Luzan (1702-1754) dont l'Art Poétique (La Poética, 1737), a contribué à répandre en Espagne les doctrines de !'Italien Muratori et du Fran­ çais Boileau, et surtout celui de Benito Jer6nimo Feij6o y Montenegro (1676-1764).

Celui-ci a groupé près de 300 essais dans son Théâtre critique (Teatro crltico universal, 1726-1760) et ses Lettres érudites (Cartas eruditas, 1742-1760); Feij6o a apporté ainsi une contribution encyclopédique à l'évolution intellectuelle de l'Espagne.

Autres critiques ayant participé à cette émancipation : le bénédictin Martin Sarmiento (16951771), botaniste, et auteur de Mémoires pour l'histoire de la poésie et des poètes espagnols (Memorias para la historia de la poesla y poetas espanoles, 1778); le jésuite José Francisco de Isla (1703-1781), qui étudia avec humour les excès d'éloquence sacrée dans une fiction romanesque : Histoire du fameux prédica­ teur frère Gerundio de Campazas (1758-1770); José de Cadalso (1741-1782), dont les Lettres marocaines • La poésie (médiocre) de cette période est représentée par Ant6nio Dinis da Cruz e Silva (173 11799), qui imite Le Lutrin de Boileau avec Le Goupillon (0 Hyssope, 1801); Pedro Ant6nio Correia Garçâo (1724-1772).

versificateur accompli; Domingo dos Reis Cuita (1728-1770), poète bucolique (Eglogues, 1776) ; Manuel Maria Barbosa du Bocage (17651805), dont on a retenu les Sonnets; et José Agostinho de Macedo (1761-1831), auteur de Les Anes ou Le Règne de la Sottise ( Os burros ou o Reinado do sandice, 1827).

Ces poètes sont tous des « arcadiens » (académiques). Parmi les non-arcadiens, qu'on appelle les dissidents, on peut retenir les noms de Nicolau Tolentino de Almeida (1741-1811), poète satirique, et de Francisco Manuel do Nascimento (1734-1819) qui, poursuivi par !'Inquisition, dut s'exiler en France et en Hollande où il publia de nombreuses poésies et des traductions sous le pseudonyme de Filinto Ellsio.

Il devait, à la fin de sa vie, préparer la voie au romantisme. • Le théâtre est, lui aussi, assez pauvre.

Ant6nio José da Silva (1705-1739) a écrit de nombreuses comédies accompagnées d'intermèdes musicaux entre 1733-1739.

Les arcadiens, dont l'admiration pour !'Antiquité classique était la règle littéraire, ont contribué à répandre le théâtre classique français.

Il n'y a pas grand-chose à dire des tragédies néo-grecques de Domingo dos Reis Quita (Astarte, Megara, Hermione), pas plus que des pièces d'inspiration nationale de Manuel de Figueiredo ou des comédies satiriques de Correia Garçâo. Le Don Juan Tenorio de Zorilla reprend le personnage de Tirso de Molina...

et de Molière. 864 864.1 - LA LITTÉRATURE ESPAGNOLE. A - La poésie et le théâtre. a} Le romantisme. LE XIXe SIÈCLE IBÉRIQUE retour aux sources (fe drame romantique se donne comme modèles Shakespeare et Lope de Vega). Signalons aussi qu'il est difficile de parler d'une école romantique proprement dite; tout au plus s'agit-il d'un mouvement, d'un état d'esprit qui a marqué la génération née dans les quinze premières années du siècle.

D'ailleurs, tard venu, le romantisme s'éteint rapidement : l'essentiel des œuvres parait entre 1833 et 1844. • Le XIX• siècle espagnol s'ouvre avec l'invasion française et se continue par une réaction autoritaire (celle de Ferdinand VII) qui conduit de nombreux libéraux à s'exiler en France et en Angleterre.

A la mort de Ferdinand VII, en 1833, ils retournent en Espagne avec, dans leurs bagages, le romantisme qui se substitue aisément au néo-classicisme du début de siècle, celui des poètes comme Nicasio Gallego, Manuel José Quintana, et des prosateurs impassibles comme Gaspar Melchor de Jovellanos (1744-1811 ).

Le romantisme importé a trouvé un terrain favorable dans la péninsule ibérique; il avait été préparé par la revue cosmopolite El Europeo fondée, en 1823, à Barcelone, par deux Catalans, un Anglais et deux Italiens, et aussi par les travaux critiques d'Agustin Duran, auteur d'un les Romances historiques (los romances historicos, 1841) et un drame à la manière hugolienne : Don Alvaro, ou la Force du destin (Don Alvaro o la fuerza del sino, 1835); José de Espronceda (1808-1842), qui 1831 ).

D'autre part, il est banal de noter que le roman­ tisme, qui fut en France une réaction contre les règles et la tradition littéraires, est en Espagne un véritable 1840); José Zorrilla y Moral (1817-1893), auteur des Chants du troubadour ( Cantos del trovador, 1840- Essai sur l'influence de la critique moderne sur la décadence de l'ancien théâtre espagnol (1828) et éditeur d'une collection de romances anciens (1828- • les poètes romantiques les plus remar­ quables sont : Francisco Martinaz de la Rosa (17871862), qui écrivit des poésies néo-classiques, mais dont le drame la Conjuration de Venise (la conjuracion de Venecia, 1834) est typiquement romantique (mélange des genres, couleur locale); Angel de Saa­ vedra y Ramirez, duc de Rivas (1791-1865) à qui l'on doit le Bâtard Maure (El Moro exposito, 1833), a voulu être le Byron espagnol, s'est battu à Paris en 1830, sur les barricades, et a écrit le Diable monde (El diablo mundo, 1840), poème philosophique, et l'Étudiant de Salamanque (El estudiante de Salamanca, 1841 ), poète brillant mais vide, et dramaturge fameux en son temps (voir ci-dessous). Tous ces poètes ont retenu surtout du romantisme l'exaltation du moi, et une certaine exubérance (l'exotisme d'Hernani par exemple).

Ils n'ont pas été particulièrement préoccupés des grands problèmes philosophiques, religieux et sociaux qui reviennent sans cesse dans les œuvres d'Alfred de Vigny et de Victor Hugo.

En revanche, ils ont, dans l'ensemble, mené une vie « romantique », la plupart d'entre eux ayant participé, de près ou de loin, à l'agitation poli­ tique et sociale en Europe continentale dans les années 30, ou ayant manifesté, d'une façon parfois un peu bruyante, leurs aventures passionnelles.

En bref, ils ont emprunté au romantisme « français » tous ses mauvais aspects. b} Le post-romantisme. La libération poétique, conséquence du mouvement romantique, a permis à la génération suivante de s'exprimer plus librement.

Comme elle était moins pri­ sonnière des modes, moins désireuse d'imiter ce qui se faisait de l'autre côté des Pyrénées, cette génération a produit des poètes plus sincères, plus efficaces. C'est le cas de Gustavo Adolfo Bécquer (18361870) qui a laissé avec ses Rimas (1876, posthumes), un témoignage lyrique et authentique de la mélancolie 864.1,A,b Perfecta, Gloria (1876), Mariane/a (1878), La Famille de Léon Roch, Fortunata et Jacintà (1887).

Angel Guerra (1891 ), Miséricorde (1897), etc.

L'œuvre de Gald6s porte la marque du gigantisme; elle a donc autant de qualités que de défauts.

Par l'ampleur de sa peinture, il fait penser à Balzac, dont.... »

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