Devoir de Philosophie

894 - LITTÉRATURE JAPONAISE Voir aussi, en Histoire, le n° 952 : le Japon. 894.1 - AVANT L'ÈRE DU PROGRÈS....

Extrait du document

« 894 - LITTÉRATURE JAPONAISE Voir aussi, en Histoire, le n° 952 : le Japon. 894.1 - AVANT L'ÈRE DU PROGRÈS. A - Les origines (avant 794). • l'écriture chinoise est introduite au Japon au ve siècle apr.

J.-C.

(par le Coréen Wani, en 405). • les plus anciens textes sont des Annales officielles : le Kojiki (711) et le Nihongi (720) voir 952.1, B, a. • la poésie japonaise se définit avec rigueur dès le VIII e siècle (période de Nara, 710-794).

Elle com­ porte des petits poèmes (tanka ou waka : 5 vers comprenant successivement 5-7-5-7-7 syllabes), sans rime ni métrique et elle est caractérisée par deux procédés : - le makura-kotoba, ou épithète conventionnelle accompagnant un nom (le ciel « éternel »; etc.); - le ken-yôgen, jeu de mots permettant d'expri­ mer dans un vers deux idées différentes, grâce aux subtilités de la langue (en français, cela ne peut s'illustrer que par des calembours tels que « j'ai pris la mie» et« j'ai pris l'amie»). Il a existé à la période Nara une forme longue (naga­ uta) qui a disparu par la suite.

Le waka s'est maintenu jusqu'à nos jours. • les poèmes de l'époque Nara ont été groupés en une anthologie (à la mode chinoise) : le Manyôshü ou Recueil des dix mille feuilles (4 496 poèmes rapportés à environ 450 poètes; ne comprend que 252 formes longues).

Édition française, par R.

Vergez (Tokyo, 1949). • Prose Nara : le Shoku-Nihongi (791).

suite au Nihongi et la Description des provinces (füdoki). Le poète Basho (1644-1694).

Bois sculpté de Ran-koo (fin XV/les.). B - Période classique (794-1185). Invention d'un système simplifié d'écriture (kana; voir 952.1, A, a). a) Poésie de l'ère de Heian. Renaissance et période florissante de la poésie traditionnelle (waka); les poètes Ki- no-Tsurayuki (mort en 946), Oshikôshi no Mitsune (environ 859921).

Kino Tomonori (mort en 906) et Mibu no Tada­ mine (environ 867-965) compilent.

vers 905-922. l'anthologie du Kokinshü (1 100 poèmes, tous waka à l'exception de cinq poèmes longs) : poésies moins spontanées.

plus raffinées et plus savantes que celles du Man'/7)shu.

D'autres recueils suivirent, au nombre de six, formant le Nouveau Kokinshü.

Exemple de poème figurant dans le Kokinshü : Depuis que fai quitté Celle qui paraissait glaciale Comme /'aube qu'éclaire encore la lune Il n'y a pas pour moi de chose plus triste Que le point du jour. (Trad.

Aston in Littérature japonaise, éd.

française par H.-D.

Davray, Paris, Armand Colin.

1902). Le plus grand poète de l'époque Heian fut le bonze Saigyo-Hoshi (1118-1190).

qui introduisit dans ses poèmes un symbolisme religieux (bouddhique). du IX•-x e siècle; le Ise monogatari (Roman d'lse), « poésie comique» (hokku ou haiku, haikai).

Exemple : roman d'amôur (950); le Genji monogatari (Roman de Une fleur tombée Genji).

en 54 chapitres, écrit par une dame de la Cour, A sa branche je la vois revenir : non.

c'était un papillon. Mais dont le surnom était Murasaki Shikibu (vers 1010). Autres romans de second ordre : le Roman d'Utsubo (Trad.

par Revon : Anthologie de la littérature japo­ naise, Paris, Delagrave, 1928). (vers 950).

le Yamato monogatari (Contes du Japon). le Roman de Sumiyoshi (fin X• s.).

Uji monogatari Le genre haikai connaîtra une faveur considérable (Contes d'autrefois.

milieu du XI• s.).

etc. aux XVJJe et XVIII• siècles. • Au genre zuihitsu appartient fo Makura no sôshi (Notes sur /'oreiller, 1015), d'une certaine Akiko, b) La prose. surnommée Sei Shonagon (née v.

968). A part les essais du bonze bouddhiste Kamo-no­ • les recueils de lois comme le Engishiki.

927, et les généalogies sont encore en chinois; à la fin du XII e siècle, la langue japonaise commence à être utilisée pour l'histoire : Eiga monogatari (Récit de la magnifi­ cence) attribué à la poétesse Akazome Emon. C - L'époque féodale (1185-1603). Cette période, marquée par les guerres féodales, recouvre les ères de Kamakura (1185-1333) et de Muromachi (1392-1573); c'est.

l'époque des samou­ raïs.

des divisions du Japon, de la domination des shogouns (voir 952.1, B, a) et de l'expansion du bouddhisme (voir 273.3, C, b).

Les femmes dispa­ raissent de la littérature. b) Prose. Naissance de trois grands genres littéraires : les journaux privés (nikki), le roman (mor.ogatari) et l'essai (zuihitsu). • les journaux privés sont surtout écrits par des femmes (les hommes faisaient la guerre).

Les plus connus sont le Kageronikki (Journal d'une éphémère, v.

975) et ceux de Murasaki Shikibu, d'lzumi Shikibu, de Sarashina (milieu du Xl•-XII• s.). • les « romans » ont pour thèmes des histoires d'amour, des contes ou des aventures merveilleuses. la peinture des mœurs (notamment celles de la Cour). Ils sont écrits en prose, mais comprennent souvent des poèmes.

Les plus célèbres romans japonais sont : le Taketori monogatari (Conte du coupeur de bambous). a) La poésie : le haikal. • Jusqu'à la fin du XN• siècle, on cultive le tanka sans originalité.

Une quinzaine d'anthologies poétiques sont entreprises; la plus ancienne est le Shin-kokinshü (Nouveau Kokinshü.

1205), déjà cité (8, a).

Un recueil célèbre fut composé par Fujiwara no Teika (1162-1241) : le Hyakunin-isshu (De cent poètes, une poésie). • Au XV 8 siècle et surtout au XVI•, le tanka est décomposé en deux parties, l'une de trois vers (5-7-5 syllabes) et l'autre de deux vers (7-7).

Les tercets (5-7-5) ont d'abord été écrits en langue fami­ lière, et admettent un vocabulaire qui jusqu'alors n'était pas autorisé en poésie; on leur a donné le nom de Chomei (1154-1216) et quelques nikki, publiés au XJll e siècle (Journal du 16• jour de la lune, par la religieuse Abutsu-ni, morte en 1 283, par exemple), la littérature en prose de cette période est presque entiè­ rement consacrée à l'histoire politique et militaire de ces temps troublés. • Kamo-no- ChiJmei a vécu le grand incendie de Kyoto en 1177.

la famine de 1181 et le tremblement de terre de 1185.

En 1212, ermite sur le mont Oharayama, loin des bruits et de la fureur du siècle, il médite sur la vanité des choses et les illusions de la vie, trouvant pour s'exprimer des accents proches du philosophe grec Héraclite 11 Le courant d'une rivière s'écoule sans s'arrêter, mais l'eau n'est pas la même...

Tels sont, en cette vie.

les hommes et leurs demeures...

11 (Trad.

Revon, op.

cit.). Le petit zuihitsu qu'il écrivit, en 1212, Chroniques d'une hutte de dix pieds de côté (Hojoki) resplendit de la tranquillité bouddhique : ,r A quoi bon m'inquiéter de soins terrestres quand je dois bientôt partir pour les ténèbres des Trois Chemins?...

11 A Kamo-no- Chômei on doit aussi des extraits poé­ tiques, les Mumyo-so, et le Récit des quatre saisons, sur la vie officielle à la Cour impériale pendant une année ( = quatre saisons). • Autre essayiste de talent : le bonze Kenko (1283-1350).

ex-fonctionnaire de l'empereur Go-Uda, dont les réflexions ont été publiées sous le titre Tsure­ zure-gusa, qu'on peut traduire par : « tcrit dans des moments d'ennui ». • Quant à l'histoire, genre majeur, en voici les principaux titres. Titre Hagen monogatari (Récit de l'ère Hagen) Hsiji monogatari (Récit de l'ère Hsiji) Auteur et date Attribué à Hamuro Tokinaga (XII• s.) id. b) La prose : pour ou contre le chinois. Commentaire 1 Récit des guerres (civiles) de succession en 1157. Récit des guerres civiles de 1159. Guerre entre les Gen (clan Gempei-seisuiki 1 •• moitié Minamoto, voir 952.1, (Grandeur BI Dtfca- du XIII• s. dsnce des Gen et Auteur inconnu.

B, a) et les Hei (clan Taira) entre 1161 et 1185, des Hei) Heiks monogatari (Geste de la famille des Hei) Azuma-kagami (Miroir de l'Est) Taikeiki (La Grande Paix) Jinna-shatoki (Succession des divins empereurs). id. En chinois; XIII• s. Attribué au bonze Kojima (mort en 1374); mélange de chinois et de japonais, de prose et de vers. Kitabatake Chikapusa (1293-1354); compilé entre 1239 et 1245. · j vue du côté des Mina­ moto. Idem, mais on a ici l'opi­ nion des Taira. f., ..... .:i Î Chronique shogounale pour la période 11801266. Chronique pour la période 1192 (Yoritomo Mina­ moto, shogoun)-1368. Plus spécialement orienté vers les guerres de la période dite « des Cours du Sud et du Nord •• qui ont débuté en 1366. Histoire du Japon depuis ses origines légendaires, tendant à souligner la légitimité de la dynastie du Sud. Les principaux ouvrages historiques entre le XII• et le XIV• siècle. c) Le no. Le no est le nom du drame lyrique (opéra) japonais. Il existe différentes théories sur l'origine du no (origine sacrée : le no dériverait de danses religieuses auxquelles se seraient ajoutés chant et musique; origine chinoise le no imitation des divertissements dramatiques en honneur chez les Chinois).

Les caractères du no sont les suivants : • Pièce à deux (ou trois) personnages soutenus par un chœur (une dizaine de choreutes) qui com­ mente !"action, accompagné par un petit orchestre (fl0te traversière, tambour, tambourin).

Comparer avec la tragédie grecque (voir 872.2, A). • Le thème est d'inspiration religieuse; il est développé d'une façon poétique (utilisation presque systématique du makura-kotoba et du ken-yogen; voir ci-dessus, A).

Langue érudite hermétique. • La dramaturgie est rituelle et symbolique.

Il n'y a pas de femmes en scène et les acteurs sont mas­ qués.

Importance de la danse. Un spectacle comprend l'exécution de plusieurs drames (un no ne dure pas plus d'une heure).

Entre chaque no on intercale une courte farce ou kyogen. Le répertoire des nô - qui sont aujourd'hui encore représentés - comporte quelque 250 drames. D - Diffusion et vulgarisation de la littérature (1603-1868). Pendant la période dite de Yedo (1603-1868), sous les shogouns de la famille Tokugawa, le Japon connait la paix, la prospérité, et se ferme totalement aux étrangers (sauf aux Chinois).

Le développement de l'imprimerie, à la fin du XVIe siècle, permet la diffu­ sion de la culture, qui n'est plus l'apanage des grands féodaux (et des bonzes).

On assiste donc à la naissance et au développement d'une littérature populaire, déca­ dente selon les tenants du classicisme, riche et vivante pour les partisans du progrès. a) La poésie : triomphe du haikai. • Le tanka était devenu un genre fossile.

Les poètes de l'ère Yedo montrèrent qu'ils pouvaient décrire autre chose que la chute des feuilles en automne : la J :il: ...:. ;j Masque de nl). faim ou la colère par exemple.

Il est illustré par Kamo .no Mabuchi (1697-1769), Je bonze Ryôkan (17571831), Okuma Kotomichi (1798-1868), Tachibana Akemi (1812-1868). • Mais la genre par excellence.

c'est le haikai (voir ci-dessus, C, a), dont le plus grand maitre fut Matsuo Bashêi (1643-1694), un doux bouddhiste voyageur,.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓