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A. Comte : Les droits doivent disparaître « Cette régénération décisive consiste surtout à substituer tou­ jours les devoirs aux...

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« A.

Comte : Les droits doivent disparaître « Cette régénération décisive consiste surtout à substituer tou­ jours les devoirs aux droits, pour mieux subordonner la per­ sonnalité à la sociabilité.

Le mot droit doit être autant écarté du vrai langage politique que le mot cause du vrai langage phi­ losophique.

De ces deux notions théologico-métaphysiques, l'une est désormais immorale et anarchique, comme l'autre irrationnelle et sophistique.

Également incompatibles avec l'état final, elles ne convenaient chez les modernes, qu'à la transi­ tion révolutionnaire, par leur action dissolvante sur le système antérieur.

Il ne put exister des droits véritables qu'autant que B.N., Est.

(Ph.

Hachette.) les pouvoirs réguliers émanèrent de volontés surnaturelles.

Pour lutter contre ces autorités théocratiques, la métaphysique des cinq derniers siècles introduisit de prétendus droits humains, qui ne comportaient qu'un office négatif.

Quand on a tenté de leur donner une destination vraiment organique, ils ont bientôt manifesté leur nature anti-sociale, en tendant toujours à consacrer l'indi­ vidualité.

Dans l'état positif, qui n'admet plus de titres célestes, l'idée de droit disparaît irrévocablement. Chacun a des devoirs, et envers tous; mais personne n'a aucun droit proprement dit.

Les justes garanties individuelles résultent seulement de cette universelle réciprocité d'obligations, qui reproduit l'équivalent moral des droits antérieurs, sans offrir leurs graves dangers politiques.

En d'autres termes, nul ne possède plus d'autre droit que celui de toujours faire son devoir.

C'est uniquement ainsi que la politique peut enfin se subordonner réellement à la morale, suivant l'admirable programme du moyen âge.

» A.

Comte, Système de politique positive, I, p.361. HEGEL : L'ÉTAT, SEULE SOURCE DU DROIT la condamnation hégélienne de la déclaration des droits de l'homme La philosophie hégélienne de l'État et du droit s'oppose résolument à la doctrine des droits de l'homme. Cette philosophie s'inscrit dans le cadre d'une philosophie de l'his­ toire, Selon Hegel (1780-1831), l'his­ toire est une manifestation, un pro­ cessus de réalisation de l'Esprit du monde, c'est-à-dire de l'Absolu, de la Raison: dans et à travers l'his­ toire, cet Esprit s'avance à la ren­ contre de lui-même, prend cons­ cience de soi et parvient à sa vérité. Lq.

genèse et le développement de l'Etat participent d� ce processus. Dans et à travers l'Etat, l'Esprit réa­ lieye sa Liberté.

C'est pourquoi l'Etat, manifestation de l'Absolu, ne procède pas des volontés indi­ viduel les, mais du vouloir de l'Absolu lui-même.

« L'État, écrit Hegel, ne repose point sur un con­ trat explicite liant chacun avec tous et tous avec chacun, ou, de façon réciproque, l'individu avec le gouvernement et le vouloir univer­ sel du tout n'est pas le vouloir explicite de l'individu, mais le vou­ loir absolument universel, qui s'impose aux individus en lui­ même, et pour lui-même.

» (Propé­ deutique philosophique, doctrine du droit, §58). l'État, incarnation de l'universel Mais dès lors que l'État est la réa­ lisation, l'incarnation de l'Univer- sel, de la Raison, seuls l'État et ses lois peuvent réaliser la véritable liberté des individus, lesquels ne peuvent s'assurer eux-mêmes comme hommes libres, leur liberté particulière n'étant, en tant que telle, que «caprice » et «arbi­ traire » . Aussi seul l'État, source de tout droit, peut-il, dans sa «libérale bonté » , donner aux individus une autonomie permettant la réalisa­ tion concrète de «leurs » droits � c'est-à-dire de ceux qu'il leur accorde. L'homme n'a donc de droits qu'en tant qu'il est.citoyen, c'est-à-dire dans et par l'Etat, et ces droits qui lui sont concédés par l'État ne sau­ raient évidemment être posés comme bornes du droit de ce der­ nier.

Il n'existe pas de «droits de l'homme », seul l'Esprit du monde dispose d'un droit infini : il est le Droit. , L'Etat, incarnation du droit absolu de l'Esprit du monde « Le fait qu'une existence en général soit l'existence de la volonté libre, est le Droit.

Le Droit est donc la liberté en.... »

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