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Absolu/ relatif L'Absolu, c'est ce qui ne dépend de rien d'ex­ térieur à soi(du latin ab-solutus séparé). Le relatif, au...

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« Absolu/ relatif L'Absolu, c'est ce qui ne dépend de rien d'ex­ térieur à soi(du latin ab-solutus séparé).

Le relatif, au contraire, c'est ce qui est«en rela­ tion avec» quelque chose d'autre, donc qui dépend de quelque chose d'autre. Dans la pensée religieuse, ['Absolu, c'est Dieu: parce que tout dépend de Dieu, mais Dieu, lui, ne dépend de rien.

L'homme, lui, est un être relatif: il dépend du monde qui l'en­ toure, il dépend de ses parents (pour naître), etc.

Mais pour certains mystiques, l'homme peut peut-être faire une expérience de !'Absolu, dans la contemplation pure de Dieu. On pourrait aussi trouver un exemple philo­ sophique d'expérience de !'Absolu dans le«je pense donc je suis» de Descartes, qui est l'exemple d'une vérité absolue qui ne dépend de rien d'extérieur à elle [voir« un auteur/une idée n: Descartes, p.

197]. Le«relativisme}), c'est l'idée qu'il n'y a pas de vérité absolue, que l'opinion de chacun dépend de lui-même(en général, la philoso­ phie combat le relativisme, parce qu'elle cherche, au contraire, des vérités universelles). Il Principales notions concernées: l'existence et le temps; la reNgion; la védté; la liberté; le bonheur. Abstrait/ concret Ce qui est abstrait, c'est ce qui est« en dehors», «loin»: loin du concret qui, lui, est proche, à portée de main, solide.

Les idées sont abs­ traites, mais voir, toucher, c'est concret. Chez Platon, l'opposition entre le «monde sensible» et le «monde intelligible» recoupe l'opposition entre concret et abstrait.

Pour Platon, les Idées, abstraites, sont plus «éle­ vées», et sont «mieux» que les réalités sen­ sibles concrètes.

Mais, en même temps, il n'est intéressant de connaître les idées abstraites que si c'est pour «redescendre» ensuite [voir l'allégorie de la cavernede Platon, p.

178] pour comprendre les réalités concrètes.

L'abstrait n'a donc pas de valeur en soi: il ne vaut que s'il trouve ensuite une application concrète.

Mais si on ne commençait pas par sortir du concret, par s'élever au-dessus de lui pour prendre de la distance, on en resterait prisonnier. Il Principales notions concernées: la raison et le réel; théorie et e,rpérience; la vérité; la morale. En acte/ en puissance L'opposition acte/ puissance vient de la pensée d'Aristote.

Il distingue ce qui est «actuellement», réellement, effectivement, maintenant (= en acte); et ce qui est poten­ tiellement, virtuellement, c'est-à-dire ce qui peut être, qui tend à être mais qui n'est pas encore(= en puissance). Un exemple simple permet de très bien com­ prendre cette distinction: un poulain est (en acte) un poulain; mais c'est(en puissance) un cheval, c'est-à-dire qu'il y a quelque chose dans le poulain (on dirait aujourd'hui son programme génétique) qui le fait progressi­ vement devenir cheval adulte. La différence en puissance/ en acte permet ainsi de penser le devenir des êtres: elle permet d'expliquer pourquoi le poulain (ou moi, ou n'importe quel être) change mais reste pourtant le même animal.

Elle permet ainsi de penser la permanence des êtres malgré le passage du te�ps. Principales notions concernées: l'existence et le temps; le travail et la technique; le vivant; la matière et l'esprit. Analyse/ synthèse Analyser c'est décomposer, mettre en morceaux plus petits; faire la synthèse, au contraire, c'est composer ou recomposer, c'est-à-dire mettre ensemble, rassembler. Ces termes peuvent être liés à la chimie (on fait par exemple l'analyse d'une substance, c'est-à-dire qu'on la décompose en ses élé­ ments pour voir de quoi elle est faite.

Analyse et synthèse ont aussi un sens intellectuel: Descartes explique ainsi comment, en mathé­ matiques, pour résoudre un problème, il faut d'abord l'analyser, c'est-à-dire, le décomposer en un ensemble de petits problèmes simples, puis faire la synthèse des résultats obtenus, c'est-à-dire les mettre ensemble pour résoudre le problème complexe dont on était parti. m Principales notions concernées: la raison et le réel; la démonstration; le vivant. Cause/fin La cause, c'est ce qui produit un phénomène, ce « à cause}} de quoi quelque chose se pro­ duit.

La «fin», dans ce contexte, c'est ce en vue de quoi la chose se produit, son but, ce qu'elle vise. La distinction cause/ fin vient d'Aristote.

La cause est à l'origine du phénomène; la fin, elle, est à...

sa fin.

Par exemple, la cause d'une statue, c'est le sculpteur: c'est lui qui a«fait» la statue.

Mais la fin de la statue, son but, sa finalité, c'est de décorer un palais (par exemple): elle a été sculptée pour, en vue de, dans te but de décorer le palais. L'opposition cause/ fin marque toute la diffé­ rence entre ta science des Anciens et ta science moderne, telle qu'elle commence à se déve­ lopper au xv11• siècle avec Galilée et Descartes. Pour les Anciens (Aristote en particulier), connaître une chose, c'est connaître son but, sa cause finale, sa destination.

Connaître la che­ nille, c'est savoir qu'elle va devenir papillon, par exemple.

Tandis que pour la science moderne, on ne peut pas vraiment connaître la fin (le but) des choses : « pourquoi l'univers ? » par exemple, est une question que l'on est obligé de laisser en suspens; mais on peut connaître les causes: le mécanisme qui produit les choses: qu'est-ce qui se passe, dans la chenille, qui fait qu'elle devient papillon? m Principales notions concernées: la raison et le réel; l'interprétation; le vivant; la liberté. Contingent/ nécessaire/ possible Le contingent, c'est ce qui peut ne pas être; le nécessaire, c'est ce qui ne peut pas ne pas être; le possible, c'est ce qui peut être Dans une conception déterministe du monde, comme celle de Leibniz par exemple, tout ce qui arrive se produit de manière nécessaire: tout a une cause, et il n'y a pas de hasard dans le monde, c'est-à-dire pas de contin­ gence: si je jette trois dés, il y a un ensemble de causes qui se réunissent (angle de jetée, petits reliefs sur la table, élasticité des dés, etc.) pour que j'obtienne ces trois numéros là, et pas autre chose.

C'est pourquoi on peut calculer et prévoir le résultat de phéno­ mènes dont on connaît les règles de fonc­ tionnement {par exemple, on peut calculer la trajectoire d'un projectile d'après sa masse, la force et l'angle de projection, les frotte­ ments de l'air, etc.) Se pose aussi le problème de la liberté, car si tout est nécessaire, y a-t-il une place pour la liberté de l'homme? Dans la vie courante, on admet l'existence de contingences: il y a des choses qui se produisent et dont on a l'impres­ sion qu'elles auraient pu ne pas se produire (pourquoi ai-je eu tel accident tel jour?). Il Prindpa/es notions concerné es: l'histoire; la raison et le réel; la politiq ue; la liberté. Croire/ savoir Croire, c'est avoir une représentation hypothé­ tique du monde, sansforcément admettre qu'elle est seulement hypothétique; savoir, c'est avoir une représentation vraie du monde, en sachant pourquoi elle est vraie. Il y a un sens faible et un sens fort de «croire»: le sens faible, c'est«avoir une opinion», comme lorsque je dis que «je crois qu'il fera beau demain».

Au sens faible, la croyance est donc plus faible que le savoir.

Mais il y a aussi un sens fort, comme lorsque l'on dit «je crois en Dieu», où la croyance se pose comme équivalente ou même plus forte que le «savoir». Il faut bien noter que «croire» et «savoir» ne s'op­ posent pas comme «faux» et «vrai»: je peux croire quelque chose («il va faire beau») et que cela se vérifie, sans pour autant que cela ait été un savoir.

Le savoir n'est donc pas seulement l'opinion juste: il doit être accompagné de preuves.

Par exemple, je «sais» que 12 + 15 = 27. Le savoir est une représentation qui est accom­ pagnée de la conscience de la nécessité de cette représentation.

C'est pourquoi un «savoir» ne peut pas être faux: lorsque je me rends compte que je me suis trompé, je me rends compte que ce que je prenais pour un savoir n'était qu'une croyance: c'est le propre de la croyance qu'elle peut se faire passer pour un savoir; mais la réci­ proque n'est pas vraie.

Évidemment, la question qui se pose est: le savoir est-il possible? Tout n'est-il pas seulement croyance? C'est le pro• blème central de la philosophie que d'essayer de différencier les deux [voir Descartes et le « je pense donc je suis»]. 1.1 Principales notions concernées, la religionI la raison et le rée/J la vérité. Essentiel / accidentel L'essentiel est ce qui appartient à l'essence d'une chose, c'est-à-dire ce qui lui est nécessairement lié, ce qui appartient' à sa définition, ce sans quoi la chose ne serait pas ce qu'elle est. L'accidentel, c'est ce qui appartient à une chose de manière contingente, qu'elle peut ne pas avoir tout en restant elle-même. Par exemple, en chimie, l'oxygène et l'hydro­ gène sont essentiels pour former ce que l'on appelle l'eau: si l'on enlève l'un de ces deux éléments, ou même si l'on modifie trop leur proportion, ce n'est plus de l'eau; par contre il peut y avoir un peu de carbone en plus (de la poussière): c'est accidentel: cela ne change pas le fait que c'est de l'eau.

Selon une défi­ nition classique de l'homme, on dira qu'il est essentiel à l'homme d'être rationnel (ou au moins potentiellement rationnel); sans cette potentialité de rationalité, on n'a pas affaire à un homme;mais à un animal.

De même, il est essentiel à l'animal d'être doué de sensibilité, sinon c'est un végétal.

Par contre, il est acci­ dentel c'est-à-dire simplement non-essen­ tiel que l'homme soit blanc ou noir.

blond ou brun, et même génial ou fou. IJ Prindpalesnotions concernées: le sujet; retls· tenr:e et le temps; l'histoire; la démonstration; la lfberti Expliquer/ comprendre Dans une première approche, expliquer et comprendre sont symétriques: expliquer un phénomène, c'est rendre possible sa compré­ hension en en fournissant une représentation dans le langage; comprendre c'est avoir une représentation claire du phénomène, grâce à l'explication. Par exemple, je me réveille après un accident et je demande ce qui s'est passé.

Le médecin m'explique ce qui s'est passé, et je le com­ prends.

Mais il faut noter, par-delà cette symé­ trie, la différence fondamentale entre expliquer et comprendre: c'est que « expliquer» sup­ pose une extériorisation de raisons exprimées dans le langage*, tandis que «comprendre» est un phénomène subjectif [voir repère «sub­ jectif/objectifi>J, intérieur.

C'est cette différence qui fait que l'on peut m'expliquer quelque chose, et que pourtant, je ne le comprends pas (pensez à vos cours de maths! ou à la lecture de ce livre...

).

Réciproquement, je peux com­ prendre sans que l'on m'explique, par intuition directe; et je peux aussi comprendre sans pour autant être capable d'expliquer clairement ce que je comprends (dans ce cas, je ne peux pas prouver que je comprends vraiment, mais per­ sonne ne peut non plus prouver le contraire, puisque la compréhension est un phénomène purement intérieur). C'est, selon certaines théories, ce qui fait la différence entre les sciences exactes et les sciences humaines.

Les premières expliquent, sans nécessairement que cela débouche sur une compréhension intuitive profonde (dans une opération mathématique complexe par exemple, je me passe d'une représentation intuitive des quantités que je manipule); les secondes créent une compréhension de phénomènes humains (des coutumes étran­ gères par exemple) sans que celles-ci soient expliquées. G Principales notions concernées: l'histoire; la raison et le réel; l'interprétation; la vérité. En fait/ en droit La différence entre le fait et le droit est la dif· férence entre l'être et le devoir-être.

Ce qui est «en fait», c'est ce qui est effectivement, «actuellement».

Ce qui est«en droit», c'est ce qui doit être, mais qui n'est pas nécessai­ rement, et ne sera peut-être jamais. L'exemple le plus simple est celui du rapport entre la loi et les faits: en droit, il ne faut pas voler, mais en fait, il y a des gens qui volent. Dans l'expression«en droit», le mot droit a un sens plus large que son sens strictement juridique.

Il peut renvoyer à une règle morale par exemple, ou même à une règle logique. Ce qui compte, c'est la distinction entre deux ordres de réalité, les normes et les faits, ce qui permet d'évaluer les faits à l'aune de quelque chose d'autre qu'eux, pour porter un jugement sur eux (que tel acte est légal, ou qu'il est juste).

Ce qui est«en droit» fournit un critère d'évaluation de ce qui est «en fait».

Le problème, évidemment, c'est de savoir comment l'on applique le droit au fait: car s'il s'agit de deux ordres de réalité dis­ tincts, comment mesurer l'un par rapport à l'autre? li y a des cas où cela ne semble pas poser problème, mais dans le domaine juri­ dique, on rencontre souvent cette question: comment appliquer la loi, générale, à un cas très particulier? Autrement dit, sur quel cri· tère décider que tel critère est juste pour s'appliquer à tel fait? G Principales notions concernées: théorie expérience; lajustice et le droit; le devoir. et Formel/matériel Encore une distinction héritée d'Aristote.

De manière générale, la distinction forme I matière correspond à la distinction familière entre la forme et le fond, ou entre la forme et le contenu.

La forme, c'est le cadre, la matière, c'est.... »

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