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ACTE Il, SCÈNE 5 Curiace est déchiré, mais accomplira son devoir. Camille a beau lui dire que sa réputation de...

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« ACTE Il, SCÈNE 5 Curiace est déchiré, mais accomplira son devoir.

Camille a beau lui dire que sa réputation de guerrier est suffisamment éta­blie, il refuse de se dérober à l'honneur qui lui échoit (v. 533-560). Camille lui explique que sa victoire rendra impossible leur mariage, mais il ne cède pas (v.

561-570). Elle pleure et affirme qu'elle mourra: c'en est trop, Curiace, pour éviter de faire souffrir la femme qu'il aime, préfère retirer sa promesse d'amour, la mort dans l'âme (v.

571-596).

Com­ blée par cette preuve paradoxale d'amour, Camille n'hésite plus maintenant à souhaiter la défaite de son frère (v.

597 -608). COMMENTAIRE Une supplication inutile Les deux premiers vers de Camille font rimer les termes du choix («ce funeste honneur»/ «tout notre bonheur»), ses derniers mots sont un constat d'échec.

La première réplique enchaîne sur les derniers mots d'Horace sortant («aller», «honneur»), la dernière réplique annonce son retour.

Le dialogue des deux amants va s'inscrire dans cet intervalle, ce qui lui communiquera la fièvre de l'urgence. Mais le choix de Curiace est fait dès le début : la lamentation (v.

535541) n'empêche pas la résolution (v.

542).

Camille va mettre en jeu l'amour que Curiace lui porte, pariant chaque fois plus gros, croyant qu'il s'agit d'abord d'assumer la responsabilité de la lâcheté (v.

543-560), exerçant ensuite un chantage affectif en lui reprochant de la trahir (v.

561-566) et même de la tuer (v.

571-576).

Mais Curiace s'éloigne d'elle chaque fois un peu plus, plaçant son devoir au-dessus de son amour, renonçant au mariage et enfin à sa promesse amoureuse même, par une stratégie qui reprend celle d'Horace: le «je n'ai plus d'yeux pour vous» (v.

590) reprend le «je ne vous connais plus» (v.

502). !..:acte Il est donc bien l'acte des adieux: après l'amitié, c'est au tour de l'amour d'être rompu, selon un programme annoncé dans le leitmotiv* de Curiace (v.

418, v.

463, v.

585-586). Une déclaration d'amour paradoxale Mais si Curiace choisit son honneur, il présente son choix comme un sacrifice dont il est la «victime».

Il sait comme elle que le «manque de foi» amoureuse est un «crime» (les vers 595-596 peuvent être rapprochés des vers 152 et 156 de Camille à l'acte 1).

Il dit la puissance absolue des «pleurs» d'un «bel œil» (v.

577-578).

Son refus de ne pas combattre, la renonciation à sa «foi» se transforme.... »

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