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ACTE Ill, SCÈNE 2 Sabine demande des nouvelles du combat: n'aura-t-il fait aucun survivant? Enfermée, elle ne sait rien encore...

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« ACTE Ill, SCÈNE 2 Sabine demande des nouvelles du combat: n'aura-t-il fait aucun survivant? Enfermée, elle ne sait rien encore (v. 765-778).

Julie lui apprend que les spectateurs bouleversés ont fait ! se séparer les combattants (v.

779-793).

Malheureusement, f1 (v.

794-807). ceux-ci refusé qu'on leur ôte cette Pourtant,ont devant l'émotion populaire, le roigloire a décidé de consul-·1 1· ter les dieux et a suspendu le combat (v.

808-830). COMMENTAIRE Péripétie* et relance du suspense Avec l'arrivée de Julie qui joue le rôle de messager, le çiialogue succède au monologue, mais la première réplique de Sabine, si elle débute par la traditionnelle demande d'information {v.

765), se complète par_ des propos désespérés qui assurent la transition.

Le vers 766 reprend le vers 750 de la scène précédente, le leitmotiv du monologue revient dans le dialogue. C'est en un seul vers et avec une concision extrême que le vieil Horace à la scène 6 du même acte questionnera Julie.

Ici, aucune impatience de Sabine, sûre du «funeste succès», de l'issue tragique du combat, se pré­ parant même au pire, la mort du frère et de l'époux qui seule résoudrait le dilemme exprimé aux vers 751-759.

Ainsi, à un type de scènes dont la progression ne peut guère varier {les nouvelles données par un messager), Corneille sait donner chaque fois un rythme différent, conditionné par l'émotion du personnage qui attend la nouvelle. Mais en une seule scène, Sabine va passer de l'exaltation (v.

793) à l'abattement (v.

807) puis de nouveau à la confiance (v.

828-830), si bien que son désespoir à la fin de la scène 1 va se retourner en espoir à la fin de la scène 2.

Les reproches aux dieux qui concluent la première scène se métamorphosent en remerciement, en te deum (v.

793) et finalement en pleine confiance (v.

828-830). La suspension du combat est bien ce qu'on appelle une péripétie: un événement imprévu qui peut tout changer dans l'action, mais aussi un renversement de la situation psychologique de l'héroïne.

La péripétie est fréquente dans le théâtre tragique: elle permet de faire passer de l'espoir au désespoir et vice versa, de créer surprises, retournements et effets d'attente.

La multiplication des péripéties permet à Corneille de «soumettre le spectateur à une sorte de "douche écossaise"» (J.

Scherer), de forcer son attention par la multiplication de l'inattendu.

Mais c'est aussi un jeu sur l'illusion : lucide dans son désespoir, Sabine retombe dans le «faux brillant» de l'espérance.

Plus encore que lorsqu'elle s'enfermait dans son dilemme, elle est ici, par sa méprise, l'héroïne tragique par excellence. Un récit coupé construit comme un drame Le récit, dans la dramaturgie classique, doit être justifié : pour que Julie puisse raconter la péripétie aux spectateurs, il faut que Sabine l'ignore. Avec soin, Corneille avait fait demander par Horace à son.... »

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