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ACTE IV, SCÈNE 4 lû=#l*hM=i Seule sur scène, Camille parle enfin et sa rage éclate: elle pro­ clame son amour,...

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« ACTE IV, SCÈNE 4 lû=#l*hM=i Seule sur scène, Camille parle enfin et sa rage éclate: elle pro­ clame son amour, contre son frère et contre son père (v.

11951202).

Elle a été le jouet du destin comme personne avant elle: elle récapitule tous les événements depuis la veille qui l'ont por­ tée de fausses espérances en malheurs toujours plus grands jusqu'au triomphe de Valère et l'obligation qu'on lui fait de se réjouir (v.

1203-1238).

Mais elle affichera au contraire sa douleur comme un défi à sa famille et fera la preuve de sa fidélité à son «amant» (v.

1239-1250). COMMENTAIRE Un résumé de la tragédie de Camille Le cœur du monologue (v.

1203-1238) est un retour en arrière qui réca­ pitule les malheurs de Camille.

On a donc ici un récit, mais qui n'est pas fait pour nous apprendre quelque chose de nouveau.

Les doctes et Corneille lui-même critiquent ce genre de récit : «il ne faut jamais faire raconter ce que le spectateur a déjà vu» (Examen de la Suite du menteur).

Mais, loin d'être une «faute», ce récit est ici une réussite. C'est que d'abord il reprend la tragédie du point de vue de Camille en la resserrant et en l'accélérant.

La journée qui sépare l'oracle et le choix de Curiace par Albe est résumée en quatre vers, toute l'exposition de la pièce réduite «presque en un moment».

La péripétie de l'acte Ill (scènes 2 à 5) est résumée en un seul vers : «La partie est rompue, et les Dieux la renouent» (v.

1216). C'est la tragédie qui défile à toute allure dans l'esprit agtté de Camille, proche après tant de coups du «coup mortel» (v.

1206), et qui, à la scène suivante, mourra effectivement.

Le récit est plus développé dans sa deu­ xième partie (v.

1219-1238): c'est qu'il s'agtt de nous faire entrer dans les pensées et les sentiments de Camille.

Il éclaire rétrospectivement ses silences : les vers 1219-1222 nous livrent les pensées qui accompa­ gnaient le «ô mes frères!» de la scène 6 de l'acte 111, les vers 1223-1230 nous disent sa douleur et sa haine pour Valère à la scène 2 de l'acte 1\1, les vers 1232-1238 sa révolte tue à la scène précédente.

Si les réactions de l'héroïne ne sont connues des spectateurs que maintenant, c'est que racontées par elle-même et ramassées en quelques vers, elles prennent une intensité formidable. Incidemment, cette récapitulation est aussi une démonstration de la perfection de la pièce: derrière Camille, c'est l'auteur qui parle, qui souligne le respect de l'unité de temps («en un jour», v.

1207), la concentration de l'action («en un moment», v.

1213), la poétique de la tragédie où les héros sont des «piteux jouets» du destin et, surtout, le rythme haletant créé par les péripéties et les coups de théâtre : «Vit-on jamais une âme en un jour plus atteinte De joie et de douleur, d'espérance et de crainte, Asservie en esclave à plus d'événements, Et le piteux jouet de plus de changements?» (v.

1207-1210) Un monde à l'envers Le monologue est introduit par de.... »

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