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ACTEI Le décor représente un palais avec sa façade, et, en second plan, un jardin magnifique. Le premier acte de...

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« ACTEI Le décor représente un palais avec sa façade, et, en second plan, un jardin magnifique.

Le premier acte de Dom Juan ne comporte que trois scènes, mais chacune est assez longue.

Il met en place personnages et intrigues, à travers une série de confrontations relatives au problème du mariage, et de l'abandon par Don Juan de sa femme légitime, Done Elvire. Le valet de Don Juan, Sganarelle, et l'écuyer de Done Elvire, Gusman, sont au lever du rideau dans une ville incon­ nue, devant un palais.

Sganarelle apprend à Gusman effaré la véritable nature de Don Juan, un débauché scélérat, qui a fui son épouse, Done Elvire, après l'avoir enlevée d'un cou­ vent, et qui est prêt à« épouser le genre humain ».

Don Juan apparaît à la scène 2.

Après avoir fait devant son valet l'éloge de l'inconstance, il lui confie ses projets : enlever une jeune fiancée au cours d'une promenade en mer. La scène 3, qui constitue un premier coup de théâtre, nous renvoie comme un reflet de la scène 1.

Elle met en scène Done Elvire venue demander des comptes à Don Juan. Devant le silence de celui-ci, elle tourne en dérision sa pro­ pre innocence et son aveuglement.

Don Juan, pour justifier son départ, finit par invoquer des scrupules de conscience. Il se repent d'avoir enlevé sa femme à Dieu et prétend crain­ dre le courroux du Ciel.

L'acte se clôt sur la malédiction de Done Elvire qui appelle le Ciel à se venger.

Don Juan, lui, ne songe qu'à ses projets amoureux. ACTE 1, SCÈNE 1 (SGANARELLE, GUSMAN) l;J:J.ilh'III Sganarelle s'entretient avec Gusman.

La pièce s'ouvre sur un éloge burlesque du tabac.

Après cet intermède, Sgana­ relle reprend le fil d'une conversation commencée précédem­ ment.

Done Elvire, follement éprise de son époux, s'est mise « en campagne» à sa recherche, surprise de son départ pré­ cipité.

Sganarelle laisse entendre à Gusman qu'il doute de l'efficacité de cette démarche, et devant les questions de plus en plus pressantes de son interlocuteur, il dévoile à demi­ mots le véritable caractère de son maître.

Gusman, ébranlé, mais pas encore convaincu, évoque alors la toute récente passion de Don Juan pour sa maîtresse: n'a-t-il pas, à force de soupirs, de larmes, de lettres, de serments répétés, arra­ ché Elvire à« l'obstacle sacré d'un couvent» ? Comment après cela pourrait-il manquer à ses engagements ? Sgana­ relle se livre alors, dans une longue tirade, à un portrait en pied de son maître. Certes la trahison de Done Elvire n'est pas encore con­ sommée et Don Juan ne lui a encore rien dévoilé, mais celui­ ci est « le plus grand scélérat que la terre ait porté».

Le mariage, pour lui, n'est qu'un piège « pour attraper les bel­ les» de toute condition, dont les noms sont déjà si nom­ breux que l'énumération en durerait jusqu'au soir.

Devant la réaction atterrée et muette de Gusman, Sganarelle achève le portrait en annonçant que le Ciel châtiera un jour ce terri­ ble maître qu'il sert en dépit de sa répugnance.

Survient alors Don Juan, et Sganarelle avertit Gusman qu'il le désavouera s'il révèle un mot de l'entretien. Un éloge codé du tabac La pièce commence par un hors-d'œuvre : un éloge codé du tabac, nouvelle drogue à la mode, introduite en Europe par les Espagnols et les Portugais au XVI• siècle, déconseillée par les dévots.

Il est à la fois l'occasion d'un jeu de scène, d'un jeu parodique, et d'une allégorie cachée du libertinage. Un jeu de scène : Sganarelle répond sans doute à une offre obli­ geante de Gusman ; la pièce commence ainsi sous le signe de l'échange, ici du tabaç, plus tard des femmes. Un jeu parodique : Molière reprend ici la tradition de l'éloge burles­ que, qui remonte à !'Antiquité, et que Molière avait dû pratiquer dans ses études au Collège Louis-le-grand : l'éloge du miroir, d'Apulée (Il• siècle ap.

J.-Cl,l'éloge de la folie, d'Érasme (XVI' siècle), relèvent entre autres exemples, de cette tradition. Allégorie du libertinage : si l'on remplace le mot tabac par le mot plaisir, on a la définition du libertinage.

En effet, l'éloge du tabac par Sganarelle ressemble singulièrement à celui de l'inconstance par Don Juan (cf.

l,2).

Tout comme Sganarelle «est ravi d'en donner [du tabac] à droite et à gauche»,de même, Don Juan s'avère incapable de refu­ ser son cœur «à tout ce [qu'il voit] d'aimable».

Chez l'un comme chez l'autre,le plaisir réside plus dans la quête perpétuelle que dans l'objet même.

On peut donc considérer que le plaisir du tabac est à Sgana­ relle ce que le plaisir des sens est à Don Juan. Une scène d'exposition Avec son habileté coutumière, Molière nous donne l'état de l'intri­ gue au lever du rideau et le portrait du personnage principal avant que celui-ci n'apparaisse.

Mais au contraire de Tartuffe,qui n'apparaît qu'à l'acte Ill, Don Juan apparaît dès la scène 2 de l'acte 1. L'intrigue : Don Juan, flanqué de son valet, a fui dans une autre ville son épouse légitime, à qui il avait fait une cour ·ardente avant de l'enlever.

S'esquisse ici une sorte de roman précieux•,avec homma­ ges multiples, lettres passionnées, serments, et enlèvement d'un couvent..... »

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