ADDENDA Le jaïnisme ou jinisme Infiniment moins connu que l'hindouisme ou le bouddhisme, le jaïnisme ou jinisme représente avec le...

« ADDENDA Le jaïnisme ou jinisme Infiniment moins connu que l'hindouisme ou le bouddhisme, le jaïnisme ou jinisme représente avec le bouddhisme un des deux «points de vue» hétéro­ doxes, aux yeux de l'orthodoxie brahmanique, du fait même de son rejet de la Révélation védique. On peut tout de même signaler qu'un des points centraux de la doctrine jaïn, le strict respect de la non­ violence (ahimsâ) à l'égard de tout ce qui vit, est assez bien connu.

De façon ethnographique, par l'image de . l'adepte jaïn, muni d'un balai lui permettant d'écarter de son chemin les insectes qu'il pourrait écraser par inadvertance, la bouche barrée d'une mousseline de gaze l'empêchant d'avaler par distraction quelque moucheron.

Ensuite, par l'usage politique qu'en fit Gandhi comme principe moral sine qua non de toutes ses campagnes de désobéissance civile. En passant, relevons que si Gandhi a trouvé dans l'hindouisme de la Bhagavad-Gîta, dans le tolstoïsme chrétien de la non-résistance au mal, dans l'ahimsâ du jaïnisme, les sources principales de son «attachement à la vérité» (satyâgraha) et de son «militantisme» réformateur, rien de bouddhique ne semble jamais l'avoir intéressé. Bouddhisme et jaïnisme naquirent à la même époque (VI-Ve siècle avant notre ère), leur contrée d'origine est la même, plusieurs traits leur sont communs, mais en réalité ils sont bien différents et indépendants l'un de l'autre. Contrairement au bouddhisme professant l'absence de tout moi substantiel (anâtman), le jaïnisme affirme l'existence d'un principe vital (jîva) ou substance spi­ rituelle, dont il existe une infinité. Cette âme ou principe vital étant souillée ou assom­ brie par tous les dépôts karmiques acèumulés au cours d'existences antérieures, la libération du samsâra s'opère par une purification ascétique extrêmement rigoureuse.

L'état auquel parvient celui qui n'a plus à renaître s'appelle le plus souvent non pas nirvâna mais siddhi ou « accomplissement parfait». Selon la complexe cosmologie jaïn, toutes les âmes purifiées et délestées de toute matière kannique «bon­ dissent» en quelque sorte au faîte de l'univers où elles s'assemblent et pourraient même, du fait de leur par­ faite égalité, s'interpénétrer. Quoi qu'il en soit, le jaïnisme malgré son rejet de l'âtman-brahman, au sens strict de leur identification telle que formulée par la Révélation védique, et son rejet de toute théologie créatrice ou dévotionnelle, · n'en demeure pas moins «indien». Il n'a d'ailleurs jamais franchi ou voulu fran­ chir, par esprit missionnaire, les frontières de l'Inde. Bien que très minoritaire en Inde (quelques millions d'adeptes), il fait malgré tout partie du paysage indien, principalement au Bihar, son lieu d'origine, mais aussi en Inde du N.E.

et du S.E. Appréciés par leurs qualités morales d'honnêteté en affaires, de respect de la vie, et de frugalité ascétique, les Jaïns, leur éthique et leur pensée, mériteraient plus que cette trop brève notice. L'hindouisme et le bouddhisme aujourd'hui Notre tour d'horizon s'est limité à èe qui constitue les bases essentielles et de la pensée indienne tradi­ tionnelle et «orthodoxe» (védisme, brahmanisme, hindouisme) et de la pensée indienne·«hétérodoxe» à caractère universel (les bouddhismes Hînayâna et Mahâyâna).

Sur un laps de temps qui court, pour l'or­ thodoxie de± 1500 avant notre ère à± 1200 de notre ère, pour l'hétérodoxie bouddhiste de ± 500 avant notre ère à ± 1000 de celle-ci. C'est dire combien notre parcours a été fait au pas de charge, grosso modo, avec beaucoup de lacunes, d'approximations mais nous l'espérons sans contre-sens et avec peut-être de-ci de-là quelques questions pertinentes, point trop abstraites ou tech­ niques, donnant à penser et à comparer. Par ailleurs, il est clair que tant l'hindouisme que les bouddhismes ont connu dans les siècles suivants des penseurs et des réformateurs, des textes et des dis­ ciplines de vie, traditionnels ou sectaires, qu'il ne nous a.... »