Afghanistan 1985-1986 1985 aura-t-il marqué le début des manoeuvres en vue d'un règlement de la crise de l'Afghanistan? L'intensification de...
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Afghanistan 1985-1986
1985 aura-t-il marqué le début des manoeuvres en vue d'un règlement de la crise
de l'Afghanistan? L'intensification de l'affrontement entre les troupes
soviétiques et la résistance islamique et le piétinement des négociations
internationales conduites par le Secrétariat général de l'ONU ne sont pas les
signes manifestes d'une issue prochaine.
Toutefois, si la voie vers une solution
politique paraissait toujours aussi incertaine au printemps 1986, les enjeux de
cette solution se mettaient progressivement en place.
A cet égard, deux événements sont particulièrement révélateurs, qui sont tous
deux intervenus - est-ce un hasard? - peu de temps après l'avènement de Mikhaïl
Gorbatchev.
En avril 1985, le régime de Kaboul convoquait une grande assemblée
traditionnelle (Loya Djergah).
En mai, les deux principaux courants de la
résistance musulmane (traditionaliste et islamiste) se joignaient en une même
alliance.
Ces deux démarches, apparemment dressées l'une contre l'autre,
révèlent et reconnaissent en fait les deux forces d'intégration sociale et
nationale: la solidarité tribale et ethnique, et le sentiment communautaire
islamique.
En dépit d'une représentativité et d'une sincérité contestables, la tenue et
l'attitude de la Loya Djergah constituent un succès pour Babrak Karmal.
Son
régime apparaît certes comme un fantoche, une créature de l'URSS.
Il n'en est
pas moins vrai que sa politique économique et sociale a profité à des fractions
non négligeables de la population.
En dépit des conséquences de la guerre, qui
frappe durement les habitants de certaines zones, frontalières et suburbaines
notamment, et qui a exclu plus de 20% de la population réfugiée au Pakistan ou
en Iran, l'économie afghane s'est maintenue.
Après une chute en 1980-1981, le
PNB s'est redressé légèrement au-dessus de son niveau de 1979, pour atteindre
environ trois milliards de dollars en 1985.
Les exportations ont progressé: 660
millions de dollars, soit 50% de plus qu'en 1979.
Certes, dans ces exportations,
acheminées principalement vers l'URSS, la part du gaz est essentielle, et elles
ne couvrent que partiellement les importations.
L'aide de l'URSS et de ses
alliés finance 95% des investissements et l'accord soviéto-afghan, signé le 28
février 1985, met à la disposition de Kaboul, pendant cinq ans, un crédit de 250
millions de dollars destinés à l'équipement routier, énergétique, agricole et
industriel du pays.
Moins spectaculaires, la réforme agraire et
l'alphabétisation ont progressé, modestement, mais avec constance.
La production
industrielle est à la hausse et les livraisons de coton, de betterave à sucre et
de blé se sont développées.
Rien d'étonnant alors que l'emprise politique du régime se soit quelque peu
étendue.
Des élections municipales, les premières depuis 1978, ont été
organisées dans certaines grandes villes, et les effectifs officiels du Parti
démocratique populaire d'Afghanistan (PDPA) et du Front national patriotique ont
enregistré un accroissement: 130 000 et 700 000 respectivement en 1985.
Le
régime a aussi tiré parti de la....
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