Afghanistan 1997-1998 Les taliban, mouvement fondamentaliste d'étudiants en théologie d'ethnie pachtou, n'ont pas réussi à imposer leur hégémonie sur l'Afghanistan....
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Afghanistan 1997-1998
Les taliban, mouvement fondamentaliste d'étudiants en théologie d'ethnie
pachtou, n'ont pas réussi à imposer leur hégémonie sur l'Afghanistan.
Le 24 mai
1997, ils se sont emparés de Mazar-i-Charif (fief du général Rachid Doustom, qui
venait d'en être évincé par son allié Abdoul Malik Pahlawan).
Mais le
retournement de ce dernier et la résistance virulente des chiites du parti
Wahdat les ont chassés hors de la ville, trois jours après la victoire.
Les
alignements dans le Nord sont devenus avant tout ethniques : les commandants
pachtou de la région de Kunduz ont rejoint les taliban, toutes tendances
confondues.
A partir du printemps 1997, la carte militaire s'est stabilisée.
Les taliban
contrôlaient, à l'été 1998, environ les deux tiers du pays, selon un croissant
allant de Kaboul à la frontière turkmène au nord de Herat, excédant légèrement
l'espace de peuplement pachtou.
En face d'eux, la coalition du Nord a réuni
trois forces, sur des bases ethniques : les Ouzbeks avec Rachid Doustom et
Abdoul Malik, les chiites hazaras du Wahdat (dirigés par Karim Khalili), tenant
le centre, et les troupes de Ahmed Shah Massoud, dans le Nord-Est, menaçant
directement Kaboul.
Mais cette coalition, reconnaissant officiellement le
président Burhanuddin Rabbani, apparaissait en fait très divisée.
En octobre
1997, R.
Doustom est rentré dans Mazar-i-Charif, évinçant Abdoul Malik, qui
s'est réfugié en Iran.
Par la suite, des combats sporadiques ont opposé le
Wahdat aux factions ouzbèkes pour le contrôle de la ville de Mazar.
Début 1998,
Abdoul Malik et Gulbuddin Hekmatyan, chef du Hizb-i Islami, sont revenus dans le
nord de l'Afghanistan, à l'initiative des Iraniens, ce qui a compliqué encore le
jeu.
Refusant tout partage du pouvoir, les taliban n'ont cependant pas profité des
divisions de leurs adversaires.
En octobre 1997, ils ont renommé l'ancienne «
République d'Afghanistan »« Émirat d'Afghanistan », pour marquer la nature
exclusivement islamique de leur pouvoir.
Ils ont, par ailleurs, instauré un
blocus du Hazarajat.
Leur stricte application de la charia - législation
islamique - (mains coupées, exécutions publiques) et leur volonté d'exclure les
femmes de l'espace public (fermeture des écoles pour les filles, exclusion des
femmes des hôpitaux) ont fini par susciter une réprobation générale de l'opinion
publique occidentale.
Les incidents avec les ONG et l'ONU se sont multipliés et
la commissaire européenne aux affaires humanitaires, Emma Bonino, a été
brièvement détenue à Kaboul, le 29 septembre 1997.
La visite de la secrétaire
d'État américaine Madeleine Albright au Pakistan (fin 1997) a été l'occasion
pour Washington d'exprimer publiquement sa nouvelle attitude face aux taliban, à
savoir leur condamnation explicite.
Dans le même temps, des mouvements
féministes américains ont menacé de boycotter la compagnie Unocal qui
s'apprêtait....
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