Afghanistan 2005-2006 Retour à la guerre civile généralisée La dégradation accélérée de la situation en Afghanistan a été le résultat...
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Afghanistan 2005-2006
Retour à la guerre civile généralisée
La dégradation accélérée de la situation en Afghanistan a été le résultat d’un
double échec, institutionnel et militaire, conduisant à une présence accrue des
troupes occidentales, engagées dans des opérations militaires d’envergure sans
horizon prévisible de retrait.
Après le scrutin présidentiel de 2004, la
reconstruction des institutions politiques s’est achevée en octobre 2005 avec
les élections législatives.
Les conditions de la campagne électorale ont été
critiquées en raison des pressions des groupes armés sur les électeurs, ainsi
que d’un mode de scrutin peu rationnel.
L’absence de partis politiques
structurés et de programmes identifiables a débouché sur l’élection d’une
représentation nationale fragmentée et incohérente, partenaire difficile pour le
gouvernement.
Dés lors, le président Hamid Karzaï, chef de l’exécutif, a disposé d’une
autorité très affaiblie.
Incapable de s’imposer comme partenaire face aux
Américains, il n’a pas pu construire une base politique et sa survie est
demeurée directement liée à la volonté des gouvernements occidentaux.
La
pénétration du gouvernement dans les provinces est restée très faible, voire en
recul dans le Sud, où les taliban ont mis en place une administration
alternative.
En dehors des provinces pachtounes, les provinces du Nord et du
Centre se sont largement autonomisées et la présence du gouvernement central est
demeurée symbolique.
Dans ces régions, les conflits ont eu une dimension locale,
souvent liée à des enjeux économiques comme la drogue.
L’échec majeur a résidé
cependant dans l’absence de progrès quant à la reconstruction de l’armée afghane
: seulement 30 000 hommes, sous-payés, avec un taux de désertion important.
L’absence de sécurité a arrêté les programmes de reconstruction dans le Sud,
alors que le niveau de corruption et le retard dans les aides promises ont miné
les efforts entrepris ailleurs.
Pour répondre à ces critiques, lors d’une
conférence tenue à Londres à la fin janvier 2006, les pays donateurs ont promis
10 milliards de dollars à l’Afghanistan sur cinq ans.
La population urbaine, même à Kaboul, ne soutenait plus majoritairement la
présence occidentale et les émeutes qui ont éclaté à différentes reprises,
notamment en juin 2006, ont montré que, dans la perception populaire, la
présence occidentale était de plus en plus assimilée à l’occupation soviétique.
La condamnation à mort (qui n’a pas été appliquée suite aux pression
occidentales) d’un Afghan pour apostasie a illustré le décalage entre les normes
internationales et la réalité d’un fondamentalisme non limité aux seuls taliban.
Les efforts de l’ISAF (Force internationale d’assistance et de sécurité) pour
établir des relations avec la population n’ont pas compensé le comportement des
troupes américaines multipliant provocations et bavures.
Le thème du jihad
contre l’occupant étranger est devenu à nouveau crédible, pouvant faire basculer
des régions non pachtounes....
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