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Afrique du Sud 1982-1983 Les succès de Gatsha Buthelezi En adoptant une fois de plus une Constitution inacceptable pour la...

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« Afrique du Sud 1982-1983 Les succès de Gatsha Buthelezi En adoptant une fois de plus une Constitution inacceptable pour la majeure partie de la population, l'Afrique du Sud s'est préparée en 1982 à refaire la même erreur qu'en 1910.

Les propositions adoptées (et élaborées pendant plus de cinq ans) visent à remplacer la chambre unique, où seuls les Blancs sont admis, par trois chambres où seront représentés les Blancs (environ 15% de la population), les Indiens et les "gens de couleur" (environ 10%), c'est-à-dire les métis.

La population noire d'Afrique du Sud, majoritaire dans le pays, ne sera pas admise dans ce nouveau système, qui sera supervisé par un président exécutif doté de pouvoirs quasi dictatoriaux et un cabinet "multiracial", excluant également les Africains. L'idée même d'un "partage du pouvoir" avec les "gens de couleur" - en dépit de la promesse du Premier ministre, M.

P.

W.

Botha, qu'il s'agirait d'un "partage sain" -, semble déjà excessive à l'aile droite du Parti libéral, au pouvoir.

Et en février 1982, le ministre d'État Andries Treurnicht a pris la tête d'un mouvement de révolte qui s'est terminé par la défection de dix-huit députés, qui ont formé un mois plus tard le Parti conservateur.

Ce dernier a mené campagne contre la nouvelle Constitution, en affirmant que l'introduction de deux groupes "noirs" au Parlement finirait tôt ou tard par frayer le chemin à la majorité africaine.

Reste que l'extrême-droite est divisée entre les Conservateurs et le Parti national Herstigte (HNP), qui s'est formé en 1969 à l'issue d'une première scission de l'aile droite du Parti national.

Les différences politiques entre les Conservateurs et l'HNP peuvent évidemment paraître minces: ce dernier souhaite jeter les Noirs à la mer, tandis que les Conservateurs veulent leur interdire l'accès des plages! Les résultats d'une réélection parlementaire dans la circonscription du district de Germiston, près de Johannesburg, le 18 août 1982, ont montré à la fois le pouvoir potentiel des ultras et les conséquences de leur désunion.

Le Parti national de P.

W.

Botha n'a pu garder son siège que parce que les Conservateurs et l'HNP ont divisé les votes de l'extrême-droite, qui totalisait 1 330 voix de plus que Botha.

Si celle-ci surmontait à l'avenir ses divisions électorales, elle pourrait bien menacer un quart des sièges parlementaires des nationalistes. En janvier 1983, le Labour Party, le plus important parti des "gens de couleur", a dénoncé les propositions constitutionnelles excluant les Africains et a réitéré son attachement au suffrage universel.

Il a néanmoins décidé de participer au nouveau système, malgré les mises en garde des Africains, qui le pressaient de ne pas s'allier contre eux avec les Blancs.

Le fait d'être présents au Parlement, affirment les dirigeants du Labour, augmenterait "considérablement" leur capacité de négociation.

En outre, ils précisent en privé redouter que leur parti n'arrive pas à subsister en tant qu'organisation non parlementaire. Le Labour Party a fait le serment de lutter pour faire entrer les Africains dans le nouveau Parlement, malgré les déclarations du Premier ministre affirmant qu'il n'y aurait jamais une quatrième chambre pour les Africains.

Aux yeux du gouvernement, le destin politique séparé des Africains est en effet scellé: un tiers de la population noire a déjà perdu sa citoyenneté sud-africaine grâce à la séparation constitutionnelle du Transkei, du Ciskei, du Bophutatswana et Venda. Conférer l'"indépendance" aux Bantoustans ("homelands") constitue bien sûr une étape capitale pour l'apartheid, le but étant de faire des 22 millions d'Africains des étrangers n'ayant pas à réclamer le droit de vote. Mais après avoir écarté politiquement les Africains du groupe des Blancs, des Indiens et des "gens de couleur", la constitution d'une structure commune reste nécessaire, du fait des étroites relations géographiques et économiques existant entre zones "blanches" et "homelands".

On s'efforce d'y parvenir par une "confédération d'États", sorte de structure politique au sein de laquelle Pretoria et ses "homelands indépendants" peuvent discuter de problèmes d'intérêt commun.

Une conférence "au sommet" entre l'Afrique du Sud et ses quatre "homelands indépendants" s'est ainsi tenue à Pretoria le 2 novembre 1982 et a renvoyé la création d'une nouvelle "Banque du développement sud-africain" au 1er septembre 1983.

Cette conférence a cependant marqué une défaite relative pour Pretoria, dans la mesure où certains gouvernements des "homelands" ont refusé de faire le moindre pas en avant vers l'établissement de cette confédération. Mais le plus grand revers politique du gouvernement sud-africain en 1982 concerne évidemment son projet de transférer le Bantoustan du Kangwane et la région Ingwavuma du Kwazulu au royaume voisin du Swaziland.

Cela aurait donné la citoyenneté de ce pays à tous les Sud-Africains parlant le swazi.

Pretoria a cherché par des négociations clandestines avec le gouvernement du Swaziland à placer les autorités du Kangwane et du Kwazulu devant un fait accompli.

Mais le Premier ministre du Kwazulu, M.

Gatsha Buthelezi, a lancé avec l'aide du chef de gouvernement du Kangwane,.... »

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